Ces tunnels géants découverts au Brésil n’ont pas été construits par des humains
Auteur: Simon Kabbaj
Imaginez des tunnels si grands qu’un homme peut s’y tenir debout, s’étendant parfois sur plus de 600 mètres de long. Des galeries souterraines découvertes en grand nombre dans le sud du Brésil. La première pensée qui vient à l’esprit, c’est que ce sont des constructions humaines, des vestiges d’une civilisation ancienne. Ou peut-être l’œuvre de l’eau et de l’érosion ? Eh bien non. La réalité, révélée par la science, est bien plus incroyable et nous ramène à une époque où la Terre était peuplée de géants.
Une découverte qui a intrigué un géologue
C’est un professeur de géologie respecté, Heinrich Theodor Frank, qui a été l’un des premiers à étudier sérieusement ces étranges formations. En tant que spécialiste des roches, il a tout de suite su que ces tunnels n’avaient rien de naturel. ‘Il n’existe aucun processus géologique au monde qui produit de longs tunnels avec une section circulaire ou elliptique, qui montent, descendent et se ramifient, avec des marques de griffes sur les parois‘, a-t-il expliqué au magazine *Discover*. Il fallait donc chercher une autre explication.
Les coupables : des paresseux de la taille d'un éléphant !
La réponse, aussi folle soit-elle, est venue de la paléontologie. Une étude publiée en 2018 dans la revue *Science Advances* a identifié les constructeurs de ces tunnels : des paresseux terrestres géants, aujourd’hui disparus. Il ne faut pas imaginer le petit paresseux mignon qui dort dans les arbres. On parle ici de créatures colossales, comme le Mégathérium, qui pouvaient atteindre la taille d’un éléphant, mesurer jusqu’à quatre mètres de long et qui possédaient d’énormes griffes acérées. Des sortes de ‘hamsters de la taille d’un éléphant’, comme les décrit un autre article.
Des abris construits de génération en génération
Ces géants herbivores ont vécu en Amérique du Sud pendant l’époque du Pléistocène (l’Âge de Glace), il y a entre 1,8 million et 10 000 ans. Avec leurs griffes massives, il est tout à fait logique qu’ils aient pu creuser de tels abris. Les scientifiques pensent que ces tunnels, qu’ils appellent ‘paléoterriers’, étaient utilisés comme abris contre les prédateurs, les intempéries et les variations de température. Il est même possible que plusieurs générations de paresseux aient utilisé et agrandi les mêmes terriers pendant des milliers d’années.
Quand l'homme rencontrait le paresseux géant
Cette découverte nous apprend aussi des choses fascinantes sur les relations entre les premiers humains et ces méga-animaux. Des recherches ont montré que les humains ont non seulement côtoyé ces paresseux géants, mais qu’ils les ont probablement aussi chassés. Des empreintes de pas humaines ont été découvertes suivant de près des empreintes de paresseux, dans une configuration typique de traque. ‘Il est possible que le comportement ait été ludique, mais les interactions humaines avec les paresseux sont probablement mieux interprétées dans le contexte de la traque et/ou de la chasse’, affirment les spécialistes.
Une proie redoutable
Il ne fallait cependant pas s’y frotter sans préparation. ‘Les paresseux devaient être des proies formidables’, ajoutent les chercheurs. ‘Leurs bras puissants et leurs griffes acérées leur donnaient une portée mortelle et un avantage certain dans les rencontres rapprochées’. La chasse à ces géants devait être une entreprise extrêmement dangereuse pour nos ancêtres.
Conclusion : une découverte qui change notre vision de l'Âge de Glace
Selon la source : bbc.com