
On voit souvent les vaches paisiblement mâcher de l’herbe, et on pourrait se demander : pourquoi ne ferions-nous pas de même ? Après tout, l’herbe n’est pas toxique. Pourtant, si l’envie vous prend de vous mettre à brouter la pelouse, sachez que votre estomac et vos dents risquent de ne pas vous remercier. Derrière cette simple question se cache une réalité biologique fascinante sur notre digestion, notre dentition et nos limites en tant qu’humains.
L’herbe est trop dure à digérer

Bien que l’herbe soit techniquement non toxique, elle est très pauvre en nutriments utiles pour les humains. Ce qui la rend si indigeste, c’est sa richesse en cellulose et en lignine, deux composants végétaux extrêmement résistants. La lignine donne à l’herbe sa texture fibreuse et rigide, proche du bois. Et malheureusement, notre système digestif n’est pas équipé pour briser ces barrières végétales.
Notre ventre n’a pas les bons outils

Certains micro-organismes dans notre intestin peuvent légèrement décomposer la lignine, une substance rigide et résistante qu’on trouve dans les parois des plantes, mais nous manquons d’enzymes spécialisés pour en tirer une vraie valeur nutritive. Résultat : la cellulose traverse notre système digestif sans être absorbée, agissant simplement comme une fibre insoluble. Cela peut aider le transit intestinal, mais ne nourrit pas réellement notre corps.
Et les légumes alors ?

Certains légumes contiennent aussi de la cellulose et de la lignine, mais en quantités beaucoup plus faibles et dans un mélange riche en nutriments digestibles. Par exemple, une carotte est composée à plus de 90 % d’eau et de glucides que nous pouvons digérer, contre une pelouse qui est principalement faite d’eau et de lignine. Autrement dit, vous n’en tirerez pas grand-chose si vous remplacez vos légumes par de l’herbe.
Ce que les vaches ont que nous n’avons pas

Les vaches, chèvres ou encore girafes sont des ruminants, c’est-à-dire qu’elles possèdent un système digestif très complexe avec plusieurs estomacs. Leur processus de digestion est unique : elles mâchent, avalent, régurgitent, re-mâchent… Ce cycle, appelé rumination, permet une dégradation poussée de l’herbe grâce à des bactéries spécialisées dans leur estomac principal : le rumen. Nous, humains, n’avons qu’un seul estomac, et aucun moyen comparable pour exploiter la richesse de l’herbe.
Des dents mises à rude épreuve

Même si vous décidiez d’en manger un peu pour « essayer », attention à vos dents. L’herbe contient de la silice, une substance naturellement abrasive qui, à force, peut user l’émail dentaire. Les animaux qui mangent de l’herbe toute leur vie ont une dentition adaptée, ce qui n’est pas notre cas. En bref, votre bouche n’est pas faite pour ça non plus.
Conclusion : Une envie à oublier

En résumé, même si rien ne vous empêche techniquement de manger de l’herbe, cela n’apportera ni énergie, ni nutriments utiles, et risque d’abîmer votre système digestif et vos dents. À long terme, une telle alimentation mènerait à la dénutrition et des problèmes de santé. Alors oui, les vaches peuvent vous sembler chanceuses… mais votre place est à table, pas dans la prairie.