Changement climatique : : l’apparition de nouvelles saisons selon les scientifiques
Auteur: Simon Kabbaj
Le printemps, l’été, l’automne, l’hiver… Depuis toujours, ces quatre saisons rythment nos vies, nos cultures et même notre humeur. On les attend, on les prépare. Mais et si ce découpage si familier n’était plus tout à fait juste ? C’est la question un peu provocante que posent des chercheurs. Face aux changements rapides de notre planète, ils suggèrent que nous vivons déjà de « nouvelles saisons », sans même nous en rendre compte.
Un petit rappel : pourquoi avons-nous des saisons ?
Avant d’aller plus loin, un petit rappel s’impose. Si nous avons des saisons, c’est parce que notre bonne vieille Terre est un peu penchée. Imaginez une toupie qui tourne, mais légèrement de travers. L’axe de la Terre est incliné de 23,5 degrés. À cause de cette inclinaison, au cours de son voyage autour du Soleil, certaines parties de la planète reçoivent plus de chaleur et de lumière que d’autres. C’est ce qui crée l’alternance entre l’été et l’hiver, surtout loin de l’équateur.
L'idée des chercheurs : ce n'est pas la Terre qui change, mais notre expérience
Attention, les scientifiques ne disent pas que l’inclinaison de la Terre a changé. Non, le problème n’est pas astronomique. Ce qu’ils expliquent, c’est que le dérèglement climatique causé par l’homme perturbe tellement les rythmes de la planète que notre expérience quotidienne des saisons est complètement déconnectée de leur définition traditionnelle. En somme, ce qui est écrit dans les livres ne correspond plus toujours à ce que l’on voit par la fenêtre.
Les quatre nouveaux types de saisons
Pour nous aider à comprendre ce nouveau monde, les chercheurs proposent de penser à quatre nouveaux types de « saisons » :
- Les saisons émergentes : Ce sont des saisons totalement nouvelles qui n’existaient pas avant dans une région.
- Les saisons éteintes : À l’inverse, ce sont des saisons traditionnelles qui ont pratiquement disparu ou sont devenues méconnaissables. Un hiver sans gel ni neige, par exemple.
- Les saisons arythmiques : Ici, c’est le calendrier qui est chamboulé. Le printemps arrive trop tôt, l’été s’éternise… Le rythme est cassé.
- Les saisons syncopées : Celles-ci sont irrégulières. L’intensité ou le caractère de la saison change de façon imprévisible. Un mois d’avril très froid suivi d’une canicule en mai, par exemple.
Des exemples que l'on connaît déjà
Cela vous dit peut-être quelque chose. On entend partout que les étés sont de plus en plus longs et chauds, et que les hivers, eux, sont plus courts et plus doux. Le printemps aussi semble souvent arriver en avance, piégeant parfois les agriculteurs. Ce ne sont pas juste des impressions de comptoir, ce sont des faits observés et mesurés, principalement liés au dérèglement climatique.
La « saison des incendies » et « saison des ouragans »
On parle de plus en plus de la « saison des ouragans » dans l’Atlantique, qui semble s’allonger. Mais l’exemple le plus frappant est sans doute celui de la « saison des feux de forêt ». En Californie, par exemple, ce qui était un phénomène limité à quelques mois est maintenant un risque qui dure presque toute l’année. C’est un exemple parfait de saison arythmique, qui n’obéit plus à son ancien calendrier.
L'étonnante « saison des brumes » en Asie
Un des exemples les plus marquants de saison émergente se trouve en Asie du Sud-Est. Dans des pays comme l’Indonésie, la Malaisie et Singapour, les habitants doivent maintenant vivre avec une « saison des brumes ». Il s’agit d’une période annuelle où l’air devient très pollué à cause de la fumée des feux de tourbières. Ce qui était un problème ponctuel est devenu un vrai risque saisonnier, avec son propre rythme.
Pourquoi est-ce important de nommer ces nouvelles saisons ?
On pourrait se dire que ce ne sont que des mots. Mais reconnaître et nommer ces nouvelles saisons a un impact très concret. En Asie, par exemple, le fait de savoir qu’une « saison des brumes » arrive a permis de mieux s’organiser. On a amélioré les prévisions de la qualité de l’air, beaucoup de gens se sont équipés de purificateurs, et des campagnes de santé publique sont lancées au bon moment. En bref, comprendre le nouveau rythme permet de mieux se protéger.
Conclusion : il faut réapprendre à regarder par la fenêtre
L’idée n’est pas de jeter nos calendriers ou de ne plus parler de printemps ou d’automne. L’invitation des scientifiques est plus subtile. Elle nous pousse à adapter notre façon de penser à un monde qui, lui, a déjà changé ses règles. Alors que le climat continue de jouer avec les rythmes de la Terre, avoir une vision plus souple des saisons pourrait bien nous aider à garder le pas. Peut-être est-il simplement temps de nommer ce que l’on voit vraiment, plutôt que ce que le calendrier nous dit de voir.
Selon la source : iflscience.com