Les personnes atteintes de Covid long ont cette chose à l’allure étrange dans leur sang
Auteur: Simon Kabbaj
Des scientifiques pensent avoir découvert un aspect crucial du Covid long. Une recherche récente semble montrer que le sang des patients atteints de cette maladie chronique contient souvent des amas inhabituels de matière microscopique. Des chercheurs de l’Université de Stellenbosch en Afrique du Sud ont examiné le sang de personnes avec et sans Covid long et ont fait une découverte fascinante. Leurs résultats, publiés le mois dernier dans The Journal of Medical Virology, pourraient aider les médecins à mieux identifier les cas de Covid long et potentiellement à expliquer certains des symptômes déroutants que les patients subissent.
Micro-caillots et "pièges à microbes" : de quoi parle-t-on ?
Le Covid long est une maladie complexe, probablement causée par un mélange de facteurs. Mais certaines recherches suggèrent que des symptômes comme la fatigue persistante ou le brouillard cérébral pourraient être liés à une inflammation chronique et à des problèmes de coagulation sanguine. Les travaux antérieurs de cette même équipe avaient déjà montré que les personnes atteintes de Covid long sont plus susceptibles d’avoir de minuscules particules fibreuses dans leur sang, surnommées micro-caillots. D’autres études ont révélé que ces patients ont également des quantités plus élevées de « pièges extracellulaires à neutrophiles » (NETs), des structures collantes produites par les cellules immunitaires pour piéger les microbes. Bien qu’utiles, leur présence excessive peut contribuer à une inflammation nocive.
Ce que la nouvelle étude a révélé : une alliance anormale
Dans cette nouvelle recherche, l’équipe de Stellenbosch a voulu comprendre comment les NETs et les micro-caillots interagissaient. Ils ont comparé le sang de 50 personnes diagnostiquées avec un Covid long à celui de témoins sains. Ils ont découvert que les patients atteints de Covid long avaient des niveaux plus élevés de biomarqueurs liés à la fois aux NETs et aux micro-caillots. Leurs micro-caillots semblaient également plus grands en moyenne. Mais le plus important est qu’ils avaient beaucoup plus de micro-caillots qui étaient structurellement connectés aux NETs. « Nos découvertes représentent une avancée significative dans la compréhension des interactions entre les NETs et les micro-caillots dans le Covid long », ont écrit les chercheurs.
Une explication pour la persistance des symptômes ?
Selon les chercheurs, cette connexion pourrait être la clé pour comprendre pourquoi les symptômes du Covid long persistent. Ils suggèrent que les NETs pourraient jouer un rôle important en protégeant les micro-caillots de l’élimination par le corps. « Nous suggérons qu’une formation plus élevée de NETs pourrait favoriser la stabilisation des micro-caillots dans la circulation, conduisant potentiellement à des effets délétères qui contribuent causalement au syndrome du [Covid long] », ont-ils écrit. Si cette hypothèse est correcte, trouver un moyen sûr et efficace d’éliminer ces micro-caillots et ces NETs pourrait potentiellement soulager les symptômes.
Des résultats prometteurs, mais la prudence reste de mise
Aussi intrigants que soient ces résultats, ils ne sont certainement pas la fin de l’histoire. Il n’est pas encore clair si, et dans quelle mesure, ces structures sont directement responsables de la maladie. Étant donné la nature complexe de la condition, il est tout à fait possible que le Covid long de certains patients seulement finisse par être lié de manière concluante à ces particules. Il faudra encore beaucoup de recherches pour le confirmer.
Conclusion : une lueur d'espoir pour le diagnostic et le traitement
Selon la source : onlinelibrary.wiley.com