6 trésors engloutis : Quand un chantier de tunnel révèle le passé maritime oublié de la Suède
Auteur: Mathieu Gagnon
Il faut se dire que cette zone, aujourd’hui intégrée au centre-ville, était autrefois une berge très animée, un port essentiel pour la région. Retrouver ces bateaux, c’est comme déterrer un instantané de la vie maritime d’autrefois. La surprise fut totale, même pour les archéologues, je suppose.
Une moisson d’épaves inattendue sur la côte ouest
Elisabet Schager, cheffe de projet chez Arkeologerna, a rapidement identifié les épaves 2, 5 et 6 comme étant les plus intrigantes. Ces découvertes se sont faites pile dans la zone centrale de la ville, là où se trouvaient autrefois les défenses portuaires et la ligne de rivage originale. On imagine l’urgence et le stress pour les équipes : il a fallu agir très vite pour les retirer à cause des contraintes du chantier du tunnel. Cela a peut-être laissé quelques morceaux cachés, mais l’essentiel a été sauvé.
L’énigme du Navire n°2 : la pièce la mieux préservée
Ce bateau a été construit dans le style « à clins » (ou clinker-built), ce qui signifie que les bords des planches de bois se chevauchaient un peu, comme des tuiles. Le bois utilisé provenait de l’Ouest de la Suède, ce qui nous renseigne déjà sur les ressources locales de l’époque. Et attention, ce qui est vraiment excitant, c’est qu’il possédait un berghult, qu’on pourrait traduire par « poutre de protection » ou « poutre de rocher » : c’est une bande de renfort installée sur l’extérieur de la coque. Elle servait à protéger le navire lors des accostages délicats, ou même à soutenir la superstructure.
Mais il y a un rebondissement, c’est fascinant quand même : l’équipe a trouvé des traces d’incendie sur cette poutre de protection. Ça veut dire que le navire pourrait avoir été délibérément brûlé juste avant de sombrer. Pourquoi? Mystère. Peut-être pour des raisons rituelles ou militaires? On ne sait pas encore.
Les cousins maritimes : du Navire 5 aux eaux de la Baltique
Les experts supposent que les deux bateaux naviguaient dans les eaux qui s’étendaient au-delà des cités médiévales de Varberg et Ny Varberg. Et l’Épave 5 ? Elle aurait fort probablement arpenté la mer Baltique. Ça nous donne une idée de l’ampleur du commerce et des voyages réalisés par les gens d’alors. Ce n’était pas juste de la navigation côtière, non, loin de là !
Le mystère du Navire n°6 et le commerce médiéval
Ce type de quille, appelée « quille à râblures » (avec des rainures pour insérer les planches), montre clairement des traces de la tradition de construction navale hollandaise. Malgré cette indice passionnant, les spécialistes n’ont pas encore réussi à dater précisément le bois de cette épave. Dommage, mais ça viendra, j’en suis sûre !
Enfin, n’oublions pas les Épaves 3 et 4, deux navires à fond plat qui étaient très courants dans le commerce au XIVe siècle, en plein Moyen Âge. On espère que l’analyse approfondie de ces deux-là nous livrera encore plus de secrets sur les réseaux commerciaux de l’époque.
Ce que les ports oubliés nous révèlent aujourd'hui
Ce travail d’équipe entre archéologues et constructeurs, en collaboration avec des institutions comme le Musée de Bohuslän, est fondamental. Elisabet Schager l’a bien dit : « Ce sera très intéressant, et nous aurons beaucoup de choses passionnantes à raconter à l’avenir. » Je crois qu’elle a raison. Ces planches de chêne, qui ont bravé les siècles, sont bien plus que du vieux bois : ce sont des histoires qui ne demandent qu’à être racontées.
Selon la source : popularmechanics.com