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Paul st-pierre plamondon présente ses excuses pour l’«aplaventrisme», mais maintient le fond de sa critique
Crédit: UnPingouin, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

L’art de l’excuse stratégique

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon (PSPP), a choisi la tribune la plus exposée du Québec, l’émission Tout le monde en parle, dimanche soir, pour tenter d’apaiser une tempête médiatique qu’il avait lui-même déclenchée. Interrogé par Guy A. Lepage, il a concédé que les termes qu’il avait utilisés pour étriller le milieu culturel québécois étaient «trop durs», présentant ainsi des excuses. Un geste notable, mais qui s’est révélé être une clarification sur la forme plutôt qu’un réel mea culpa idéologique.

Quand le milieu culturel applaudit ottawa

La polémique remonte à six jours. Suite à la nomination de Marc Miller au poste de ministre fédéral de l’Identité et de la Culture canadiennes, plusieurs associations culturelles importantes du Québec avaient publiquement salué cette arrivée. Une réaction qui avait visiblement piqué au vif le chef péquiste. Il avait alors dégainé une salve cinglante sur les réseaux sociaux, déplorant la «vacuité intellectuelle et l’aplaventrisme» d’une partie «substantielle» de ce milieu, un jugement qualifié immédiatement d’excessif par nombre d’observateurs.

La question de la loyauté québécoise

credit : lanature.ca (image IA)
Mais au-delà de la seule nomination de M. Miller, le reproche de M. St-Pierre Plamondon est plus large. Il vise ce qu’il perçoit comme une collaboration trop facile avec le gouvernement fédéral, qui, selon lui, œuvre activement à l’affaiblissement du français et de la culture au Québec. «Un moment donné, on a le droit de s’attendre à ce que les porte-parole du milieu culturel québécois soient loyaux envers le Québec et la francophonie», avait-il lancé en conférence de presse au milieu de la semaine dernière.

L’effet sur les souverainistes historiques

Cette sortie a immédiatement secoué l’écosystème, y compris chez ses alliés naturels. La présidente de l’Union des artistes (UDA), Tania Kontoyanni, s’était dite «secouée» par la violence des accusations. Plus dérangeant encore pour PSPP, le chanteur Paul Piché, figure emblématique du mouvement souverainiste, avait publiquement espéré des excuses, craignant que le chef péquiste «nuise à cette cause pour laquelle il avait si bien travaillé jusqu’à maintenant».

C’est d’ailleurs cet échange qui semble avoir servi de déclencheur à l’intervention télévisée. Paul St-Pierre Plamondon a révélé avoir texté avec Paul Piché juste avant l’émission : «On s’est dit, j’avais tort sur la forme, j’avais raison sur le fond, mais il y a une cause qui nous unit, et c’est ça qui est important.»

Radio-canada et l’«apparence de partialité»

Tout en s’excusant pour les mots employés, le chef du PQ a donc tenu à marteler le fond de son propos. Ce «fond», c’est notre «dépendance à un régime fédéral qui travaille contre nous». Et pour illustrer cette thèse, il n’a pas hésité à élargir sa cible au-delà des associations culturelles, visant aussi Radio-Canada et les universités, accusées de se soumettre à des «dogmes idéologiques» en acceptant l’argent d’Ottawa.

Devant Guy A. Lepage, il a notamment soulevé la question de l’indépendance de la société d’État, qui se serait vantée d’avoir obtenu 150 millions de dollars du fédéral. Selon lui, cela pose un problème d’«apparence de partialité», une accusation jugée «assez grave» par l’animateur. Pour M. St-Pierre Plamondon, le danger est réel : il craint un «déclin rapide» et ne veut pas que le Québec vive «dans une torpeur en ignorant ce qui se passe réellement».

la posture du bâtisseur

Finalement, cette mise au point aura servi, au-delà de la décrispation des relations avec certains acteurs, à réaffirmer sa posture politique. Interrogé sur sa crédibilité en tant que potentiel premier ministre, Paul St-Pierre Plamondon a choisi de citer le cinéaste Pierre Falardeau : «Si tu te couches, ils vont te piler dessus.»

Il a conclu en promettant de «se tenir debout» et de vouloir «bâtir quelque chose», plutôt que d’accepter le déclin. Une manière de transformer une controverse sur le ton en une déclaration de principes, positionnant le Parti québécois comme le seul véritable rempart contre la décomposition culturelle et linguistique du Québec.

Selon la source : lactualite.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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