Une mère a traqué 10 personnes impliquées dans le meurtre de sa fille dans une mission de vengeance à la Taken, mais cela a eu un prix qu’elle était prête à payer

Karen Alejandra Salinas Rodríguez, une jeune femme de 20 ans, disparaît subitement en 2012, dans le nord du Mexique. Pour sa mère Miriam, c’est le début d’un cauchemar. Face au silence et à l’inaction des autorités, elle comprend rapidement qu’elle ne peut compter que sur elle-même. La douleur devient moteur : il lui faut des réponses. Pas pour se venger à tout prix, mais pour retrouver sa fille, savoir ce qu’il s’est passé, faire éclater la vérité.

Ne disposant d’aucun soutien officiel, Miriam se transforme en enquêtrice de l’extrême. Elle interroge, recoupe des témoignages, note des détails. Puis elle découvre que sa fille a été enlevée par le cartel “Los Zetas”, tristement célèbre pour sa violence. Au lieu de fuir face à ce danger, elle se rapproche, lentement mais sûrement, des responsables.

Miriam crée de faux profils, utilise des perruques, se fait passer pour une infirmière, une fonctionnaire, une travailleuse sociale… Tout pour s’approcher sans éveiller les soupçons. Grâce à ses ruses, elle piège un premier membre du gang, qu’elle fait arrêter après avoir obtenu assez d’informations. Il parle. Il donne des noms. Un engrenage s’enclenche. La mère devient justicière.

Avec détermination et intelligence, Miriam remonte la piste jusqu’à un jeune complice de seulement 18 ans. Elle se sert de sa compassion maternelle pour le faire parler. Il avoue : Karen est morte. Une vérité aussi attendue que dévastatrice. Pourtant, Miriam ne s’arrête pas. Elle continue. Elle traque un autre homme dans une ruelle, lui met un pistolet dans le dos, et dit simplement : « Si tu bouges, je te tire dessus. »

Au fil des années, dix membres impliqués dans le meurtre de Karen sont arrêtés grâce à elle. Miriam devient une figure d’espoir pour d’autres familles endeuillées, à San Fernando, sa ville. Mais en s’attaquant à un cartel aussi violent, elle se place en grand danger. Elle demande une protection armée, mais l’État ne répond pas clairement à sa demande. Elle sait. Elle dit même un jour au New York Times :

« Je me fiche qu’ils me tuent. Je suis morte le jour où ils ont tué ma fille. »

Le 10 mai 2017, jour de la fête des mères au Mexique, Miriam est abattue de 12 balles devant sa maison. Elle meurt sur le coup. Sa disparition choque le pays. Mais son combat laisse une trace indélébile. Grâce à elle, des familles ont retrouvé une part de vérité. Grâce à elle, le courage d’une mère est devenu un symbole. Elle n’aura pas vu la fin du combat, mais elle aura changé bien des destins.

Miriam Rodriguez n’était pas une policière, ni une enquêtrice. Elle était une mère. Mais l’amour et la douleur ont fait d’elle une héroïne. En traquant les responsables du meurtre de sa fille, elle a défié un cartel, la peur et la mort. Si son histoire bouleverse, c’est parce qu’elle montre jusqu’où une mère peut aller pour obtenir justice. Et si elle a payé de sa vie, sa voix, elle, ne s’est jamais tue.

Pensez-vous qu’un parent devrait être forcé de se battre seul pour la justice ?