NASA révèle enfin pourquoi les deux astronautes sont restés bloqués dans l’espace pendant 9 mois
Auteur: Simon Kabbaj
Ils devaient rentrer après huit jours en orbite, mais leur mission s’est transformée en un séjour inattendu de neuf mois. Depuis juin 2024, Sunita “Suni” Williams et Barry “Butch” Wilmore sont coincés à bord de la Station spatiale internationale (ISS), leur retour ayant été annulé pour des raisons de sécurité. Pendant des mois, les explications officielles sont restées floues, alimentant de nombreuses spéculations. Aujourd’hui, la NASA lève enfin le voile sur les véritables raisons de ce retard.
Des explications contradictoires sur ce retard

Pendant plusieurs mois, différentes versions ont circulé sur les raisons de ce retard. NASA a annoncé en décembre 2024 que le retour des astronautes aurait lieu en mars 2025, le temps de préparer un nouveau vaisseau Dragon avec SpaceX. De son côté, Elon Musk, PDG de SpaceX, a déclaré en février que son entreprise aurait pu rapatrier les astronautes bien plus tôt, mais que des décisions politiques avaient retardé l’opération. À l’inverse, un ancien administrateur de la NASA, Bill Nelson, a nié toute influence politique dans ce dossier.
Un problème budgétaire au cœur de la décision

Pourquoi garder des astronautes sur l’ISS aussi longtemps ?

Au-delà des contraintes budgétaires, le séjour prolongé de Williams et Wilmore à bord de l’ISS n’a pas été vain. Leur présence a permis de maintenir le bon fonctionnement de la station et de poursuivre des expériences scientifiques cruciales pour la recherche spatiale. Selon Bill Gerstenmaier, vice-président de SpaceX, cette situation a été mise à profit intelligemment : plutôt que d’organiser un retour précipité, la NASA a choisi d’optimiser les ressources humaines en assignant aux astronautes des tâches essentielles. Durant ces neuf mois imprévus, ils ont contribué à l’entretien des équipements, à la surveillance des systèmes vitaux et à des expériences biologiques et physiques indispensables à la préparation des futures missions habitées vers la Lune et Mars. Cette période a également permis aux ingénieurs au sol de tester la résistance humaine à de longs séjours en orbite, une donnée précieuse pour les projets d’exploration à long terme.
Un retour imminent grâce à SpaceX

Après neuf mois d’attente, l’heure du retour approche enfin pour Sunita Williams et Barry Wilmore. SpaceX, partenaire clé des missions spatiales habitées, a été chargé d’assurer leur rapatriement en toute sécurité. Le vaisseau Falcon 9, transportant la capsule Dragon, est sur le point d’arriver à la Station spatiale internationale (ISS) pour récupérer les deux astronautes. Cette mission de retour est scrutée de près, tant par la NASA que par le grand public, après les nombreux reports et incertitudes ayant entouré leur rapatriement. Une fois à bord de la capsule, Williams et Wilmore entameront la descente vers la Terre, qui se conclura par un amerrissage dans l’océan Atlantique sous la surveillance des équipes de récupération. Pour les deux astronautes, cette étape marquera la fin d’une mission bien plus longue que prévu et le début d’un retour à la vie sur Terre, entourés de leurs proches et d’une équipe médicale attentive à leur réadaptation.
Un problème révélateur des défis de l’exploration spatiale

Ce retard illustre parfaitement la complexité des missions spatiales, qui ne reposent pas seulement sur la technologie et l’ingénierie, mais aussi sur des facteurs budgétaires et administratifs. Malgré les avancées spectaculaires dans le domaine spatial, chaque mission reste tributaire de décisions politiques, de contraintes financières et de choix stratégiques qui peuvent impacter la sécurité des astronautes. Cet incident soulève ainsi une question fondamentale : peut-on réellement envisager l’exploration de l’espace à grande échelle sans des garanties financières et organisationnelles plus solides ? Alors que la NASA et d’autres agences ambitionnent d’envoyer des humains sur la Lune, Mars et au-delà, cet épisode rappelle que sans une planification rigoureuse et des ressources suffisantes, les aléas des missions spatiales peuvent transformer une expédition bien préparée en un long séjour forcé en orbite.
Source : theguardian