Trump affirme que les Américains manquent de « compétences » pour se passer de l’immigration
Auteur: Simon Kabbaj
Voilà une sortie qui ne passe pas inaperçue. Le président Donald Trump a récemment ravivé un débat très sensible au sein même de son propre camp : celui des visas H-1B. En défendant l’idée de faire venir des travailleurs étrangers qualifiés, il a provoqué la colère de certains de ses plus fidèles soutiens du mouvement « Make America Great Again ». Cette prise de position expose des fissures bien réelles au sein de sa base.
Les propos qui ont mis le feu aux poudres
Le président Trump y a affirmé qu’il était important de faire venir des talents étrangers aux États-Unis grâce aux visas H-1B, car selon lui, le pays manque de certaines compétences. Non, vous n’en avez pas. Vous n’avez pas certains talents, et les gens doivent apprendre ! a-t-il lancé. Il a même ajouté : ‘Vous ne pouvez pas prendre des gens sur une liste de chômage et leur dire : je vais vous mettre dans une usine où nous allons fabriquer des missiles. D’après Fox News, il a aussi défendu l’idée d’accueillir jusqu’à 600 000 étudiants chinois pour que les universités américaines ne fassent pas ‘faillite’.
La colère gronde chez les plus fidèles
La réaction ne s’est pas fait attendre. La députée Marjorie Taylor Greene, une figure bien connue du mouvement, a immédiatement exprimé son désaccord. Elle a déclaré être « America First and America Only » (L’Amérique d’abord et seulement l’Amérique). Elle a ajouté : « Je suis fermement opposée à ce que vous soyez remplacés par de la main-d’œuvre étrangère, comme avec les H-1B. Je suis fermement opposée à l’accueil d’étudiants étrangers dans nos universités, comme 600 000 étudiants chinois, juste pour les soutenir financièrement.’
Une politique qui pourrait coûter cher aux élections
Certains Républicains s’inquiètent même des conséquences politiques de ces déclarations. C’est le cas d’Anthony Sabatini, un commissaire de comté en Floride. Sur le réseau social X, il a écrit ce mardi : ‘C’est insensé — nous allons perdre si lourdement les élections de mi-mandat’, en parlant des élections de 2026. Il estime que cette politique ne sert qu’à ‘apaiser les donateurs et les intérêts spéciaux’.
La Maison Blanche essaie de calmer le jeu
Face à la polémique, la Maison Blanche a tenté de rassurer. Une porte-parole, Taylor Rogers, a rappelé ce mercredi que l’administration avait pris des mesures pour protéger les travailleurs américains. Elle a notamment cité l’annonce, en septembre, d’une nouvelle taxe de 100 000 dollars par an pour les entreprises voulant un visa H-1B, ainsi que le lancement du ‘Project Firewall’ pour éviter les abus. L’objectif, dit-elle, est de s’assurer que seuls les travailleurs étrangers ‘les plus qualifiés’ sont recrutés.
Les géants de la tech et les critiques de longue date
Ce n’est pas la première fois que ce sujet divise. En décembre 2024, Trump avait déjà soutenu ce programme. Elon Musk, le patron de Tesla et SpaceX, qui a lui-même utilisé un visa H-1B, avait déclaré sur X à la même période qu’il ‘partirait en guerre’ pour cette cause. Mais d’autres figures du mouvement MAGA, comme Steve Bannon, s’y opposent farouchement. Il nous rappelle que Bannon avait qualifié le programme d »arnaque’ dans son podcast en décembre 2024 et avait promis de ‘faire tomber’ Musk de la Maison Blanche en janvier.
Même à gauche, le programme est critiqué
Il est intéressant de noter que les critiques ne viennent pas seulement de la droite. Le sénateur Bernie Sanders, une figure de la gauche américaine, est lui aussi très critique. En janvier, il avait déclaré sur X que la fonction principale du programme H-1B n’est pas d’embaucher ‘les meilleurs et les plus brillants’, mais plutôt de ‘remplacer de bons emplois américains par des serviteurs sous contrat et sous-payés venus de l’étranger’. Cela montre à quel point ce sujet est complexe et dépasse les clivages politiques habituels.
Conclusion : Une fracture bien réelle au sein du mouvement
Selon la source : foxnews.com