Nos glaciers se protègent du chaud… mais plus pour longtemps

Ce phénomène permet de ralentir un peu la fonte. Pensez-y comme à un glaçon dans un verre : même si la pièce est chaude, le glaçon maintient le liquide frais autour de lui pendant un certain temps. Les glaciers font ça, mais à une échelle gigantesque.

Selon leurs calculs, ce mécanisme de refroidissement naturel atteindra son efficacité maximale d’ici 10 à 15 ans. Après cette période, entre les années 2020 et 2040, la tendance va malheureusement s’inverser. Le bouclier va céder.

Ce sont ces fameux « vents catabatiques ». On les observe particulièrement bien dans les grands massifs comme l’Himalaya, près de l’Everest, où ils peuvent rafraîchir de larges zones en contrebas. C’est la preuve la plus visible de ce système de climatisation naturelle.

Un travail de fourmi, vraiment, qui leur a permis de comparer la température de l’air avec celle de la surface de la glace, heure par heure, pendant de nombreux étés. C’est grâce à cette montagne de données qu’ils ont pu construire un modèle pour prédire l’avenir de ce phénomène.

Leur destin sera alors scellé, comme le dit le chercheur. D’ailleurs, les glaciers les plus « sales », ceux qui sont couverts de cailloux et de débris, perdent déjà cette capacité de refroidissement plus rapidement que les autres. Une fois que ce point de bascule sera atteint, la fonte s’emballera et il sera peut-être trop tard pour l’arrêter.

Les experts sont très clairs : il ne sert à rien de chercher des solutions locales improbables, comme couvrir les glaciers de bâches. C’est comme « mettre un pansement cher sur une blessure par balle », disent-ils. La seule vraie solution est de s’attaquer à la racine du problème : le réchauffement climatique.

Chaque petit geste, chaque degré compte, car ces géants de glace sont une source d’eau potable vitale pour des millions de personnes. Leur résistance silencieuse touche à sa fin, et ce que nous ferons maintenant déterminera ce qu’il en restera pour les générations futures.