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Frayeur en orbite : un engin spatial chinois frôle dangereusement un satellite Starlink
Crédit: lanature.ca (image IA)

Ça commence à se bousculer là-haut

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On a souvent l’impression que l’espace est vide, infini… eh bien, figurez-vous que ce n’est plus tout à fait le cas, du moins pas juste au-dessus de nos têtes. L’orbite terrestre basse commence sérieusement à ressembler à une autoroute un jour de départ en vacances, c’est le moins qu’on puisse dire. Avec tous ces opérateurs aux quatre coins du globe qui envoient de plus en plus de satellites et d’engins spatiaux chaque année, ce qui devait arriver a failli se produire la semaine dernière.

C’est une histoire qui fait froid dans le dos et qui souligne l’urgence absolue de prévenir les collisions. On parle ici d’un satellite Starlink qui l’a, disons-le franchement, échappé belle. Une catastrophe évitée de justesse, un véritable « close call » comme disent les Américains, qui nous rappelle que sans un peu d’ordre, ça risque de mal finir.

Une distance effrayante de 200 mètres

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Alors, que s’est-il passé exactement ? Tout a commencé après le lancement d’une fusée chinoise, la Kinetica 1, le mardi 9 décembre dernier. Le décollage a eu lieu depuis le Centre de lancement de satellites de Jiuquan (ou Jinquan selon les graphies), perdu au milieu du désert de Gobi. Cette fusée transportait pas moins de neuf satellites qu’elle a déployés en orbite. Et c’est là que les choses se sont corsées.

Selon Michael Nicolls, le vice-président de l’ingénierie chez Starlink, l’un de ces neuf satellites a failli s’écraser contre un Starlink situé à environ 350 miles, soit 560 kilomètres au-dessus de la Terre. Vous vous rendez compte ? La distance entre les deux engins s’est réduite à seulement 655 pieds, c’est-à-dire 200 mètres. Dans l’immensité de l’espace, 200 mètres, c’est littéralement une épaisseur de papier à cigarette. C’est terrifiant.

Nicolls n’a pas caché son agacement sur le réseau social X vendredi. Il a expliqué, avec une pointe d’exaspération bien compréhensible, que « lorsque les opérateurs de satellites ne partagent pas les éphémérides de leurs satellites, des rapprochements dangereusement proches peuvent se produire ». En gros, si on ne se dit pas où on va, on fonce dans le mur. D’après son équipe, l’opérateur du lancement de la Kinetic 1 n’aurait pas pris les précautions nécessaires pour éviter les objets déjà en orbite. Il a ajouté, je cite : « La majeure partie du risque lié aux opérations dans l’espace provient du manque de coordination entre les opérateurs de satellites — cela doit changer ».

Parole contre parole et besoin de coordination

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C’est là que l’histoire devient un peu floue, comme souvent dans ce genre d’incident international. CAS Space, l’entreprise qui gère la fusée Kinetica 1, a tenu à répondre au post de Nicolls. Ils affirment que leur équipe est bien en contact avec Starlink et qu’ils choisissent leurs fenêtres de lancement en utilisant un système de surveillance spatial au sol pour justement éviter les collisions avec les satellites ou débris connus. C’est un peu leur parole contre celle de SpaceX, vous ne trouvez pas ?

Dans un message suivant, CAS Space a précisé un détail intéressant : « S’il est confirmé, cet incident s’est produit près de 48 heures après la séparation de la charge utile, moment où la mission de lancement était conclue depuis longtemps ». Ils appellent eux aussi à rétablir la collaboration entre les deux écosystèmes du « New Space ». Nos confrères de Gizmodo ont essayé de contacter CAS Space et même le ministère chinois de la Défense nationale — qui gère la communication pour l’Armée populaire de libération et le centre de lancement — mais c’était silence radio au moment de la publication de l’article.

Peu importe qui a tort ou raison, le fond du problème reste le même. L’orbite basse (LEO) est de plus en plus congestionnée. Starlink est au cœur de ce réseau émergent avec une constellation gigantesque. Tenez-vous bien : selon Jonathan McDowell, un astronome de Harvard qui compte tout ce qui vole là-haut, les plus de 9 300 satellites Starlink opérationnels représentent la majorité de tous les satellites actifs en orbite terrestre. C’est colossal.

Vers un embouteillage catastrophique ?

Les chiffres donnent le vertige. Savez-vous que chaque satellite Starlink doit effectuer des manœuvres pour éviter des collisions près de 300 fois par jour ? C’est ce qu’a rapporté Space.com en 2024. C’est presque le double par rapport à 2023. Imaginez devoir donner un coup de volant 300 fois par jour sur l’autoroute pour ne pas toucher les autres voitures… c’est intenable à long terme.

Et SpaceX ne compte pas lever le pied, bien au contraire. L’entreprise prévoit une montée en puissance majeure en 2026, en se concentrant sur le déploiement massif de ses Starlinks de troisième génération grâce au lanceur géant Starship. Sans compter qu’Amazon LEO et Viasat vont aussi lancer leurs propres flottes. Ça va être noir de monde là-haut dans quelques années.

Tout cela réveille la peur du fameux syndrome de Kessler. C’est un scénario hypothétique, un peu cauchemardesque, où la densité d’objets en orbite basse devient si élevée que les collisions s’enchaînent en cascade, créant un nuage de débris incontrôlable qui détruit tout sur son passage. Certains experts pensent même, et c’est inquiétant, que nous sommes déjà aux tout premiers stades de ce processus. Puisqu’on ne va pas arrêter de lancer des satellites, la seule solution reste d’améliorer les systèmes anti-collision et surtout, la communication entre opérateurs. Sinon, la prochaine fois, on ne parlera plus d’un simple frôlement.

Selon la source : space.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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