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Le mystère de l’Anticythère : Le premier ordinateur du monde construit il y a 2000 ans ?
Crédit: credit : Antikythera Mechanism — photo par Zde, 11 juin 2019 — Licence CC BY-SA 4.0Source sur Wikimedia Commons

Un naufrage, une tempête et une découverte qui change l’histoire

credit : Antikythera Mechanism — photo prise par Marcus Cyron, CC BY-2.0Source Wikimedia Commons

Imaginez un peu. Nous sommes en 72 avant notre ère. Un navire marchand grec, rempli à ras bord de trésors pillés par les Romains – bijoux, statues, pièces de monnaie – tente de regagner l’Italie. Mais la mer Égée est capricieuse. Une tempête d’une violence inouïe surprend l’équipage et jette le bateau contre les côtes rocheuses d’une petite île, Anticythère. Le navire coule, emportant avec lui ses richesses et ses secrets par plus de 30 mètres de fond.

Pendant deux mille ans, l’épave a dormi là. Jusqu’au jour où, au tout début du XXe siècle, des pêcheurs d’éponges tombent dessus par hasard. Parmi les merveilles remontées se trouve un bloc de bronze corrodé, informe, de la taille d’une boîte à chaussures. Personne ne s’en doute encore, mais ils viennent de mettre la main sur l’un des objets archéologiques les plus déroutants et fascinants de tous les temps : le mécanisme d’Anticythère.

Un objet venu d’un autre temps

credit : lanature.ca (image IA)

On savait les Grecs anciens brillants. Ils avaient touché à tout : l’électricité, la vapeur, les bases du calcul… bien avant que tout cela ne soit redécouvert des siècles plus tard. Mais ça ? Personne ne s’y attendait. Le mécanisme d’Anticythère a laissé tout le monde pantois.

À l’intérieur de ce qui reste de la machine, on a trouvé des dizaines de roues dentées, fabriquées avec une précision millimétrique. C’était un véritable ordinateur astronomique. Une manivelle permettait de suivre le mouvement du Soleil, de la Lune et des cinq planètes connues à l’époque. Au dos, deux autres cadrans calculaient les éclipses lunaires et solaires et synchronisaient les calendriers. Il y avait même un petit cadran pour marquer les dates des Jeux Olympiques !

Pour représenter le mouvement parfois plus rapide de la Lune, les concepteurs avaient utilisé un système incroyablement ingénieux d’engrenages montés sur d’autres engrenages. C’est d’une complexité folle. Rien de tel n’avait jamais été retrouvé datant de l’Antiquité. C’est tellement en avance sur son temps que certains en ont fait un objet de théories folles, comme dans la série Ancient Aliens ou le film Indiana Jones. C’est dire le choc que sa découverte a provoqué.

La quête pour comprendre : de Price à Freeth, des décennies de fascination

credit : lanature.ca (image IA)

Pendant des décennies, ce puzzle de bronze a hanté les chercheurs. L’un des pionniers fut Derek J. de Solla Price, un physicien qui, dans les années 50, a été le premier à vraiment saisir la portée de la découverte. C’est lui qui l’a comparé à un ordinateur, une idée révolutionnaire à l’époque. Il a même dit que découvrir cet objet, c’était comme « ouvrir une pyramide et y trouver une bombe atomique ». Une sacrée image, non ?

Plus récemment, un autre passionné s’est emparé du mystère : Tony Freeth. Mathématicien de formation devenu réalisateur de documentaires, il est tombé sur les travaux de Price et ce qui n’était qu’une curiosité est vite devenu une obsession. Il voulait raconter cette histoire, mais pour ça, il fallait du neuf. Alors, avec une équipe internationale, il a décidé de passer la machine aux rayons X avec une technologie de pointe. C’était au début des années 2000. Ils ont fait venir un scanner de huit tonnes jusqu’au musée d’Athènes… une aventure en soi ! Grâce à ces nouvelles images, ils ont pu lire des inscriptions invisibles à l’œil nu et comprendre enfin le fonctionnement du calendrier des éclipses. Un travail de fourmi qui a permis de révéler de nouveaux secrets.

L’ombre d’un génie : Archimède était-il derrière cette machine ?

credit : lanature.ca (image IA)

Mais qui a bien pu créer une telle merveille ? Le nom qui revient sans cesse est celui d’Archimède. Ce génie sicilien du IIIe siècle avant notre ère était connu pour ses inventions incroyables. L’homme d’État romain Cicéron raconte même qu’après la prise de Syracuse, un général romain a rapporté une des créations d’Archimède : une sphère mécanique qui reproduisait les mouvements du Soleil, de la Lune et des planètes.

La description ne colle pas parfaitement, mais l’idée est là. Pour Tony Freeth, il ne fait aucun doute que « pour une machine si intelligente, si ingénieuse, il fallait quelqu’un comme Archimède ». La machine retrouvée a été construite après la mort d’Archimède, mais il pourrait s’agir d’une copie améliorée, ou d’une machine inspirée de ses travaux. Peut-être que d’autres grands esprits comme Hipparque ou Posidonius y ont aussi contribué. On imagine qu’il a dû y avoir toute une lignée de ces machines, de plus en plus complexes. Le problème, c’est que c’est la seule que nous ayons jamais retrouvée. Un exemplaire unique.

Retour sous les vagues : les secrets que l’épave révèle encore

credit : lanature.ca (image IA)

L’étude du mécanisme est une chose, mais l’épave elle-même est un trésor. L’archéologue sous-marin Brendan Foley a passé des années à explorer le site. Il décrit des conditions de plongée très difficiles, avec des tempêtes fréquentes qui lui ont rappelé ce que l’équipage a dû endurer. C’est un miracle que les premiers plongeurs, avec leur équipement rudimentaire en 1900, aient réussi à remonter quoi que ce soit.

Les expéditions modernes sont bien sûr beaucoup plus high-tech. Foley et ses équipes ont utilisé des robots sous-marins et même un scaphandre rigide futuriste pour cartographier le site avec une précision incroyable. Ils ont continué à remonter des objets extraordinaires : d’autres statues, des poteries, des bijoux, une étrange arme en plomb surnommée « le dauphin », et même un squelette humain presque complet. Chaque plongée apporte son lot de nouvelles questions sur ce navire, son voyage et sa précieuse cargaison.

Une nouvelle controverse et un mystère qui demeure entier

credit : lanature.ca (image IA)

On pourrait croire qu’après plus d’un siècle d’études, les choses se tassent. Pas du tout ! Récemment, un astrophysicien écossais, Graham Woan, a jeté un pavé dans la mare. En utilisant des statistiques complexes (les statistiques bayésiennes, pour les curieux), il a analysé les fragments d’une roue dentée. Sa conclusion ? Il est bien plus probable que cette roue ait servi à un calendrier lunaire de 354 jours qu’à un calendrier solaire de 365 jours, comme on le pensait.

Cette affirmation a fait bondir Tony Freeth, qui a qualifié les résultats de « tout simplement faux », argumentant que la machine possédait déjà un calendrier lunaire bien plus précis ailleurs. Cette querelle de spécialistes montre bien une chose : le débat est loin d’être clos. Chaque nouvelle analyse peut potentiellement tout remettre en question. C’est la science en action, avec ses débats, ses contradictions. C’est fascinant, non ?

Plus qu’un puzzle, un miroir de l’ingéniosité humaine

credit : lanature.ca (image IA)

Au final, le mécanisme d’Anticythère est bien plus qu’un simple objet archéologique. C’est une fenêtre ouverte sur le génie oublié des anciens Grecs. Il nous rappelle que leur compréhension du cosmos était bien plus avancée qu’on ne l’imaginait. Ils avaient non seulement les connaissances théoriques, mais aussi le savoir-faire mécanique pour les transformer en une machine fonctionnelle.

Même si nous avons fait des progrès immenses, le mystère reste en partie entier. On ne retrouvera peut-être jamais un autre exemplaire pour comparer. On ne saura sans doute jamais tout de ses origines ou de ses multiples usages. Mais comme le dit si bien Tony Freeth, « c’est un puzzle merveilleux ». Un puzzle qui continue de nous interroger, de nous surprendre et, surtout, de nous faire rêver à l’incroyable ingéniosité de nos ancêtres.

Selon la source : popularmechanics.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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