Un envoyé du Kremlin propose un “Tunnel Poutine-Trump” avec l’aide d’Elon Musk pour relier les deux nations
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une idée qui semble tout droit sortie d’un roman de Jules Verne, mais elle est bien réelle et émane directement du Kremlin. Comme le rapporte Fox News, un haut responsable russe a proposé de construire un tunnel ferroviaire sous le détroit de Béring pour relier physiquement la Russie et les États-Unis. Le nom de ce projet pharaonique ? Le ‘Tunnel Poutine-Trump‘. La proposition, lancée par Kirill Dmitriev, le chef du Fonds d’investissement direct russe (RDIF), n’est pas qu’un simple symbole diplomatique ; elle est accompagnée d’un plan concret qui pourrait impliquer un certain Elon Musk.
Le projet : un lien de 112 km pour moins de 8 milliards de dollars
Le projet, tel que présenté par Kirill Dmitriev, est ambitieux. Il s’agirait d’un tunnel ferroviaire et de fret de 112 kilomètres (70 miles) de long, creusé sous le détroit de Béring. L’objectif ? Relier les continents, ‘symboliser l’unité’ et débloquer l’exploration conjointe des ressources naturelles. Le plus surprenant est le coût et le calendrier annoncés. Alors que les estimations traditionnelles pour un tel projet dépassaient les 65 milliards de dollars, Dmitriev avance un coût de moins de 8 milliards de dollars et une durée de construction de seulement huit ans. Le financement serait assuré par Moscou et des ‘partenaires internationaux’.
L'appel du pied à Elon Musk : 'Construisons un avenir ensemble'
Comment un coût aussi bas est-il possible ? La réponse, selon l’envoyé du Kremlin, tient en trois mots : The Boring Company. Kirill Dmitriev a directement interpellé Elon Musk sur sa propre plateforme, X, suggérant que la technologie de forage de tunnels de son entreprise pourrait réduire les coûts de manière drastique. ‘Imaginez connecter les États-Unis et la Russie… avec le Tunnel Poutine-Trump’, a-t-il écrit dans un message adressé à Musk. ‘La technologie de @boringcompany pourrait réduire le coût à moins de 8 milliards de dollars. Construisons un avenir ensemble‘. Une invitation claire à participer à ce qui serait l’un des plus grands chantiers du siècle.
Le contexte géopolitique : un timing parfait
Cette proposition spectaculaire n’arrive pas par hasard. Elle a été faite juste après que le président Donald Trump a confirmé avoir eu un appel téléphonique avec Vladimir Poutine et qu’ils prévoyaient de se rencontrer à Budapest pour discuter des moyens de mettre fin à la guerre en Ukraine. Le ‘Tunnel Poutine-Trump’ est donc moins un simple projet d’ingénierie qu’un puissant symbole diplomatique, une manière pour le Kremlin de matérialiser et de célébrer ce nouvel axe politique qui se dessine entre Washington et Moscou.
Un vieux rêve qui refait surface
L’idée de relier l’Asie et l’Amérique n’est pas nouvelle. Des propositions existent depuis au moins 150 ans. Le détroit de Béring, à son point le plus étroit, ne fait que 82 kilomètres de large. Au milieu se trouvent les petites îles Diomède, l’une russe, l’autre américaine, séparées par seulement 4 kilomètres. Dmitriev a lui-même rappelé que des plans pour un ‘chemin de fer Sibérie-Alaska‘ dataient de 1904 et qu’un autre plan russe avait été proposé en 2007. ‘Le Fonds d’investissement direct russe a étudié les propositions existantes… et soutiendra la plus viable’, a-t-il déclaré.
Conclusion : symbole diplomatique ou projet réaliste ?
Alors, ce tunnel verra-t-il le jour ? Les défis techniques et financiers restent colossaux, même avec la technologie de The Boring Company. Mais l’important n’est peut-être pas là. En lançant cette idée, le Kremlin envoie un message fort au monde entier : l’ère de la confrontation est terminée, place à la coopération… et aux affaires. C’est une proposition qui correspond parfaitement à la vision du monde de Donald Trump, l’homme d’affaires. Qu’il soit réalisable ou non, le ‘Tunnel Poutine-Trump’ a déjà réussi sa première mission : faire parler de lui et symboliser une nouvelle ère de relations entre les deux anciennes superpuissances ennemies.
Selon la source : aljazeera.com