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Climat Environnement Science

Des microbes endormis depuis 40 000 ans se réveillent en Arctique et menacent le climat

 Auteur: Mathieu Gagnon
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Des microbes endormis depuis 40 000 ans se réveillent en Arctique et menacent le climat
Crédit: freepik
Pour étudier ce phénomène, une équipe de scientifiques s’est rendue dans un endroit très spécial : le Tunnel de Recherche sur le Permafrost, en Alaska. C’est un immense tunnel creusé directement dans le sol gelé, qu’on appelle le permafrost. En y entrant, on est saisi par une odeur de vieille cave humide. C’est un peu comme remonter le temps. Sur les murs de glace, on peut même voir des os de mammouths et de bisons, coincés là depuis des millénaires. Pour les scientifiques, cette odeur particulière est un signe : c’est l’odeur de la vie microbienne endormie.

  La quête de microbes préhistoriques

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Crédit: freepik
Le chef de cette expédition, Tristan Caro, n’était pas là pour les os de mammouth. Ce qui l’intéressait, c’était de trouver des habitants beaucoup plus petits et bien plus anciens : des microbes. Et pas n’importe lesquels ! Des microbes qui dormaient là depuis près de 40 000 ans. C’est une époque si lointaine que les derniers de nos cousins préhistoriques, comme l’Homme de Néandertal, venaient de disparaître. L’équipe a donc soigneusement prélevé des échantillons de terre et de glace directement sur les parois du tunnel pour les ramener au laboratoire.

  L'expérience : simuler un été plus chaud

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Crédit: freepik
Une fois au laboratoire, les chercheurs ont voulu voir ce qui se passerait si ces microbes étaient confrontés à des températures plus chaudes, comme celles que l’on pourrait connaître dans le futur en Arctique. Ils ont placé les échantillons dans un environnement plus clément, à une température d’environ 12 degrés Celsius. Pour observer ce que faisaient les microbes, ils ont utilisé une astuce : ils leur ont donné de l’« eau lourde », un type d’eau spéciale qui permet de suivre leur activité. L’idée était de simuler un long et chaud été pour voir si ces organismes allaient se réveiller de leur long sommeil.

  Un réveil lent mais finalement puissant

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Crédit: freepik
Au début, il ne s’est pas passé grand-chose. Les microbes semblaient encore endormis, leur activité était très faible. Mais les scientifiques ont été patients. Et ils ont eu raison. Après environ six mois, tout a changé. Les microbes se sont réveillés d’un coup, se sont multipliés et sont devenus très actifs. À la surprise générale, ils étaient devenus aussi actifs que les microbes que nous connaissons aujourd’hui. Ils ont même formé des couches visibles à l’œil nu, prouvant qu’ils étaient bien de retour aux affaires.

  Quelles sont les conséquences pour notre planète ?

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Crédit: freepik
C’est là que la nouvelle devient préoccupante. En se réveillant, ces microbes se nourrissent de la matière organique contenue dans le sol. En faisant cela, ils la décomposent et relâchent dans l’air des gaz à effet de serre : principalement du dioxyde de carbone (CO2) et du méthane. Ce sont exactement les gaz qui sont responsables du réchauffement de notre planète. Or, l’Arctique se réchauffe déjà quatre fois plus vite que le reste du monde. Ce réveil microbien risque donc d’accélérer encore plus un phénomène déjà très inquiétant.

  Un avertissement pour l'avenir : l'importance des étés prolongés

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Crédit: freepik
L’étude nous apprend cependant quelque chose d’important. Ce n’est pas une seule journée de forte chaleur qui va tout changer. Le réveil des microbes est un processus lent. Ce qui est vraiment dangereux, c’est l’allongement de la saison estivale. Si les températures chaudes durent plus longtemps, s’étalant jusqu’en automne et commençant plus tôt au printemps, la chaleur a le temps de pénétrer plus profondément dans le sol gelé. C’est cette chaleur prolongée qui donne le temps aux microbes de se réveiller complètement. Et il faut savoir que le permafrost recouvre d’immenses territoires en Alaska, en Sibérie et dans tout le Grand Nord.

  Conclusion : Un géant endormi qu'il ne faut pas réveiller

Conclusion : Un géant endormi qu'il ne faut pas réveiller
Crédit: freepik
Cette découverte nous rappelle que sous nos pieds, dans les régions les plus froides du monde, se cache une force immense et invisible. Ces microbes millénaires sont comme un géant endormi. Tant qu’ils dorment, tout va bien. Mais le réchauffement climatique est en train de secouer ce géant. Les scientifiques n’ont étudié qu’une infime partie de ce monde souterrain. Cela nous montre à quel point il est urgent d’agir pour limiter le réchauffement de notre planète, avant que d’autres surprises, potentiellement bien plus graves, ne sortent de leur long sommeil de glace.

Selon la source : popularmechanics.com

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