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Un secret vieux de 15 000 ans : les vents du Sud pourraient affaiblir le plus grand puits de carbone de la planète
Crédit: lanature.ca (image IA)

Le message caché des anciennes tourbières

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Tout au sud de notre planète, dans des terres que l’on imagine lointaines et sauvages, de vieilles tourbières gardent un secret. Un secret vieux de 15 000 ans. Figurez-vous que ces étendues de plantes gorgées d’eau nous révèlent aujourd’hui qu’un simple changement dans la direction des vents a, par le passé, complètement transformé le paysage et même la manière dont le grand Océan Austral gère le carbone.

Une nouvelle recherche a rassemblé des données provenant de ces tourbières un peu partout dans le sud : Amérique du Sud, Afrique australe, et jusqu’aux îles subantarctiques. C’est un véritable travail de détective à travers le temps.

Les tourbières, ces archives du climat

Cette étude, c’est l’œuvre de Zoe Thomas, une chercheuse passionnée par les climats anciens. Son travail consiste à déchiffrer comment les vents, les océans et le cycle du carbone sont liés, un peu comme on lirait dans un livre d’histoire.

Ces tourbières sont des paysages fascinants. Imaginez des couches et des couches de plantes qui se décomposent très lentement, pendant des milliers d’années. Ça finit par former un sol spongieux et sombre qui emprisonne d’énormes quantités de carbone. Pour leur étude, les chercheurs ont prélevé des échantillons à la base même de ces tourbières, pour dater leur naissance. Ils ont utilisé une technique appelée la datation au radiocarbone pour savoir quand chaque couche s’est formée. C’est un peu comme regarder les cernes d’un arbre, mais pour des écosystèmes entiers.

Au total, ils ont réuni 201 âges de départ de tourbières. Chaque date est une page du grand journal de bord de la Terre, nous disant à quel moment précis une région est devenue assez humide et chaude pour que ces marais puissent s’y installer durablement.

Quand les vents décident de tout

credit : lanature.ca (image IA)

Dans cette histoire, les vents d’ouest de l’hémisphère Sud, aussi appelés les « quarantièmes rugissants », jouent le rôle principal. Ce sont des vents très puissants qui tournent autour de l’Antarctique. Ils guident les tempêtes, dictent où il pleut sur les continents du sud et brassent la surface de l’océan, là où le carbone s’échange entre l’air et l’eau.

Le truc, c’est que si cette ceinture de vents se déplace un tout petit peu vers le nord ou vers le sud, tout le climat de l’hémisphère Sud change. Les régions qui se retrouvent sous la trajectoire des tempêtes deviennent plus fraîches et humides. Celles qui en sortent peuvent s’assécher et se réchauffer.

Et ce n’est pas tout. Ces vents influencent directement l’océan Austral, qui est l’un des plus grands « puits de carbone » de notre planète. Qu’est-ce que ça veut dire ? Simplement que cet océan absorbe plus de carbone qu’il n’en rejette. Les scientifiques estiment qu’il a déjà avalé environ 40 % du dioxyde de carbone produit par l’homme et stocké dans les océans du monde. C’est énorme. En changeant de force ou de position, les vents peuvent donc accélérer ou ralentir ce formidable travail de nettoyage.

Le ballet des vents et des tourbières

En mettant bout à bout toutes les dates de naissance des tourbières, l’équipe de chercheurs a vu apparaître un schéma très clair. Des vagues de création de tourbières sont apparues à différents moments et à différents endroits. C’était comme une chorégraphie. Une première vague a commencé tout au sud, puis d’autres sont apparues plus au nord.

Ce schéma correspond parfaitement à d’autres archives climatiques qui montrent que la ceinture de vents a sauté vers le nord pendant une période plus froide, il y a environ 14 000 ans. Cette période coïncide… eh bien, elle coïncide avec un ralentissement de l’augmentation du dioxyde de carbone dans l’atmosphère. Comme le dit Dr. Thomas, « une croissance majeure des tourbières s’est produite au même moment où les vents se sont déplacés ». C’est fascinant, non ?

Après la fin de cette phase froide, la croissance des tourbières a repris plus au sud, ce qui suggère que la ceinture de vents est retournée vers l’Antarctique.

Les vents d’aujourd’hui, une nouvelle donne

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Et aujourd’hui, alors ? Les données modernes nous montrent que depuis les années 1960, cette fameuse ceinture de vents s’est à la fois renforcée et déplacée vers le sud. Une étude récente a même montré que ce changement est sans précédent depuis 140 ans, et qu’il est lié à l’augmentation des gaz à effet de serre et à la perte d’ozone. Pas vraiment une bonne nouvelle.

Les conséquences, on les voit déjà. « Ce déplacement vers le sud a déjà entraîné une augmentation des sécheresses et des feux de forêt sur les terres australes », explique Dr. Thomas. Ça semble lointain, mais ça nous concerne tous. Car si ce gigantesque puits de carbone devient moins efficace, ça veut dire que le CO2 s’accumulera encore plus vite dans notre atmosphère. C’est une réaction en chaîne, en quelque sorte.

Un équilibre fragile à préserver

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L’avenir est donc plein d’incertitudes. Si les vents continuent de glisser vers le pôle Sud, les modèles prédisent qu’ils pourraient faire remonter à la surface des eaux profondes, très riches en carbone. Ce processus affaiblirait la capacité de l’océan à stocker notre pollution et pourrait même renvoyer plus de gaz dans l’air. Pas très réjouissant.

Et les tourbières, dans tout ça ? Elles ajoutent leur grain de sel. En plus d’être des archives, elles sont elles-mêmes d’énormes réservoirs de carbone. Si elles s’assèchent à cause des changements de pluie, tout ce carbone stocké avec patience pourrait s’échapper.

En reliant ces tourbières si éloignées les unes des autres aux vents, les chercheurs nous montrent à quel point tout est connecté. Un petit décalage des vents peut redessiner la carte du carbone sur terre et dans l’océan. Alors que ces vents continuent de s’ajuster à notre monde qui se réchauffe, ces vieilles tourbières pourraient bien être nos meilleurs signaux d’alerte sur l’équilibre de notre planète.

Selon la source : earth.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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