Les 5 lieux sur Terre que l’on surnomme les portes de l’enfer

Au cœur de la jungle dense du Belize, se cache une grotte au passé aussi mystérieux que troublant : Actun Tunichil Muknal, connue aussi sous le nom de « la grotte du Sépulcre de pierre ». Pour la civilisation maya, ces grottes n’étaient pas de simples formations rocheuses. Elles étaient vues comme des passages directs vers Xibalba, le monde souterrain où régnaient les dieux de la mort et des maladies.

Les Mayas pénétraient dans cette grotte pour y pratiquer des rituels sacrificiels, espérant apaiser ces divinités redoutées et éviter les catastrophes. Des archéologues y ont découvert des squelettes, dont celui de la célèbre “Jeune fille de cristal”, dont les os, calcifiés au fil des siècles, brillent sous la lumière comme s’ils étaient faits de verre. Les marques de morts violentes sont visibles sur plusieurs de ces restes, témoignant de cérémonies d’une brutalité extrême. Même aujourd’hui, cette grotte conserve une aura inquiétante, fascinant les visiteurs tout en les mettant mal à l’aise.

En Islande, le mont Hekla s’élève au-dessus des paysages sauvages, mais il n’est pas seulement connu pour sa beauté. Ce volcan est l’un des plus actifs du pays, avec plus de 20 éruptions recensées depuis l’an 1104. À l’époque médiévale, sa réputation dépassait largement les frontières de l’Islande : en Europe, on croyait que ses entrailles étaient une porte directe vers l’enfer.

Ses éruptions spectaculaires, ses fumerolles permanentes et son ciel souvent obscurci par les cendres alimentaient l’idée que des âmes damnées étaient rejetées hors des profondeurs infernales. Les légendes islandaises regorgent d’histoires sur des sorcières volant jusqu’au sommet, ou sur les cris des âmes en peine que l’on entendrait au milieu des coulées de lave. Malgré les avancées scientifiques, le mont Hekla conserve une réputation sombre, mélange de crainte et de fascination, qui attire aujourd’hui autant les curieux que les scientifiques.

À quelques pas de la vieille ville de Jérusalem, la vallée de Hinnom, appelée aussi Géhenne, porte un lourd héritage. Ce lieu est associé depuis des millénaires à l’image même de l’enfer dans les traditions juive, chrétienne et musulmane. Il faut dire que son passé est particulièrement macabre : des sacrifices humains y étaient pratiqués, où des enfants étaient brûlés vifs en offrande au dieu cananéen Moloch.

Ce passé sanglant a conduit la Bible à maudire cette vallée, qui est peu à peu devenue un symbole du châtiment éternel. Plus tard, le lieu fut transformé en dépotoir à ciel ouvert, où l’on brûlait en permanence des déchets, des carcasses animales et même les corps de criminels. Cette combinaison de flammes et de mort a ancré définitivement la vallée de Hinnom dans l’imaginaire collectif comme l’une des plus célèbres portes de l’enfer. Aujourd’hui, la vallée est devenue un parc paisible, mais son passé continue de planer sur les esprits de ceux qui la traversent.

Sur une petite île du lac Lough Derg, en Irlande, se trouve un site de pèlerinage bien particulier : le Purgatoire de Saint-Patrick. Selon la légende, Saint Patrick lui-même aurait reçu une vision du purgatoire dans une grotte de cette île. Dès le Moyen Âge, ce lieu est devenu un passage spirituel vers l’au-delà, où les croyants venaient pour prier, jeûner et expier leurs péchés.

Les pèlerins, venus de toute l’Europe, enduraient des épreuves physiques et spirituelles extrêmes pour espérer obtenir une absolution totale et un accès direct au paradis après leur mort. Bien que la grotte d’origine soit aujourd’hui scellée, l’île reste un lieu de pèlerinage actif, où des croyants viennent toujours chercher une connexion avec l’au-delà. L’histoire de cette île, entre foi et souffrance, en fait l’une des portes de l’enfer les plus connues de la chrétienté.

En plein cœur du désert du Karakoum, au Turkménistan, s’ouvre un gouffre spectaculaire : le cratère de Darvaza, surnommé la porte de l’enfer. Ce trou de près de 70 mètres de large brûle sans interruption depuis plus de 50 ans. Son origine n’a rien de surnaturel, mais elle n’en est pas moins inquiétante : en 1971, des géologues soviétiques ont percé par accident une immense poche de gaz naturel. Le sol s’est effondré, créant le cratère. Pour éviter un dégagement de gaz toxiques, les scientifiques ont mis le feu à la cavité, pensant que les flammes s’éteindraient en quelques semaines.

Plus d’un demi-siècle plus tard, le feu brûle toujours, projetant une lumière orangée visible à des kilomètres. Ce spectacle infernal, totalement involontaire, a rapidement alimenté les légendes locales et attiré les voyageurs du monde entier. Certains y voient un avertissement de la nature, d’autres un portail vers un monde souterrain. Quoi qu’il en soit, cette mer de flammes en plein désert reste l’une des images les plus saisissantes associées aux portes de l’enfer.

Qu’elles soient nées de phénomènes naturels spectaculaires, de croyances religieuses anciennes ou même d’erreurs humaines, ces cinq lieux ont tous un point commun : ils ont marqué l’imaginaire collectif comme de véritables passages vers l’au-delà, là où l’enfer lui-même semble s’ouvrir sous nos pieds.

Ces endroits nous rappellent à quel point les légendes façonnent notre perception du monde, et combien la peur de l’inconnu traverse les siècles. Derrière ces récits effrayants, se cachent aussi des pages fascinantes de notre histoire, mêlant croyances, rituels et événements mystérieux.

Que vous soyez sceptique ou curieux, impossible de rester indifférent face à ces lieux où la frontière entre notre monde et celui des ténèbres semble plus mince que jamais.
Si l’occasion se présentait, oseriez-vous vous aventurer sur l’un de ces sites chargés de mystère ?