On entend souvent parler des dangers de la pollution, mais on ne pense pas toujours à ce que ça signifie concrètement, surtout pour les plus fragiles. Une nouvelle étude vient de mettre le doigt sur quelque chose d’assez troublant. Des chercheurs, notamment de Santé Canada, ont découvert un lien possible entre l’exposition à certaines particules fines dans l’air pendant la grossesse et le risque d’autisme chez les enfants en Ontario. C’est une information qui nous touche tous, car elle concerne l’environnement de nos futurs enfants et petits-enfants.
Ça ne veut pas dire qu’il faut paniquer, bien sûr. Mais ça nous invite à regarder de plus près l’air que nous respirons tous les jours.
Une étude d'une ampleur impressionnante
Ce n’est pas une petite étude sortie de nulle part. Les scientifiques ont analysé les données de santé de presque 2,2 millions d’enfants nés en Ontario sur une période de 20 ans. C’est énorme. Parmi eux, un peu plus de 19 500 ont reçu un diagnostic d’autisme. Pour savoir à quelle pollution les mamans avaient été exposées, les chercheurs se sont basés sur leur code postal au moment de l’accouchement. Une méthode ingénieuse, n’est-ce pas ?
Ils ont utilisé des données satellites, des modèles informatiques complexes et des mesures au sol pour estimer, semaine par semaine, la concentration des polluants dans l’air, depuis la conception jusqu’à la fin de la grossesse, et même pendant la première année de vie du bébé.
La pollution au microscope : de quoi parle-t-on ?
Quand on parle de « particules fines », ou PM2.5, on parle de poussières tellement petites qu’elles sont invisibles à l’œil nu et peuvent s’infiltrer profondément dans nos poumons. Mais ces particules ne sont pas toutes identiques. L’étude s’est donc penchée sur leurs différents composants : le carbone suie (la fumée noire), la poussière, l’ammonium, le nitrate, la matière organique, le sulfate et même le sel de mer.
L’idée était de voir si certains de ces composants étaient plus problématiques que d’autres. C’est un peu comme essayer de trouver le mauvais ingrédient dans une recette compliquée. Ils ont aussi regardé l’ozone, un autre polluant bien connu, surtout en été.
Les résultats qui interpellent
Alors, qu’ont-ils découvert ? Eh bien, ce n’est pas la pollution en général qui semble poser problème, mais bien des éléments spécifiques à des moments précis. Le risque d’autisme semblait plus élevé lorsque les futures mamans étaient exposées au sulfate entre la 23e et la 36e semaine de grossesse, et à l’ammonium entre la 21e et la 34e semaine. C’est-à-dire principalement pendant les deuxième et troisième trimestres.
Pour ces deux composants, le risque augmentait d’environ 11%. Curieusement, une fois qu’on tenait compte de ces éléments spécifiques, la masse totale de particules fines (PM2.5) ne semblait plus avoir d’impact significatif. D’autres composants, comme le carbone suie ou la poussière, n’ont pas montré de lien clair non plus. C’est vraiment ciblé.
Tout le monde n'est pas logé à la même enseigne
Ce qui est aussi frappant, c’est que le risque n’est pas le même pour tout le monde. Les effets étaient plus marqués dans les zones urbaines que dans les campagnes. Logique, me direz-vous. Mais il y a plus.
Les garçons semblaient plus affectés que les filles. Chez les petites filles, seul le sulfate montrait une association significative. Et, ce qui est peut-être le plus préoccupant, les risques estimés étaient plus prononcés dans les quartiers à revenus faibles ou moyens, et dans ceux où vivent de nombreuses personnes issues de l’immigration ou de minorités visibles. Cela soulève de vraies questions sur les inégalités environnementales.
Et l'ozone après la naissance ?
L’étude ne s’est pas arrêtée à la grossesse. Les chercheurs ont aussi regardé l’exposition à la pollution durant la première année de vie de l’enfant. Et là, surprise : c’est l’ozone qui est ressorti. Une exposition plus élevée à ce gaz durant les douze premiers mois était associée à un risque accru d’autisme de 9%.
C’est un autre aspect important, car cela suggère que la vulnérabilité à l’environnement ne s’arrête pas à la naissance. Le développement du cerveau est un processus si long et si complexe… Il faut croire que les tout débuts de la vie sont une période extraordinairement sensible.
Conclusion : que faut-il en retenir ?
Pour résumer simplement, cette grande étude canadienne suggère que respirer certains polluants bien spécifiques, comme le sulfate et l’ammonium, pendant la deuxième moitié de la grossesse pourrait être lié au risque d’autisme. L’exposition à l’ozone durant la première année de vie semble aussi jouer un rôle.
Il ne s’agit pas d’une preuve de cause à effet, insistons là-dessus. C’est une association, une piste sérieuse que les scientifiques devront continuer à explorer. Mais ces résultats nous rappellent une chose essentielle : la qualité de l’air n’est pas un détail. C’est une question de santé publique, surtout pour protéger les générations futures. C’est une raison de plus, je suppose, pour plaider en faveur d’un environnement plus sain pour tous.
Selon la source : medicalxpress.com