Le chanteur Amir traverse une période pour le moins agitée. Alors que sa participation aux Francofolies de Spa suscite la controverse, une dizaine d’artistes ont annoncé publiquement leur refus de partager l’affiche avec lui. Face à cette vague de boycott, l’artiste a choisi de ne pas répondre directement, préférant mettre en avant une étape majeure de sa carrière : la réalisation de son propre clip, une annonce au timing pour le moins surprenant.
Les racines d'une vive contestation
Ce n’est pas la première fois que la présence d’Amir à un événement public fait grincer des dents. Après une première contestation menée par des élus locaux pour un concert dans le sud de la France, la polémique s’est intensifiée en Belgique. Le collectif Liège Occupation Free est à la pointe de la mobilisation, reprochant à l’artiste son soutien jugé trop visible à Israël. Dans leur viseur : sa participation à un événement organisé en 2014 dans la colonie d’Hébron, ainsi que sa présence à une soirée célébrant des soldats israéliens, le tout doublé d’un silence sur les actions du gouvernement israélien.
Une fronde artistique aux Francofolies de Spa
La contestation a pris une nouvelle ampleur lorsque plusieurs artistes programmés au même festival ont décidé de se mobiliser. Dix d’entre eux, dont Colt, Lovelace, Nicou, ou encore Lauravioli, ont co-signé un communiqué pour marquer leur distance. Mais l’action la plus forte est venue de la chanteuse Yoa, qui a purement et simplement annulé sa venue. Une décision radicale qui témoigne de la profondeur du malaise au sein de la scène musicale.
Des prises de parole sans équivoque
Les artistes contestataires n’ont pas mâché leurs mots pour justifier leur position. Dans leur déclaration commune, ils affirment se désolidariser « fermement de la décision de programmer Amir ». Un membre du collectif, souhaitant rester anonyme, a confié le « malaise » partagé par plusieurs artistes face aux « faits qui dérangent fortement » révélés par des associations militantes. De son côté, Yoa a justifié son retrait sur ses réseaux sociaux, expliquant que ses « convictions sociales, politiques et humanistes » l’empêchaient de partager une scène avec un artiste qui, selon elle, « ne reconnaît pas le génocide en cours en Palestine » et a soutenu l’armée israélienne.
La stratégie du silence et le regard tourné ailleurs
Plutôt que d’alimenter la polémique, Amir a adopté une stratégie de silence. Aucune réponse, aucun commentaire sur la controverse qui enfle. À la place, le chanteur a utilisé sa plateforme sur Instagram pour partager une nouvelle qui lui est chère : son passage derrière la caméra. Il a célébré son « baptême de réal » pour le clip de son titre « Nous », tourné en Italie. Une manière de détourner l’attention vers un accomplissement professionnel, créant un contraste saisissant avec la tempête médiatique qu’il affronte.
un jour, deux rendez-vous cruciaux
Amir se retrouve à la croisée des chemins, pris en étau entre une condamnation d’une partie de ses pairs et la poursuite de sa carrière. Cette situation délicate trouvera son point d’orgue ce vendredi 18 juillet. Ce jour-là, il est non seulement attendu sur la scène des Francofolies de Spa, mais c’est également la date qu’il a choisie pour dévoiler son nouveau clip. Une journée qui s’annonce décisive, où sa musique et la polémique qui l’entoure se télescoperont inévitablement.
Selon la source : public.fr