Qu’est-ce que le système de missiles « Golden Dome » de Trump, et comment fonctionnerait-il réellement ?
Auteur: Simon Kabbaj
Le président Donald Trump a récemment dévoilé un projet colossal : un système de défense antimissile baptisé « Golden Dome », censé protéger les États-Unis d’attaques ennemies, notamment de missiles balistiques et hypersoniques. Inspiré des ambitions technologiques de la guerre froide, ce programme titanesque suscite autant d’espoir que de scepticisme, tant par sa complexité que par son coût estimé à 831 milliards de dollars sur vingt ans. Alors, cette initiative représente-t-elle une avancée historique ou une nouvelle promesse électorale difficile à tenir ?
Un rêve hérité de la guerre froide

Ce projet de bouclier spatial rappelle directement le fameux programme « Star Wars » lancé sous Ronald Reagan dans les années 1980. Trump affirme que les technologies actuelles permettent enfin de concrétiser cette vision. Le 20 mai 2025, il a annoncé les premières étapes du plan depuis le Bureau ovale, confiant la gestion du projet au général Michael Guetlein, de l’US Space Force. Ce dernier supervisera une architecture s’appuyant sur des capteurs et intercepteurs terrestres, maritimes et spatiaux.
Une facture astronomique et des intérêts privés

Si Trump évoque un coût initial de 175 milliards de dollars, le Bureau du budget du Congrès anticipe plutôt une dépense de 831 milliards sur deux décennies. Des géants de l’aéronautique comme Lockheed Martin, Boeing, et SpaceX ont déjà exprimé leur intérêt. Cependant, la participation de SpaceX soulève des interrogations, surtout après la donation de 288 millions de livres de Elon Musk à la campagne de Trump. Des élus démocrates demandent désormais une enquête sur l’attribution des contrats.
Comment le “Golden Dome” est censé fonctionner

Le système s’appuierait sur des centaines de satellites en orbite, capables de détecter tout missile entrant sur le territoire. Une fois identifié, l’objet serait détruit en plein vol à l’aide d’un intercepteur spatial ou d’un missile classique depuis la terre. Selon Trump, le système pourra intercepter même des missiles lancés depuis l’espace ou d’un autre continent, ce qui représenterait une avancée sans précédent dans la défense nationale.
Des limites techniques inquiétantes

Malgré les promesses, un rapport de l’American Physical Society de mars 2025 remet fortement en cause la faisabilité du projet. Il souligne qu’intercepter un missile intercontinental (ICBM), pouvant atteindre une vitesse de 25 000 km/h, relève de l’exploit technologique. L’image est frappante : c’est comme tenter de toucher une balle avec une autre balle en plein ciel. À ce jour, aucun système n’a démontré une telle capacité à grande échelle, surtout face à des missiles hypersoniques russes ou chinois.
L’ombre du “Dôme de fer” israélien

Trump évoque l’implication américaine dans le développement de l’Iron Dome israélien, capable de neutraliser des roquettes à courte portée. Ce système repose sur un radar ultra rapide et des algorithmes de trajectoire pour abattre les menaces avant qu’elles ne touchent le sol. Bien que performant, il est conçu pour des menaces bien plus simples que les missiles intercontinentaux. Comparer les deux systèmes peut donc prêter à confusion.
Réactions mondiales : inquiétude et prudence

Le projet inquiète certains pays. La Chine a dénoncé une initiative aux “implications offensives”, qui pourrait déstabiliser l’équilibre stratégique mondial et accélérer la militarisation de l’espace. La Russie, quant à elle, se montre étonnamment détachée, estimant que les États-Unis sont libres de leurs choix stratégiques. Du côté du Canada, le premier ministre Mark Carney s’est dit ouvert à une collaboration, jugeant important d’assurer la sécurité des Canadiens.
Conclusion – Bouclier ou mirage électoral ?

Le “Golden Dome” de Trump soulève plus de questions que de certitudes. Entre le coût faramineux, les doutes scientifiques, et les tensions internationales, ce projet ambitieux pourrait bien rester un outil de communication politique plutôt qu’un réel système défensif opérationnel. Si la technologie progresse, la complexité d’un tel bouclier reste immense. L’Amérique construira-t-elle réellement un dôme protecteur dans le ciel… ou est-ce un mirage doré ?