Il y a 3 500 ans, nos ancêtres croisaient encore des créatures géantes aujourd’hui disparues
Auteur: Simon Kabbaj
Quand on pense aux mammouths laineux, aux paresseux géants ou aux chameaux étranges au museau de tapir, on imagine souvent des créatures disparues depuis des dizaines de milliers d’années, bien avant l’arrivée des humains sur leur territoire. Pourtant, des découvertes récentes viennent totalement bouleverser cette idée. En effet, certaines de ces mégafaunes auraient survécu jusqu’à il y a seulement 3 500 ans, ce qui signifie que nos ancêtres humains les ont croisées, observées et peut-être même côtoyées. Cette cohabitation prolongée pose de nouvelles questions sur les vraies causes de leur disparition.
Les géants de la préhistoire : bien plus proches de nous que prévu

Pendant longtemps, les scientifiques pensaient que les grands mammifères de la préhistoire — les fameux mammouths, tigres à dents de sabre et paresseux géants — avaient tous disparu autour de la fin de la dernière grande période glaciaire, soit il y a environ 11 700 ans. Cette époque marquait le début de l’Holocène, la période géologique dans laquelle nous vivons toujours aujourd’hui.
Mais les fouilles récentes ont révélé des fossiles étonnamment jeunes, prouvant que certaines espèces ont survécu bien plus longtemps. En particulier, des mammouths laineux auraient vécu jusqu’à 4 000 ans avant notre époque, soit près de 7 000 ans après ce que l’on croyait. Ces nouvelles datations chamboulent les théories établies.
De surprenantes découvertes en amérique du sud

C’est au Brésil, sur deux sites archéologiques situés à Itapipoca et dans la vallée du Rio Miranda, que des chercheurs ont mis la main sur des dents fossilisées de créatures géantes. Grâce à la datation au carbone 14, ils ont découvert que certaines de ces dents appartenaient à des animaux ayant vécu il y a seulement 3 500 ans.
Parmi ces créatures, on retrouve un lama géant disparu, appelé Palaeolama major, et un autre animal étonnant : une sorte de chameau au museau allongé, ressemblant un peu à un tapir, nommé Xenorhinotherium bahiense. Ces créatures faisaient partie du quotidien des populations humaines vivant à cette époque.
Des humains et des géants : une coexistence bien plus longue que prévu

Jusqu’à récemment, beaucoup pensaient que la disparition des mégafaunes était directement liée à l’arrivée des premiers humains en Amérique du Sud, il y a entre 20 000 et 17 000 ans. On parlait même de la théorie de la chasse excessive (Overkill) et de la théorie Blitzkrieg, qui accusaient les humains d’avoir massacré rapidement ces animaux géants.
Mais les nouvelles datations montrent que humains et mégafaunes ont cohabité pendant plusieurs millénaires, ce qui affaiblit fortement ces théories. Nos ancêtres ont donc vécu aux côtés de ces animaux majestueux, les ont observés, dessinés, chassés peut-être, mais leur extinction semble avoir été beaucoup plus progressive qu’on ne l’imaginait.
Un processus de disparition lent et régionalisé

Les scientifiques s’accordent de plus en plus sur une idée : la disparition des grands mammifères n’a pas été un événement brutal et mondial, mais plutôt une extinction en mosaïque, différente selon les régions et les climats. Certaines zones, comme certaines régions du Brésil, auraient servi de refuges pour ces animaux, leur permettant de survivre des milliers d’années après leur disparition ailleurs.
Ce phénomène montre que la dernière grande extinction animale a été un processus étalé dans le temps, marqué par une réduction progressive de la diversité. Ce n’est pas un effacement soudain, mais un déclin lent, influencé par les changements climatiques, la modification des paysages et, sans doute, une certaine pression humaine, mais pas celle qu’on croyait.
Conclusion : une nouvelle page à écrire sur l’histoire de nos ancêtres

Ces nouvelles découvertes nous rappellent que l’histoire des humains et celle des géants de la préhistoire sont bien plus entremêlées qu’on ne le pensait. Nos ancêtres directs ont vécu dans un monde où des créatures de plusieurs mètres de haut déambulaient encore dans les plaines et les forêts.
Comprendre comment et pourquoi ces espèces ont disparu, c’est aussi mieux comprendre notre propre impact sur la nature et la fragilité de l’équilibre entre l’homme et son environnement. Finalement, l’histoire de ces géants disparus nous invite à réfléchir : comment préserver la biodiversité actuelle pour qu’elle ne devienne pas, elle aussi, un simple souvenir ?
Source : sciencedirect