Partout, sur les emballages, dans les rayons des supermarchés, le mot « protéine » s’affiche comme un sésame. Il promet force, satiété et silhouette affinée. Pourtant, derrière cet argument marketing devenu omniprésent se cache une réalité souvent bien moins reluisante, où le biscuit ultratransformé se déguise en allié de notre santé.
Une obsession nommée protéine
Il faut dire que sur le papier, le macronutriment a tout pour plaire. Essentiel à la construction et à la réparation de nos tissus, il est devenu la star des régimes alimentaires et l’allié indispensable des sportifs. Cet engouement, tout à fait légitime, a cependant ouvert un boulevard aux industriels. Biscuits, pop-corn et même bonbons se parent désormais de vertus protéinées, brouillant les pistes pour des consommateurs en quête de mieux manger.
Un cookie reste un cookie
La formule est signée Brian St Pierre, directeur de la nutrition chez Precision Nutrition, et elle résume bien le problème : « un cookie protéiné reste un cookie ». Cité dans un article de National Geographic, il rappelle une évidence que le marketing tente de nous faire oublier. Ajouter quelques grammes de protéines à une recette chargée en sucre, en gras et en additifs ne la transforme pas par magie en aliment santé. Ce n’est que de la poudre aux yeux.
Le piège psychologique de l'« effet de halo »
Ces produits ne sont pas « intrinsèquement mauvais », nuance l’expert, mais ils ne devraient représenter qu’une part minime de nos apports. Le vrai danger, c’est ce que la chercheuse Marily Oppezzo, de l’université Stanford, nomme l’« effet de halo santé ». En lisant « riche en protéines », notre cerveau nous déculpabilise, et nous avons tendance à ignorer le reste de la composition. On pense faire un choix vertueux, alors qu’on ne fait que consommer une friandise à peine améliorée, vendue bien plus cher.
Quand le trop devient l'ennemi du bien
Mais au-delà de la simple déception nutritionnelle, se pose une autre question, plus délicate : peut-on consommer *trop* de protéines ? La réponse est oui, et les conséquences ne sont pas anodines. L’obsession de la protéine, poussée à l’extrême, peut mettre notre organisme à rude épreuve, surtout lorsque le terrain est déjà fragile.
Quand le trop devient l'ennemi du bien
Les premiers organes à tirer la sonnette d’alarme sont les reins. Pour les personnes souffrant déjà d’insuffisance rénale, un apport excessif en protéines peut sérieusement aggraver leur état, explique Marily Oppezzo. L’autre risque, plus général, concerne notre système cardiovasculaire. Une alimentation trop riche en viande rouge, par exemple, est connue pour être associée à une augmentation du mauvais cholestérol, faisant grimper à long terme le risque d’accidents cardiaques.
revenir à l'essentiel
Faut-il pour autant déclarer la guerre aux protéines ? Certainement pas. L’enjeu est plutôt de savoir les choisir. Mieux vaut privilégier les sources naturelles et peu transformées : œufs, légumineuses, volaille, poisson, tofu… Ces aliments apportent des protéines de qualité, accompagnées d’une myriade d’autres nutriments essentiels. Finalement, la meilleure stratégie reste peut-être la plus simple : se méfier des promesses trop belles pour être vraies, et prendre le temps de lire ce qui se cache derrière l’étiquette.
Selon les sources : voici.fr