Une nouvelle décision de Donald Trump secoue le monde politique et judiciaire américain. La grâce accordée au fondateur de Binance, la plus grande plateforme de cryptomonnaies au monde, a déclenché une vague d’indignation. Une ancienne procureure spécialisée dans les grâces au ministère de la Justice, Elizabeth G. Oyer, n’hésite pas à parler de « corruption ». Cette affaire soulève de sérieuses questions sur l’influence de l’argent et des relations politiques dans les plus hautes sphères du pouvoir.
Qui sont les principaux acteurs de cette affaire ?
Pour bien comprendre, il faut savoir qui est qui. D’un côté, nous avons Changpeng Zhao, surnommé ‘CZ’, le richissime fondateur de Binance. Il avait plaidé coupable en 2023 pour ne pas avoir empêché le blanchiment d’argent sur sa plateforme et avait été condamné à quatre mois de prison. De l’autre, il y a Elizabeth ‘Liz’ Oyer, une avocate qui a travaillé pour le ministère de la Justice de 2022 à 2025. Son rôle était justement d’examiner les demandes de grâce. Elle a été licenciée en mars 2025 et est depuis devenue très critique envers l’administration Trump.
Des liens financiers qui sèment le trouble
Le cœur du problème, ce sont les liens financiers qui entourent cette grâce. Dans une interview pour l’émission 60 Minutes de CBS News, Mme Oyer a été très claire : L’influence que l’argent a jouée pour obtenir cette grâce est sans précédent. Elle a ajouté : Ceci n’est absolument pas la justice. C’est de la corruption. Selon CBS News, Binance aurait donné un logiciel à une entreprise de cryptomonnaie liée à la famille Trump, World Liberty Financial. Quelques mois plus tard, un fonds des Émirats arabes unis a investi 2 milliards de dollars dans Binance, en payant entièrement avec la cryptomonnaie de World Liberty. Une opération qui a transformé cette monnaie obscure en un acteur majeur.
La Maison Blanche et Trump nient tout en bloc
Face à ces accusations, la Maison Blanche se défend. Interrogé sur le sujet, Donald Trump a affirmé : « Je ne le connais pas. Je ne crois pas l’avoir jamais rencontré« , ajoutant qu’on lui avait dit que Zhao avait été « persécuté par l’administration Biden« . Le porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, a déclaré que ‘ni le Président ni sa famille ne se sont jamais engagés, ou ne s’engageront jamais, dans des conflits d’intérêts’. De son côté, Eric Trump a affirmé que son père n’avait ‘rien à voir avec notre entreprise’.
Le licenciement controversé d'Elizabeth Oyer
L’histoire personnelle de Mme Oyer ajoute une couche de drame à l’affaire. Elle affirme avoir été licenciée en mars 2025 après avoir refusé de recommander de rendre ses droits de port d’arme à l’acteur Mel Gibson. Elle raconte même avoir été menacée : des US Marshals armés auraient été envoyés à son domicile pour lui remettre une lettre d’avertissement alors que sa fille adolescente s’y trouvait seule. ‘Je ne me laisserai pas intimider pour cacher la corruption et l’abus de pouvoir en cours au ministère de la Justice’, a-t-elle déclaré.
Les experts s'inquiètent d'une "corruption privée"
D’autres experts juridiques partagent ces inquiétudes. Le professeur de droit à Harvard, Lawrence Lessig, a déclaré à 60 Minutes que ces arrangements financiers créaient ‘une forme privée de corruption au sein du pouvoir exécutif’. Un autre spécialiste, Michael Gerhardt, a souligné que ces avantages financiers ‘profitent à Trump et à la famille Trump. Ils ne profitent pas au peuple des États-Unis’.
Conclusion : Une démocratie en danger ?
Selon la source : newsweek.com