L’adolescente la plus poilue du monde s’est rasé le visage après avoir obtenu un record Guinness
Auteur: Simon Kabbaj
Supatra Sasuphan, une jeune femme originaire de Thaïlande, avait été propulsée sous les projecteurs en 2010 lorsqu’elle a été reconnue par le Guinness World Records comme « l’adolescente la plus poilue du monde ». Atteinte d’une maladie génétique rare appelée syndrome d’Ambras, Supatra a toujours assumé son apparence singulière avec une étonnante maturité. Mais plus d’une décennie plus tard, elle affiche aujourd’hui un nouveau visage, méconnaissable. Retour sur un parcours bouleversant, entre regard des autres, fierté personnelle et transformation.
Une maladie aussi rare que visible
Supatra est née avec le syndrome d’Ambras, une forme extrêmement rare d’hypertrichose, aussi surnommée syndrome du loup-garou. Cette condition génétique provoque une croissance excessive de poils sur l’ensemble du corps, y compris le visage, les bras, les jambes et même le dos. Selon les registres médicaux, seulement 50 cas ont été recensés dans le monde depuis le Moyen Âge, ce qui rend son histoire d’autant plus exceptionnelle.
Une enfance marquée par la différence
Dès l’enfance, Supatra se distingue par son apparence, mais elle n’en fait jamais un complexe. En 2010, lorsqu’elle reçoit son titre Guinness, elle confie avec fierté : « Être poilue me rend spéciale. C’est le plus beau jour de ma vie ! » Soutenue par sa famille, notamment son père, elle vit comme une enfant normale, entre école, jeux et rires. Malgré quelques moqueries, elle garde la tête haute.
Une acceptation douce, mais pas sans espoir
Malgré son assurance, Supatra a longtemps nourri l’espoir d’un traitement. Les médecins ont tenté à plusieurs reprises des séances de laser pour réduire la pilosité, sans succès : les poils repoussaient plus épais. « J’aimerais être guérie un jour », disait-elle, consciente que les regards extérieurs restent parfois cruels. Mais elle insistait : « Je ne ressens rien de spécial. Je suis habituée à mes poils, c’est comme ça depuis toujours. »
Le choix de la métamorphose
En 2018, un tournant discret mais décisif a lieu dans sa vie : Supatra commence à se raser régulièrement le visage. Une manière de mieux gérer son apparence, sans renier son identité. Ce geste, qu’elle adopte depuis plusieurs années, marque une nouvelle étape dans son rapport à elle-même et à son corps. Elle n’a pas vaincu le syndrome, mais elle a trouvé une stratégie personnelle pour le maîtriser.
Une jeune femme méconnaissable aujourd’hui
Dans des photos récentes partagées sur Facebook, Supatra apparaît sans les poils qui couvraient jadis son visage, souriante et épanouie. Son regard reste le même, mais son apparence a radicalement changé. À 24 ans, elle semble avoir trouvé un équilibre, entre acceptation de soi et envie de vivre une vie libre, loin des projecteurs. Elle partage même aujourd’hui des photos en couple, affichant une vie amoureuse épanouie.
Une voix pour ceux qui vivent dans l’ombre
L’histoire de Supatra est aujourd’hui une source d’inspiration pour d’autres personnes atteintes de conditions rares. Elle montre qu’il est possible d’embrasser sa différence tout en se réinventant, à son propre rythme. Des cas similaires ont été signalés en Inde et en Malaisie, mais peu de personnes ont eu le courage de se montrer au monde avec autant de dignité. Supatra est devenue une figure silencieuse de résilience.
Conclusion
Supatra Sasuphan n’est plus seulement « l’adolescente la plus poilue du monde » : elle est une femme forte, qui a traversé le regard des autres pour mieux s’ancrer dans le sien. Son histoire nous rappelle que la beauté ne réside pas dans la norme, mais dans la capacité à vivre pleinement, en accord avec soi-même. Et aujourd’hui, derrière ce visage rasé, c’est une leçon de courage, de douceur et d’amour de soi qui continue de rayonner.