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Le chef péquiste et le vitriol: quand la rigueur de pspp menace l’unité souverainiste
Crédit: Dietmar Rabich / Wikimedia Commons / “Vancouver (BC, Canada), Canada Place, Kanadaflagge -- 2022 -- 1896” / CC BY-SA 4.0
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L’art de secouer le pommier, quitte à le briser

UnPingouin, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Paul St-Pierre Plamondon, le chef péquiste, n’est pas réputé pour sa tiédeur. L’homme est du genre à aller au bout de ses idées, quitte à créer des frictions inutiles. Il avait sans doute raison de vouloir secouer le pommier des associations d’artistes jugées trop empressées face au nouveau ministre fédéral Marc Miller. Mais en versant une dose de vitriol nettement excessive, le risque est grand de compromettre la quête d’alliances essentielles.

Le symbole miller et l’empressement du milieu

Jeangagnon, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Pour le Parti Québécois, Marc Miller incarne cette lignée d’élus libéraux fédéraux accusés de mépriser les aspirations de liberté de la nation québécoise, dans la plus pure tradition des Trudeau et Chrétien. Après avoir ouvert les vannes de l’immigration sous Justin Trudeau, le ministre avait par la suite refusé de reconnaître clairement le déclin du français au Québec. Aussi, lorsque M. Miller a hérité du portefeuille de l’Identité et de la Culture, tandis que le premier ministre François Legault se montrait stupéfait, des représentants du milieu culturel ont fait preuve d’un enthousiasme pour le moins étrange.

Ce fut notamment le cas de Laurent Dubois, directeur général de la Société des auteurs de radio, télévision et cinéma (SARTEC), qui a affirmé qu’il était «rassurant d’avoir quelqu’un de cette envergure pour faire entendre la voix des artistes».

La réplique courte, mais explosive, de pspp

credit : lanature.ca (image IA)

La réponse du chef péquiste fut instantanée et brutale, via un message sur la plateforme X, aussi court qu’explosif. Il a dénoncé publiquement la «vacuité intellectuelle et l’aplaventrisme d’une partie substantielle du milieu culturel québécois», concluant son message par un cinglant : «j’ai honte.»

Alors que ses adversaires politiques lui tombaient dessus, dans un concert d’appels à la rectitude, PSPP a choisi de doubler la mise, déplorant le manque de loyauté flagrant des porte-parole de l’industrie culturelle. Il a fallu attendre la fin de la semaine pour qu’il admette, in fine, que son style avait été «un peu trop direct», tout en s’excusant du ton, mais jamais du fond de sa pensée.

Un lance-missiles inutilement dommageable

Si l’objectif était de pointer la position de faiblesse des artistes québécois, contraints de se plier aux volontés du régime fédéral pour obtenir du financement, la méthode employée s’est avérée être celle du lance-missiles. Affirmer qu’une grande partie du milieu lui faisait honte a causé des dommages inutilement dommageables. Certes, s’il s’était contenté d’une formule polie et convenue, l’affaire n’aurait fait aucun bruit et la question de la dépendance structurelle n’aurait pas été soulevée.

Mais fallait-il réellement lancer une bombe qui, au lieu de cibler le fédéral, attire une attention négative sur le chef péquiste lui-même ?

Le dilemme de la quête référendaire

Le calendrier politique lui était pourtant extrêmement favorable. Le PQ voguait sur une mer calme : les controverses coulaient Pablo Rodriguez et le PLQ, sans que le gouvernement Legault n’en profite réellement. Avec un score de 39 % d’appuis dans le dernier sondage Léger, PSPP aurait pu se contenter de siffloter. Or, dans sa marche vers un référendum, s’il prend le pouvoir en 2026, il aura besoin de tous les appuis possibles.

Soustraire des alliés probables au nom d’une pureté intellectuelle absolue semble contre-productif. Dans une quête qui dépasse de loin sa personne, on pourrait lui conseiller qu’il n’est pas toujours essentiel de démontrer qu’il a raison sur tout, à tous points de vue.

La rigueur contre la finesse politique

La preuve qu’il est allé trop loin réside dans sa démarche de réparation. Ultérieurement, il a dû aller à la rencontre de ceux qu’il avait accablés. Il a même publié une photo accompagnée d’un message signalant qu’il était «profondément désolé» que des artistes se soient sentis personnellement visés. C’est l’illustration même du paradoxe PSPP : une grande conviction intellectuelle qui exige un ajustement postérieur par finesse politique.

Par contre, à le voir se défendre avec habileté et une grande rigueur argumentaire face à la polémique, le clan péquiste peut se frotter les mains. Les stratèges imaginent sûrement la facilité avec laquelle leur fringant et structuré poulain tiendrait tête à des adversaires souvent plus emmêlés sur les questions constitutionnelles.

l’impératif du dosage pour le grand soir

credit : lanature.ca (image IA)

PSPP peut bien recadrer des centrales syndicales ou des associations d’artistes si cela lui chante. Mais pour son grand projet, il doit apprendre à choisir ses batailles. L’agressivité et la pureté intellectuelle sont des atouts en chambre, mais en vue de rallier la majorité, un meilleur dosage est probablement de mise, sous peine de dommages irréversibles avant l’arrivée du grand soir qu’il prépare.

Selon la source : journaldequebec.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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