Ce qu’il faut savoir sur les objets « inestimables » volés au Louvre ce week-end
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une annonce qui a glacé le sang du monde de l’art. Hier matin, la ministre de la Culture, Rachida Dati, a confirmé ce qui ressemblait à un scénario de film : ‘Un vol a eu lieu ce matin à l’ouverture du musée du Louvre’. Le musée le plus visité au monde est resté fermé, transformé en scène de crime. Alors que les voleurs sont toujours en fuite, le ministère de la Culture a déploré la perte de ‘huit objets d’une valeur patrimoniale inestimable’. Voici la liste précise de ces trésors disparus.
Le mode opératoire : scooters, nacelle et meuleuse d'angle
Comment les voleurs ont-ils pu déjouer la sécurité du Louvre ? Selon Le Parisien, quatre individus cagoulés sont arrivés en scooter. Profitant d’un chantier, ils ont utilisé une nacelle de personnel (une plateforme élévatrice) pour atteindre la Galerie d’Apollon, au premier étage. Ils ont ensuite utilisé une meuleuse d’angle pour découper une vitre. Deux hommes sont entrés pendant que les autres faisaient le guet. Bien qu’ils aient déclenché les alarmes, ils ont réussi à s’enfuir, abandonnant leur matériel et la couronne de l’impératrice Eugénie, endommagée, à l’extérieur.
Le butin (1/3) : la parure de saphirs des reines
Le premier ensemble volé est une partie de la parure de saphirs ayant appartenu à la reine Hortense (fille adoptive de Napoléon Ier), puis à la reine Marie-Amélie (épouse de Louis-Philippe). Datant du début du XIXe siècle, les pièces volées sont d’une richesse éblouissante :
- Le diadème : composé de 24 saphirs et de 1 083 diamants.
- Le collier : composé de 8 saphirs et de 631 diamants.
- Une boucle d’oreille : composée de 2 saphirs et de 59 diamants.
Le butin (2/3) : les émeraudes de l'impératrice Marie-Louise
Les voleurs ont également mis la main sur une partie de la parure d’émeraudes offerte par Napoléon Ier à sa seconde épouse, l’impératrice Marie-Louise, en 1810. Cette parure, d’une valeur historique immense, est un chef-d’œuvre de la joaillerie. Les pièces dérobées sont :
- Le collier : orné de 32 émeraudes et de 1 138 diamants.
- La paire de boucles d’oreilles : composée de 6 émeraudes et de 108 diamants au total.
Le butin (3/3) : les diamants de l'impératrice Eugénie
Enfin, les dernières pièces volées appartenaient à l’impératrice Eugénie, épouse de Napoléon III. Les voleurs ont emporté trois de ses bijoux les plus spectaculaires, datant des années 1850. Le nombre de pierres donne le vertige :
- Une broche ‘reliquaire’ (1855) : sertie de 94 diamants.
- Une broche en forme de nœud (1855) : un véritable tapis de lumière avec 2 438 diamants et 196 diamants taille rose.
- Le diadème de perles et de diamants (1853) : une pièce maîtresse composée de 212 perles, 1 998 diamants et 992 diamants taille rose.
Conclusion : une course contre la montre pour des trésors 'inestimables'
Au total, huit objets ont été volés, laissant un vide immense dans l’une des plus belles galeries du monde. La bonne nouvelle est que la couronne de l’impératrice Eugénie (avec ses 1 354 diamants et 56 émeraudes) a été abandonnée, bien qu’endommagée. Mais pour les autres pièces, une course contre la montre est engagée pour les retrouver avant qu’elles ne soient démantelées et que leurs pierres ne soient dispersées sur le marché noir. Ce casse audacieux est un rappel brutal que même les trésors les mieux gardés du monde restent vulnérables, et que la perte d’un tel patrimoine est une tragédie pour l’humanité toute entière.
Selon la source : gizmodo.com