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Le ricin, ce poison millénaire qui soigne autant qu’il tue
Crédit: freepik

Une réputation à double tranchant

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Quelques graines. C’est tout ce qu’il faut pour mettre fin à une vie humaine, sans qu’aucun antidote ne puisse rien y faire. Le ricin, originaire d’Afrique de l’Est, traîne derrière lui une réputation sulfureuse, celle d’un des poisons végétaux les plus redoutables. Et pourtant, cette même plante s’est répandue à travers le monde bien avant notre ère avec l’aura d’un remède quasi miraculeux.

Des secrets de Cléopâtre aux remèdes d’antan

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Son histoire est un paradoxe fascinant. La légende murmure qu’il fut l’un des secrets de beauté des reines d’Égypte, de Néfertiti à Cléopâtre. Ce qui est certain, c’est que les anciens Égyptiens, qui le nommaient kiki, l’intégraient dans leurs rituels de momification. Ses vertus médicinales sont même gravées dans le papyrus Ebers, l’un des plus anciens traités médicaux connus, datant du XVIe siècle avant notre ère. Dans les pharmacopées anciennes, son huile était la panacée : purgatif, anti-inflammatoire, cicatrisant…

L’or rouge de l’industrie moderne

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Loin des apothicaires d’autrefois, le Ricinus communis est aujourd’hui une culture mondiale. L’Inde, la Chine et le Brésil en sont les champions de la production, mais pas uniquement pour ses propriétés médicinales. De cette plante, on tire aujourd’hui des engrais, des cosmétiques, et même des lubrifiants haute performance pour les moteurs. Une polyvalence étonnante qui en fait une ressource industrielle précieuse.

Une menace silencieuse dans une enveloppe

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Mais l’ombre du poison n’est jamais loin. Depuis l’identification en 1888 de son principe toxique, la ricine, la plante est aussi devenue une arme potentielle. Plus lente que le cyanure, mais bien plus puissante, elle fascine les adeptes du bioterrorisme. Ces dernières décennies, des lettres piégées à la ricine ont été interceptées à la Maison-Blanche, au Pentagone et au Sénat américain. Des alertes qui nous rappellent brutalement la face obscure de cette plante.

Aux Antilles, un trésor de beauté capillaire

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Introduit dans les Caraïbes lors de la conquête du Nouveau Monde, le ricin y a trouvé une place de choix, loin des complots et des laboratoires. Aux Antilles, on le cultive pour en extraire la « carapate ». Cette huile singulière est obtenue à l’ancienne, en faisant bouillir des graines préalablement torréfiées et concassées. Le résultat ? Une huile épaisse, visqueuse, presque noire, réputée parfaite pour nourrir et sublimer les cheveux frisés ou crépus. Un savoir-faire transmis de génération en génération.

Conclusion : entre poison et panacée, le choix de l’homme

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Remède ancestral, ingrédient industriel, secret de beauté et arme biologique… Le ricin incarne à lui seul la dualité de la nature. Il nous rappelle que les plantes les plus communes peuvent receler à la fois le meilleur et le pire. Au final, comme souvent, tout dépend de l’usage que l’homme choisit d’en faire. Une leçon d’humilité face à un monde végétal que l’on croit, à tort, avoir entièrement domestiqué.

Selon la source : geo.fr

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