Burn-out : ce mal silencieux qui ronge 4 actifs sur 10, et les métiers en première ligne

Auteur: Adam David

2025-10-20 10:14:51

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Crédit: freepik

Ce n’est plus un simple mot à la mode, mais une réalité qui pèse sur le monde du travail. L’épuisement professionnel, ou burn-out, toucherait aujourd’hui près de quatre actifs sur dix. Loin d’être une fatalité, ce phénomène a été scruté de près par LinkedIn dans une vaste étude américaine, qui met en lumière les professions où le risque de “craquer” est le plus élevé. Et les résultats sont parfois contre-intuitifs : certains postes valorisés se révèlent être de véritables sables mouvants pour la santé mentale.

Plus qu'un simple coup de fatigue

On a longtemps cru que le burn-out n’était qu’une fatigue passagère, un “coup de mou” qui se soignait avec un long week-end. On sait aujourd’hui que c’est bien plus profond. Il s’agit d’une réponse quasi physiologique du corps à une situation de stress chronique au travail. L’irritabilité, l’anxiété ou les insomnies ne sont pas des caprices, mais les symptômes d’un esprit et d’un corps qui s’effondrent. Derrière tout ça, on retrouve presque toujours la même coupable : une culture de la performance poussée à l’extrême, encore bien trop présente dans de nombreux secteurs.

Les chefs de projet, sacrifiés sur l'autel de l'organisation

L’enquête menée par LinkedIn auprès de 16 000 salariés américains est sans appel : 40 % d’entre eux se sentent au bord du burn-out ou, pour le dire autrement, “coincés” dans leur poste. Mais qui sont les plus touchés ? En première ligne, on trouve les chargés de projet. Un rôle charnière, souvent perçu comme essentiel, mais qui cumule les facteurs de risque. Tiraillés entre plusieurs équipes, jonglant avec des délais intenables et une pression constante, ils paient le lourd tribut d’une responsabilité écrasante, souvent sans la reconnaissance qui devrait l’accompagner.

Tout le monde n'est pas logé à la même enseigne

Pourtant, le risque n’est pas le même pour tous. L’étude montre que certains métiers semblent offrir une forme de protection. C’est le cas du consulting, de l’immobilier ou du développement d’entreprise, où les salariés se déclarent moins exposés au stress. Une autre fracture apparaît, plus générationnelle et genrée cette fois : les femmes, ainsi que les plus jeunes (la fameuse Gen Z et les millenials), seraient particulièrement vulnérables à cet épuisement. Le signe d’une pression sociale et professionnelle accrue sur ces catégories ? La question reste ouverte.

Le télétravail, un rempart vraiment efficace ?

Un facteur semble faire une différence notable : le lieu de travail. Les salariés qui passent tout leur temps au bureau sont les plus exposés au risque de burn-out. À l’inverse, ceux qui bénéficient d’un mode hybride ou d’un télétravail complet rapportent une meilleure santé mentale. Travailler de chez soi ne serait donc pas seulement un gain de confort. Cela permettrait de faire baisser le niveau de stress, tout en améliorant, pour beaucoup, la productivité et la qualité de vie globale. Un bouclier, donc, mais qui n’est sans doute pas infaillible.

Quand le corps et l'esprit tirent la sonnette d'alarme

Comment savoir si l’on a franchi la ligne rouge ? Certains signes ne trompent pas. Quand la fatigue du vendredi soir s’étire tout le week-end, que le cynisme s’installe vis-à-vis de son travail, ou que le corps se met à parler – douleurs, angoisses, insomnies. Il est alors urgent de lever le pied. Le burn-out n’est jamais une faiblesse personnelle, mais bien le symptôme d’un système qui ne tourne plus rond. C’est à ce moment-là qu’il faut oser repenser sa gestion du temps et son rapport au travail.

Conclusion : vers une nouvelle culture du travail ?

Finalement, cette étude ne fait que confirmer une tendance de fond : la santé mentale est devenue un enjeu central, un indicateur de la bonne santé sociale d’une entreprise. Celles qui l’ont compris et qui misent sur la flexibilité, la bienveillance et la prévention du stress en récoltent déjà les fruits. Reste une question, et pas des moindres : cette prise de conscience s’étendra-t-elle à tous les secteurs, en particulier ceux qui sont déjà à bout de souffle, comme la santé ou l’éducation ?

Selon la source : passeportsante.net

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