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l’adn ancien a parlé : les véritables tueurs de la grande armée de napoléon enfin révélés

 Auteur: Adam David
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l’adn ancien a parlé : les véritables tueurs de la grande armée de napoléon enfin révélés
Crédit: freepik
C’est l’une des plus grandes énigmes de l’histoire militaire : comment la Grande Armée de Napoléon, forte de 600 000 hommes, a-t-elle pu être anéantie en quelques mois lors de la funeste campagne de Russie en 1812 ? Pendant deux siècles, le coupable semblait tout désigné : le typhus, aidé par le froid et la faim. Mais une analyse ADN de pointe menée sur des restes de soldats vient aujourd’hui bousculer cette certitude et réécrire ce sombre chapitre de l’histoire.

  La retraite de russie, un tombeau à ciel ouvert

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Crédit: freepik
Replantons le décor. Juin 1812. Napoléon lance son invasion de la Russie. Mais après une victoire à la Pyrrhus à Moscou, la retraite s’impose. Pris au piège par un hiver précoce et d’une rigueur exceptionnelle, harcelés par l’armée russe, les soldats tombent par centaines de milliers. Les combats seuls ne peuvent expliquer une telle hécatombe. Les descriptions des médecins de l’époque, comme J. R. L. de Kirckhoff, évoquent un cortège de maladies : dysenterie, pneumonie, et surtout, cette fameuse « fièvre des camps ».

  Le typhus, un suspect un peu trop parfait

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Crédit: freepik
Le typhus a longtemps fait figure de suspect numéro un. Transmise par les poux de corps, la maladie prospère dans les conditions d’hygiène déplorables des camps militaires. Cette hypothèse semblait d’autant plus solide que des analyses menées il y a quelques années sur des soldats enterrés dans une fosse commune à Vilnius, en Lituanie, avaient révélé la présence de l’ADN de la bactérie responsable. On pensait l’affaire classée. Mais la technique utilisée à l’époque, la PCR, bien que puissante, est aussi très sensible aux contaminations extérieures, laissant planer un doute.

  La paléogénomique entre en scène

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Crédit: freepik
C’est pour lever ce doute qu’une équipe de paléogénomiciens, codirigée par l’Université Paris Cité, a réexaminé le dossier avec une technologie bien plus fine. Leur méthode permet de capturer et de séquencer des fragments d’ADN ancien extrêmement courts et dégradés, là où la PCR échoue. Ils ont ainsi analysé l’ADN extrait de la pulpe dentaire de treize soldats de la fosse de Vilnius. « C’est très excitant d’utiliser une technologie dont nous disposons aujourd’hui pour diagnostiquer quelque chose qui a été enfoui pendant 200 ans », explique Nicolás Rascovan, de l’Institut Pasteur, l’un des auteurs de l’étude parue dans Current Biology.

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Crédit: freepik
Et les résultats sont sans appel. Contre toute attente, aucune trace de la bactérie du typhus. En revanche, les chercheurs ont mis en évidence l’ADN de deux autres agents pathogènes redoutables : Salmonella enterica, responsable de la fièvre entérique (une forme de typhoïde), et Borrelia recurrentis, qui provoque la fièvre récurrente. Cette dernière est, ironiquement, également transmise par les poux. Il semble donc que les soldats de la Grande Armée n’aient pas été frappés par une, mais par plusieurs épidémies simultanées.

  Un lien inattendu avec l'âge du fer

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Crédit: freepik
L’enquête a même révélé une surprise supplémentaire. La souche de Borrelia recurrentis retrouvée chez les soldats de Napoléon appartient à une lignée que l’on pensait disparue. En effet, elle est génétiquement identique à celle identifiée sur des restes humains de l’Âge du Fer en Bretagne, deux millénaires plus tôt. Cela suggère que cette version de la bactérie a circulé en Europe pendant une durée incroyablement longue avant d’être supplantée par les souches que l’on connaît aujourd’hui.

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Crédit: freepik
Au-delà de résoudre une énigme napoléonienne, cette découverte illustre la puissance de la science pour sonder le passé. L’ADN ancien ne se contente pas de nous parler de nos ancêtres ; il nous raconte aussi l’histoire invisible de leurs maladies, de ces ennemis microscopiques qui, bien plus souvent qu’on ne le pense, ont changé le cours de l’Histoire. Une histoire que les microbes d’aujourd’hui, seuls, ne pourraient jamais nous révéler.

Selon la source : trustmyscience.com

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