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Énergie Environnement Technologie

Démantèlement nucléaire : les robots au chevet des vieilles centrales

 Auteur: Adam David
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Démantèlement nucléaire : les robots au chevet des vieilles centrales
Crédit: freepik
Derrière son écran, à l’abri, un opérateur lance la manœuvre. Un bras robotique, au bout duquel scintille une tête laser, s’anime et entame la découpe d’une tuyauterie massive. Cette scène, pour l’instant simulée en réalité virtuelle au Commissariat à l’énergie atomique (CEA), préfigure l’avenir du démantèlement nucléaire : un chantier titanesque où l’homme s’efface pour laisser place à la machine.

  Un défi planétaire pour l'industrie nucléaire

Un défi planétaire pour l'industrie nucléaire
Crédit: freepik
Alors que le nucléaire rêve de renaissance avec de nouveaux réacteurs, il doit d’abord gérer son héritage. Et quel héritage. Selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), ce sont près de 450 installations nucléaires qui attendent d’être déconstruites et assainies à travers le monde. Un défi vertigineux qui oblige la filière à prouver qu’elle sait gérer la fin de vie de ses infrastructures de manière sûre et efficace.

  Marcoule, laboratoire du démantèlement français

Marcoule, laboratoire du démantèlement français
Crédit: freepik
C’est dans le Gard, sur le site de Marcoule, que bat le cœur de cette nouvelle industrie. Berceau du nucléaire français dans les années 1950, où furent bâtis les premiers réacteurs conçus pour le plutonium militaire, le site est aujourd’hui devenu le plus grand chantier de démantèlement d’Europe. Un laboratoire à ciel ouvert où chaque installation, unique, demande un scénario sur mesure. Magali Saluden, cheffe du programme R&D, le confirme : ici, on invente la déconstruction de demain.

  Le laser et le robot, un duo de choc

Le laser et le robot, un duo de choc
Crédit: freepik
Parmi les innovations les plus prometteuses, cet outil de découpe laser. Sa puissance, équivalente à « 14 radiateurs électriques concentrés sur 1 mm² » selon l’ingénieur Hubert-Alexandre Turc, permet de cisailler des aciers très épais sans la moindre vibration. Déjà testée en première mondiale par Onet Technologies, cette technologie est non seulement prévue pour les anciennes centrales d’EDF, mais elle est aussi à l’étude pour une mission critique : la découpe des cœurs fondus de la centrale accidentée de Fukushima.

  Vers une industrialisation du processus

Vers une industrialisation du processus
Crédit: freepik
Le but n’est plus de bricoler des solutions au cas par cas. « On cherche à industrialiser le démantèlement », explique Damien Roulet d’Onet Technologies. L’enjeu est simple : tenir des cadences élevées pour faire baisser des coûts qui peuvent vite devenir astronomiques. D’autres acteurs, comme Orano, y contribuent avec des outils comme le bras Anemone, dont la tête à tentacules peut saisir des déchets variés, allégeant la charge de l’opérateur dans des zones fortement irradiées.

  Le jumeau numérique, un allié indispensable

Le jumeau numérique, un allié indispensable
Crédit: freepik
Avant d’intervenir dans le monde réel, tout se joue dans le virtuel. Grâce à des répliques 3D, des « jumeaux numériques », les ingénieurs peuvent simuler à l’infini les scénarios de découpe, anticiper les obstacles et former les pilotes. À terme, l’objectif est encore plus ambitieux : développer des bras auto-apprenants, capables de prendre leurs propres décisions, assistés par un poste de pilotage en réalité virtuelle. C’est le chemin que suit aussi Graphitech, une co-entreprise d’EDF et Veolia, pour préparer la déconstruction d’un réacteur à Chinon.

  Des drones pour cartographier le danger

Des drones pour cartographier le danger
Crédit: freepik
Mais avant de découper, il faut savoir où l’on va. Comment cartographier les « points chauds » radioactifs ou repérer la corrosion dans des zones inaccessibles à l’homme ? La réponse vient du ciel, ou presque. Le CEA mise sur des flottes de drones autonomes, équipés de caméras et de capteurs. L’exemple du réacteur G2 de Marcoule est frappant : là où des cordistes auraient mis dix jours, un drone a bouclé l’inspection des structures en seulement huit heures.

  Conclusion : un avenir piloté par la machine ?

Conclusion : un avenir piloté par la machine ?
Crédit: freepik
La promesse est claire : réduire l’exposition des humains aux radiations, accélérer les opérations et maîtriser les coûts. En confiant les tâches les plus dangereuses à des robots, des drones et des intelligences artificielles, l’industrie nucléaire espère tourner la page de ses premières générations de centrales. Un tournant technologique indispensable, même si le chemin reste encore long avant que ces chantiers complexes ne soient entièrement automatisés.

Selon la source : bfmtv.com

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