L’incroyable secret des océans : la plus grande cascade du monde est sous l’eau

L’eau de la mer du Groenland y plonge littéralement dans la mer d’Irminger, créant une chute vertigineuse dans les abysses. C’est un spectacle invisible à l’œil nu, mais bien réel.

Mais ce n’est pas tout. Cette cascade sous-marine s’étend sur une largeur incroyable de 160 kilomètres. Et son débit ? Près de 5 millions de mètres cubes d’eau par seconde. Pour que vous puissiez vous faire une idée, cela représente la puissance de près de 2 000 chutes du Niagara tournant à plein régime. On se sent tout petit face à ça, non ? Et dire que ce phénomène n’a été découvert qu’en 1989.

L’eau très froide qui arrive des mers nordiques est beaucoup plus dense, plus lourde en quelque sorte, que l’eau plus tiède de la mer d’Irminger qu’elle rencontre. Quand ces deux masses d’eau se croisent, la plus froide et la plus dense est forcée de plonger sous l’eau plus chaude et plus légère. Elle dévale alors une gigantesque falaise située au fond de l’océan, créant ainsi cette cascade monumentale.

À mesure que les océans se réchauffent et que la glace fond, il y a de moins en moins de cette eau très froide et dense qui est le moteur de la cascade. Le volume d’eau qui plonge diminue, et tout le processus s’affaiblit. La professeure Anna Sanchez-Vidal, qui dirige une expédition sur le sujet, tire la sonnette d’alarme. Elle explique qu’un phénomène similaire s’observe déjà sur la côte catalane, où l’affaiblissement de certains processus océaniques a un grand impact sur les écosystèmes des profondeurs. On ne peut qu’espérer que la plus grande cascade du monde aura un avenir plus radieux.

C’est aussi un avertissement sur la fragilité de ces grands équilibres naturels. Il est donc essentiel de prendre soin de notre planète et de protéger ces merveilles, même celles, et peut-être surtout celles, que nous ne pouvons pas voir de nos propres yeux. Elles sont un trésor caché qu’il nous incombe de préserver.