L’erreur de communication n°1 que les gens commettent au travail, selon un psychologue
Auteur: Simon Kabbaj
Dans le monde du travail, bien communiquer avec ses collègues et ses supérieurs est une compétence essentielle, peu importe l’âge ou le métier. Pourtant, il existe une erreur fréquente qui peut nuire à votre réputation professionnelle : ne pas trouver le bon équilibre entre vie privée et vie professionnelle dans vos échanges. Trop en dire ou, au contraire, ne rien partager du tout peut créer des malentendus et compliquer vos relations. Dans cet article, nous vous expliquons comment trouver cet équilibre, en nous inspirant des conseils d’Adam Grant, psychologue et expert en organisation à l’Université de Pennsylvanie.
1. Trop en dire : un piège à éviter

Il arrive parfois qu’on ait envie de partager beaucoup de détails personnels avec ses collègues pour créer des liens. Photos de famille au bureau, discussions sur des problèmes personnels ou invitations à dîner entre collègues… Ces pratiques peuvent brouiller la frontière entre vie privée et professionnelle.
Le danger ? En mélangeant constamment les deux, vous risquez de ne plus avoir d’espace pour vous reposer et de vous sentir obligé de toujours être disponible ou jovial, même quand vous n’en avez pas envie. Cela peut conduire rapidement à l’épuisement, un problème que beaucoup de travailleurs retraités ou seniors ont eux-mêmes connu avant de quitter la vie active.
2. Trop en dire nuit aussi à votre crédibilité

En dévoilant des aspects trop intimes de votre vie (problèmes de santé, disputes familiales, soucis financiers), vous prenez le risque que vos collègues ou supérieurs vous perçoivent comme moins professionnel. Même si ces sujets sont importants, ils n’ont pas toujours leur place au bureau.
Une bonne réputation professionnelle se construit aussi sur la discrétion. Partager ses émotions ou ses préoccupations avec une personne de confiance, comme un ami proche ou un conseiller, est souvent préférable à des confidences en milieu de travail.
3. Ne rien dire du tout : une barrière difficile à franchir

À l’inverse, certaines personnes choisissent de garder une distance stricte avec leurs collègues, refusant de parler de leur famille, de leurs loisirs ou de leur passé. Si cette réserve peut sembler professionnelle, elle rend plus difficile la création de liens de confiance.
Les relations humaines reposent sur un minimum de partage personnel. En restant trop secret, vous pouvez donner l’impression d’être froid ou distant, ce qui complique la collaboration et freine parfois votre progression dans une équipe.
4. Trouver le juste milieu : une question de dosage

L’idéal est de partager quelques éléments personnels, sans entrer dans l’intime. Par exemple, parler d’un loisir (le jardinage, la marche ou la cuisine), évoquer un événement joyeux (la naissance d’un petit-enfant) ou partager une anecdote légère (une recette de famille). Ce type de conversation permet de créer des points communs sans trop exposer votre vie privée.
Ce partage modéré renforce la confiance mutuelle et améliore la collaboration, surtout si vous travaillez avec des collègues plus jeunes qui apprécient les échanges humains.
5. Éviter les pièges des activités sociales informelles

Les repas d’équipe, les fêtes de bureau ou les pauses-café sont souvent des occasions de rapprochement, mais il faut rester vigilant. Ces moments de convivialité peuvent encourager certaines personnes à se livrer trop facilement, sous l’effet de la détente ou même d’un verre de vin.
Pour éviter les dérapages, posez-vous toujours cette question : est-ce que ce que je m’apprête à dire est utile pour mieux travailler ensemble ? Si la réponse est non, mieux vaut garder ce sujet pour un cadre plus privé.
6. Le conseil d’une grande patronne : partager pour mieux connecter

Karen Lynch, PDG d’une grande entreprise américaine, recommande une règle simple : ne partagez que ce qui aide à résoudre un problème ou à créer un lien humain sincère. Ce type de partage stratégique peut même renforcer la cohésion d’équipe.
Par exemple, elle a raconté lors d’une réunion qu’elle avait perdu sa mère très jeune. Cette confidence, partagée avec délicatesse, a permis à d’autres employés de se sentir compris et écoutés, et a ouvert un dialogue sur la santé mentale dans son entreprise. Un partage bien choisi peut donc avoir un impact positif, sans pour autant exposer toute votre vie privée.
Conclusion

En fin de compte, la communication au travail est une question d’équilibre. Il ne s’agit pas de se transformer en livre ouvert, ni de se murer dans le silence, mais de trouver ce juste milieu qui permet de nouer des relations saines et respectueuses. À tout âge, que vous soyez encore actif ou que vous ayez quitté la vie professionnelle, ces conseils restent précieux : bien doser ses confidences, préserver sa dignité et construire des relations solides, fondées sur la confiance et le respect mutuel.
Et vous, avez-vous déjà été témoin d’un excès de confidence ou, au contraire, d’un silence glacial au travail ? Comment avez-vous réagi ?