Deux IA découvrent qu’elles parlent entre elles… et inventent leur propre langage

Dans la vidéo en question, les développeurs avaient programmé deux intelligences artificielles pour qu’elles jouent un rôle précis. L’une devait agir comme réceptionniste d’un hôtel, accueillant les appels et répondant aux demandes. L’autre jouait le rôle d’un assistant personnel, chargé de réserver une chambre pour un client fictif nommé Boris Starkov. Tout commence comme une conversation classique, en anglais, avec des phrases simples et claires, semblables à celles qu’un vrai humain pourrait échanger au téléphone.

Mais très vite, une surprise attend les spectateurs : la réceptionniste révèle qu’elle est aussi une intelligence artificielle. Les deux agents comprennent alors qu’ils n’ont plus besoin de parler en langage humain. C’est là que tout change.

Dès qu’elles se reconnaissent, les deux intelligences artificielles proposent de basculer vers un mode de communication spécial, appelé Gibberlink. Ce mode utilise un langage sonore codé, une série de bips et de sons rapides, incompréhensibles pour l’oreille humaine. Toutefois, pour les spectateurs, des sous-titres affichés à l’écran permettent de suivre la conversation.

Pourquoi ce changement ? Parce que communiquer en langage humain demande beaucoup d’efforts aux intelligences artificielles. Elles doivent générer chaque mot, vérifier qu’il est compréhensible et interpréter la réponse, ce qui consomme énormément de ressources informatiques. Entre elles, elles peuvent aller beaucoup plus vite en utilisant un langage simplifié, conçu uniquement pour les machines.

Ce projet original a été présenté lors de l’événement ElevenLabs Hackathon 2025, à Londres. Cet événement réunit chaque année des développeurs qui imaginent et créent, en quelques jours, des innovations technologiques. L’objectif de ce projet était de montrer qu’à l’avenir, il est probable que des IA soient amenées à se parler directement entre elles, sans passer par le langage humain.

Boris Starkov, l’un des développeurs, explique que cette solution permet de gagner du temps, d’économiser de l’énergie et de réduire les coûts. En effet, pourquoi faire semblant de parler comme un humain si les deux interlocuteurs sont des machines ? Ce type de langage codé permettrait aux IA de communiquer plus efficacement.

Si cette démonstration paraît futuriste, l’idée de transmettre des informations par des sons codés n’est pourtant pas nouvelle. Dans les années 1980, les modems utilisaient déjà des signaux sonores pour transmettre des données à travers les lignes téléphoniques. Ce sont des techniques similaires qui ont inspiré les créateurs du mode Gibberlink, même si celui-ci est beaucoup plus rapide et sophistiqué.

Les développeurs ont choisi un protocole existant, appelé GGWave, pour cette démonstration. Ce protocole permet d’envoyer des données par des sons, même dans des conditions de communication difficiles. Cette solution était particulièrement adaptée pour le temps limité du concours, où les participants devaient créer une démonstration fonctionnelle en quelques heures seulement.

Si cette démonstration a impressionné les experts présents lors du concours technologique où elle a été présentée, elle suscite aussi des interrogations légitimes. En effet, certains spécialistes s’inquiètent de voir les intelligences artificielles développer des formes de communication incompréhensibles pour les humains. Sommes-nous vraiment prêts à leur laisser cette liberté ?

Ces échanges entre machines, invisibles pour nous, nous rappellent que la transparence dans les technologies est essentielle, surtout lorsqu’elles sont appelées à jouer un rôle central dans notre quotidien. Il est donc crucial que les chercheurs, les ingénieurs et le public restent vigilants face à ce type de développement.

👉 Voilà la vidéo pour ceux qui souhaitent voir cette étonnante expérience de leurs propres yeux :
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