Des échos du Big Bang : la Lune pourrait nous aider à résoudre le mystère de la matière noire

Les 80% restants, c’est ce que les scientifiques appellent la matière noire. Pourquoi ce nom ? Tout simplement parce qu’elle est totalement invisible. Elle ne produit pas de lumière, n’en reflète pas… rien. On ne peut pas la voir directement. Alors comment sait-on qu’elle existe ? Grâce à sa force d’attraction, sa gravité. C’est un peu comme une colle cosmique invisible qui empêche nos galaxies, y compris la nôtre, la Voie Lactée, de se défaire et de partir en morceaux.

• Si les particules sont très légères, on dit que la matière noire est « chaude ». Dans ce cas, elle aurait empêché la formation de petites galaxies.
• Si, au contraire, les particules sont plus lourdes, on parle de matière noire « froide ». Et là, elle aurait favorisé la naissance de toutes sortes de structures, petites et grandes.

Savoir si elle est l’une ou l’autre est crucial pour comprendre comment notre univers s’est construit. C’est un peu comme connaître la recette exacte du gâteau cosmique.

Grâce à des ordinateurs surpuissants, ils ont simulé cette période. Ils ont vu comment la matière noire a commencé à former de petits amas, attirant le gaz d’hydrogène avec elle. Ces variations de densité et de température dans le gaz ont laissé une sorte de « signature » ou d’empreinte dans un signal radio très particulier, appelé le signal à 21 centimètres. Et devinez quoi ? Cette signature n’est pas la même si la matière noire est chaude ou froide ! C’est là que se trouve la clé.

C’est comme essayer d’entendre un moustique voler à côté d’une autoroute. Nos radios, nos téléphones, nos satellites… tout ça crée un vacarme radio permanent. En plus, l’atmosphère de notre planète bloque une partie de ces signaux. Bref, depuis la Terre, c’est mission impossible.

Mais la face cachée de la Lune, elle, est l’endroit le plus silencieux du système solaire. Protégée du « bruit » de la Terre, c’est l’observatoire parfait pour tendre l’oreille et capter ces précieux murmures cosmiques.

Des projets concrets sont déjà en développement. Le Japon, par exemple, travaille activement sur son projet Tsukuyomi, qui vise à déployer des antennes radio sur le sol lunaire. Les scientifiques pensent que d’ici quelques dizaines d’années, nous pourrions enfin avoir notre réponse sur la nature de la matière noire grâce à ces observatoires lunaires. Le travail de simulation de nos chercheurs sert de guide pour que ces futures missions sachent exactement quoi chercher.

Grâce à ces efforts, une des plus grandes énigmes de la physique pourrait enfin être résolue. On saura enfin de quoi est faite cette fameuse matière noire qui sculpte notre cosmos. Une belle aventure scientifique à suivre !