Un étrange bruit empêche une île écossaise de dormir la nuit… l’avez-vous entendu, vous aussi ?

Lauren-Grace Kirtley, fondatrice d’un groupe de soutien pour les personnes affectées, décrit le son comme « un bourdonnement très bas, lancinant, pulsant », difficile à ignorer. Elle confie qu’il lui cause des vertiges, des maux de tête, et des bourdonnements dans les oreilles. D’autres habitants partagent ses souffrances : troubles du sommeil, difficultés de concentration, et un profond malaise qui s’installe.

Le groupe dirigé par Kirtley a enregistré des spectrogrammes, capturant les fréquences entendues. Résultat : un signal constant de 50 Hz, présent à plusieurs endroits de l’île, ce qui exclut une origine localisée comme les ports ou les éoliennes. La piste marine est désormais privilégiée, et l’origine du bruit pourrait se situer en mer, bien que cela reste à confirmer.

Une des explications possibles serait que le bruit ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur de l’oreille elle-même. En effet, certains scientifiques parlent d’« émissions otoacoustiques », c’est-à-dire de petits sons que notre oreille peut produire naturellement, sans bruit extérieur réel. Mais cette théorie ne convainc pas tout le monde. Pamela Weaver Larson, par exemple, dit qu’elle n’entend rien du tout quand elle quitte l’île, ce qui laisse penser que le bruit ne vient pas de son propre corps, mais bien de l’environnement.

Le phénomène entendu sur l’île de Lewis n’est pas unique. À travers le monde, de nombreuses personnes affirment entendre un bruit semblable, si bien qu’un projet appelé World Hum Map and Database les recense sur une carte. Ces personnes décrivent souvent un son grave, comme celui d’un moteur de camion qui tourne au ralenti, surtout perceptible la nuit ou à l’intérieur des maisons. Mais malgré tous ces témoignages, les cas sont très variés, et les scientifiques n’arrivent pas à trouver une seule explication valable pour tous.

Kirtley affirme désormais que le bruit aurait une origine marine, ce qui inquiète aussi pour la faune sous-marine. Les effets potentiels sur les cétacés et autres espèces sensibles au son pourraient être dramatiques. L’urgence, selon elle, est de trouver la source et de réduire ce bourdonnement avant qu’il ne cause plus de dégâts – humains comme écologiques.

Pour l’instant, le bourdonnement de Lewis reste un mystère. Malgré les efforts de la communauté et des scientifiques, aucune cause certaine n’a été identifiée. L’île continue de vibrer au rythme d’un son invisible, perturbant la vie quotidienne et éveillant des inquiétudes. Le silence, ici, est devenu un luxe rare… et l’espoir de retrouver des nuits paisibles, une priorité.

Source : thetimes