On a tous cette certitude chevillée au corps : une journée dure 24 heures, point final. C’est le rythme immuable qui organise nos vies. Et pourtant, cette mécanique bien huilée semble connaître quelques ratés depuis peu. La Terre accélère sa rotation, nos journées raccourcissent de quelques précieuses millisecondes, et les scientifiques, pour l’heure, peinent à trouver une explication unanime.
L'énigme des millisecondes perdues
Le phénomène n’est pas anecdotique. Depuis 2020, les chronométreurs du globe observent une accélération sensible de la rotation terrestre. Le 12 juillet 2024 aurait même marqué un record de vitesse, une cadence effrénée que notre planète n’a pas quittée depuis. Le Service international de la rotation terrestre (IERS) a d’ailleurs prévenu : ce 5 août, la Terre bouclera son tour avec 1,51 milliseconde d’avance, s’offrant ainsi la journée la plus courte de l’année. Un grain de sable dans l’horlogerie cosmique qui suffit à intriguer la communauté scientifique.
Une journée de 24 heures, vraiment ?
En réalité, la journée de 24 heures pile est une convention, une moyenne pratique. La durée exacte d’une rotation terrestre a toujours fluctué. « Une journée idéale est censée durer exactement 86 400 secondes », rappelait récemment au Figaro Christian Bizouard, astronome à l’Observatoire de Paris. « Mais depuis l’invention des horloges atomiques dans les années 1950, nous savons que cette durée varie, de manière infime mais mesurable. » Un ballet complexe dont nous commençons à peine à saisir les subtilités.
Un ballet cosmique aux multiples influences
Alors, qui sont les coupables ? La liste des suspects est longue et complexe. De la fonte des glaces polaires, qui modifie la répartition des masses, aux soubresauts de son noyau en fusion, en passant par l’attraction de la Lune ou les grands courants océaniques, tout peut influencer l’inertie de la Terre. Même les vents violents ou les variations de pression atmosphérique peuvent, à leur échelle, la faire freiner ou accélérer. C’est un équilibre incroyablement fragile.
Le cœur de la Terre, un moteur capricieux ?
Parmi les pistes les plus fascinantes, celle du noyau terrestre retient l’attention. Certains chercheurs avancent l’hypothèse audacieuse que le cœur de notre planète aurait récemment modifié son sens ou sa vitesse de rotation par rapport au manteau qui l’entoure. Si cette théorie se confirmait, elle pourrait expliquer en partie cette soudaine accélération. Mais pour l’instant, cela reste une hypothèse de travail, un nouveau mystère à l’intérieur même de notre monde.
Des conséquences bien réelles, mais invisibles
Pour nous, simples humains, ces quelques millisecondes sont totalement imperceptibles. Notre rythme biologique n’en est pas affecté. Le hic, c’est que notre technologie, elle, est bien plus sensible. Les systèmes de navigation par satellite comme le GPS, les réseaux informatiques mondiaux et les télécommunications dépendent d’une synchronisation temporelle d’une précision extrême. Un décalage, même infime, pourrait à terme générer des bugs et des erreurs de calcul en cascade.
Le casse-tête de la seconde intercalaire négative
Face à ce problème, les gardiens du temps envisagent une solution inédite : retirer une seconde à l’heure officielle mondiale, le Temps universel coordonné (UTC). On a déjà ajouté des « secondes intercalaires » par le passé pour compenser le ralentissement de la Terre, mais en retrancher une serait une première historique. Un véritable casse-tête technique et logistique pour les ingénieurs du monde entier, qui doivent s’assurer que tous les systèmes informatiques digèrent ce changement sans planter.
un sprint avant un long ralentissement ?
Selon la source : demotivateur.fr