Une psychologue révèle la vraie raison pour laquelle tout le monde est si épuisé ces derniers temps
Auteur: Simon Kabbaj
Vous avez l’impression de tourner au ralenti ? D’être constamment fatigué, vidé, émotionnellement à plat ? Vous n’êtes pas seul. Depuis la pandémie de COVID-19, un sentiment d’épuisement généralisé semble s’être installé. Et ce n’est pas juste une impression. Entre la hausse du coût de la vie, l’insécurité de l’emploi et une surcharge d’informations constante, nos batteries sont à plat. Une psychologue renommée, Naomi Holdt, a mis des mots sur ce mal-être collectif, et son explication est aussi simple que percutante.
La théorie choc : nous tournons sur des 'vapeurs d'adrénaline périmée'
Selon Naomi Holdt, psychologue forte de 20 ans d’expérience, nous n’avons jamais eu le temps de nous remettre de la pandémie. Comme elle l’expliquait dans une publication devenue virale, nous sommes entrés dans la ‘nouvelle normalité’ en étant déjà à sec, ‘en tournant sur des vapeurs d’adrénaline périmée’. Pendant près de deux ans, notre système nerveux sympathique, celui du ‘combat ou de la fuite’, a été en alerte maximale. Ce stress prolongé a laissé notre santé mentale collective en lambeaux. Le contrecoup naturel d’une telle crise, c’est un épuisement total.
L'effet 'année de l'ouragan' : la course folle vers la normalité
Après la phase aiguë de la pandémie, au lieu de faire une pause, tout le monde s’est précipité pour ‘rattraper le temps perdu’. Holdt appelle cela l’‘année de l’ouragan’ : une course effrénée pour tout reprendre en même temps — le travail, l’école, les relations, les loisirs… Cette tentative de fonctionner à pleine capacité sans avoir digéré le traumatisme n’a fait qu’approfondir notre fatigue. Les recherches confirment d’ailleurs cette tendance, avec une augmentation de 15 fois du nombre de cas de syndrome de fatigue chronique chez les personnes ayant eu le COVID par rapport à l’avant-pandémie.
Le traumatisme collectif dont personne ne parle
Les experts décrivent l’expérience de la pandémie comme un traumatisme collectif, une réponse psychologique partagée face à un événement massif. Les signes sont là : une anxiété accrue, un sentiment de déconnexion des autres, une méfiance généralisée. Pendant les confinements, le sentiment d’impuissance et de perte de contrôle a laissé des cicatrices qui mettront du temps à guérir. La Fondation pour la santé mentale du Royaume-Uni a révélé que 62% des adultes se sentaient anxieux ou inquiets pendant les premiers confinements, et qu’un adulte sur six a connu des problèmes de santé mentale courants comme l’anxiété ou la dépression.
Le conseil de la psy : nous portons tous un panneau 'Manipuler avec soin'
Face à cette fragilité collective, Naomi Holdt nous invite à la bienveillance. ‘Les citoyens du monde ont besoin d’un peu plus d’attention en ce moment’, dit-elle. Elle nous encourage à reconnaître que nous portons tous, de manière invisible, un panneau ‘Manipuler avec soin’. Avant de vous juger pour votre fatigue, elle suggère de faire une pause, de respirer et de prendre conscience de tout ce que vous avez enduré. Se souvenir de ses réussites, malgré le contexte, est une étape cruciale.
Comment s'en sortir ? Les premières étapes concrètes
Reconnaître le problème est la première étape. Ensuite, il y a des actions concrètes à mettre en place. Premièrement, donnez la priorité à un sommeil de qualité, avec des horaires réguliers et une routine relaxante avant de dormir. Deuxièmement, établissez des limites saines au travail et à la maison. Apprenez à dire non. Vous ne pouvez pas puiser de l’eau dans un puits vide. Troisièmement, bougez ! Même 20 à 30 minutes d’exercice modéré par jour peuvent faire une énorme différence en libérant des hormones du bien-être.
Construire sa résilience pour affronter l'avenir
Pour éviter de retomber dans l’épuisement, il faut construire sa résilience. La science a montré que la méditation de pleine conscience pouvait réduire les niveaux de cortisol (l’hormone du stress) de 25% en 8 semaines. Entretenez vos relations sociales, parlez de ce que vous ressentez à des amis de confiance. Prenez du temps, même 15 minutes par jour, pour des activités qui vous font plaisir. Et surtout, n’ayez pas peur de demander de l’aide professionnelle si l’épuisement persiste. Ce n’est pas un signe de faiblesse, mais de force.
Conclusion : avancer avec bienveillance et sans se presser
Le chemin vers la guérison demande de la douceur. Comme le dit si bien Naomi Holdt, ne vous précipitez pas vers la ligne d’arrivée, avancez prudemment, lentement. Accordez-vous quelques minutes de silence chaque jour. La guérison prend du temps, parfois des mois, voire des années. L’important n’est pas la durée, mais l’engagement envers un véritable rétablissement. Comprendre pourquoi vous vous sentez si épuisé est le premier pas, le plus crucial, pour retrouver votre énergie et votre bien-être.
Selon la source : upworthy.com