La vérité sur le ‘ventre de cortisol’ et le “visage cortisol” dont tout le monde parle sur internet

Avant de s’inquiéter, il faut savoir de quoi on parle. Le cortisol est une hormone tout à fait naturelle, que notre corps fabrique lui-même. Elle est produite par de petites glandes, les glandes surrénales, qui se trouvent juste au-dessus de nos reins. C’est simple, sans cortisol, nous ne pourrions pas vivre.

Il nous aide à nous réveiller le matin, à réguler notre énergie durant la journée et à gérer notre rythme de vie. Ce n’est donc pas un ennemi à la base, bien au contraire ! C’est une hormone essentielle à notre bon fonctionnement quotidien.

Oui, c’est vrai, le cortisol est bien l’hormone du stress. Quand on fait face à une situation stressante (que ce soit une grosse frayeur ou une pile de factures à payer), notre corps en libère rapidement. Mais ce n’est pas une mauvaise chose !

C’est un réflexe de survie. Autrefois, cela nous donnait l’énergie de fuir devant un danger, comme un animal sauvage. Aujourd’hui, il nous aide à faire face aux défis. Le cortisol n’essaie pas de nous faire grossir, il essaie de nous protéger et de nous donner la force de réagir. C’est son travail.

Le problème, ce n’est pas le pic de cortisol de temps en temps, mais c’est quand le stress devient permanent, qu’il s’installe jour après jour. On parle alors de stress chronique. Et là, oui, avoir un niveau de cortisol élevé en permanence peut causer des soucis de santé, comme une prise de poids.

Soyons très clairs : si vous vous sentez constamment fatigué, stressé, et que vous remarquez des changements sur votre corps qui vous inquiètent, la meilleure chose à faire n’est pas d’écouter un inconnu sur internet. Parlez-en à votre médecin. C’est la seule personne qui pourra vous donner un avis fiable.

Cette idée de graisse qui s’accumule sur le ventre et le visage à cause du cortisol vient d’une maladie bien réelle, mais très rare : la maladie de Cushing. Elle a été décrite il y a presque 100 ans. Les personnes qui en souffrent ont des niveaux de cortisol extrêmement élevés, bien plus que ce que le stress de tous les jours pourrait provoquer.

Donc, comparer le petit stress quotidien à cette maladie grave, c’est un peu exagéré. Le cortisol libéré par le stress de tous les jours n’est pas suffisant pour causer les mêmes effets que cette maladie. C’est important de faire la différence.

Accuser une seule hormone d’être responsable de la graisse du ventre, c’est trop facile. En réalité, la façon dont notre corps stocke la graisse est le résultat d’un mélange très complexe de plusieurs choses : nos gènes (l’héritage de notre famille), notre alimentation, la qualité de notre sommeil, si on fait de l’exercice ou non, et bien sûr, nos hormones.

Blâmer uniquement le cortisol, c’est un peu comme accuser la pluie d’être la seule responsable d’une inondation. Il y a beaucoup d’autres facteurs qui entrent en jeu !

La bonne nouvelle, c’est que vous n’avez pas besoin d’acheter des poudres ou des pilules miracles vendues sur internet. Les vraies solutions pour gérer son stress sont simples, connues depuis longtemps, et elles fonctionnent. Voici ce que vous pouvez faire :

• Dormez suffisamment et à des heures régulières.
• Bougez un peu chaque jour : une marche, du jardinage, ce qui vous plaît.
• Mangez équilibré, avec des fruits, des légumes, sans vous priver.
• Prenez du temps pour vous détendre, même un petit peu chaque jour.

Et surtout, si quelque chose ne va pas, le premier réflexe est d’appeler son médecin.

Les expressions comme “ventre de cortisol” sont faites pour marquer les esprits et attirer l’attention sur internet. Le but est souvent de créer de l’inquiétude pour vendre des solutions. Le stress est un vrai sujet, mais il ne faut pas se laisser avoir par des modes passagères.

Vous n’avez pas besoin de vous “réparer” avec des astuces à la mode. La chose la plus efficace pour faire baisser votre cortisol est peut-être la plus simple : éteindre les écrans et prendre un moment pour souffler. Ironiquement, c’est le meilleur conseil qu’on puisse vous donner.

Selon la source : theconversation.com