Pourquoi les habitants de Pompéi portaient-ils de lourdes capes en laine au cœur du mois d’août ?
Auteur: Mathieu Gagnon
Une tenue vestimentaire qui défie la logique estivale

Il est fort probable que les malheureux habitants de Pompéi transpiraient déjà à grosses gouttes bien avant que le mont Vésuve ne commence à cracher ses débris volcaniques mortels. C’est une image assez troublante quand on y pense. Si l’on s’en tient à la date officielle de la catastrophe, le 24 août 79 de notre ère, ces pauvres âmes étaient vêtues de vêtements en laine lourde, un choix pour le moins curieux — voire totalement inadapté — pour affronter une apocalypse en plein été.
Cette incohérence vestimentaire suggère quelque chose de bien plus grand : et si le célèbre désastre s’était produit à une date complètement différente de celle rapportée par Pline le Jeune ? Après tout, Pline est notre seul commentateur de première main sur ce cataclysme, ayant été témoin de l’éruption depuis l’autre côté de la baie de Naples. C’est dans une lettre adressée au politicien romain Tacite, rédigée quelques décennies plus tard, que le célèbre auteur a écrit que les premières explosions avaient eu lieu vers l’heure du déjeuner, ce fameux 24 août. Mais est-ce vraiment ce qui s’est passé ?
Ce que révèlent les moulages : une mode hivernale ?

Pendant les deux millénaires qui ont suivi, les victimes du Vésuve sont restées prisonnières de la cendre, laissant derrière elles des empreintes corporelles qui ont servi de moules pour des moulages en plâtre. Ces formes fantomatiques nous permettent aujourd’hui de reconstruire l’apparence de ceux qui ont péri. En examinant minutieusement 14 de ces moulages, une équipe de chercheurs a pu obtenir des informations sans précédent sur la mode de l’époque, et disons que les résultats sont… surprenants.
L’archéologue Llorenç Alapont explique, dans une déclaration, que l’étude de ces moulages permet de révéler comment ces gens étaient habillés à un moment très précis de l’histoire. Mais cela va plus loin. « Nous voyons aussi le type de tissu qu’ils portaient, et le maillage des fils, qui dans ce cas est épais », précise-t-il. Il s’avère que la plupart des victimes portaient deux pièces superposées : une tunique et un manteau, tous deux en laine.
Bon, on sait que la laine était de loin le textile le plus courant à l’époque romaine, donc ce n’est peut-être pas si choquant que les résidents de Pompéi en aient porté. Cependant, Alapont insiste sur un point crucial : la laine portée par ces individus en particulier était qualifiée de « lourde ». Franchement inadaptée pour une chaude journée d’août, vous ne trouvez pas ? Alapont nuance toutefois ses propos en admettant : « Nous ne savons pas si ce vêtement en particulier était porté comme protection contre les gaz et la chaleur générés par l’éruption volcanique ». C’est une possibilité, je suppose. Mais en même temps, les chercheurs suggèrent que l’omniprésence de ces vêtements épais pourrait tout simplement indiquer qu’il faisait froid ce jour-là.
Indices d’automne : graffitis, châtaignes et vin

C’est là que l’affaire se corse. Il est intéressant de noter que cette recherche — qui, soit dit en passant, n’a pas encore été évaluée par des pairs ni publiée officiellement — constate que le même type de vêtements chauds était porté aussi bien par ceux qui sont morts à l’intérieur des bâtiments que par ceux qui ont péri dans les rues de Pompéi. Comment interpréter cela ? C’est flou pour l’instant, et les auteurs ne contestent pas directement la date historique acceptée, sans doute par prudence.
Pourtant, ces découvertes vont sans aucun doute alimenter les soupçons existants selon lesquels l’événement ne s’est pas produit en août, mais plutôt en automne ou en hiver. Tenez, par exemple : un graffiti au charbon de bois découvert à Pompéi mentionne la date du 17 octobre. Vu la nature éphémère du charbon de bois, il est peu probable que ce gribouillage ait été fait plus d’une semaine environ avant l’éruption. C’est pourquoi certains érudits avancent que Pompéi aurait pu rencontrer sa fin tragique vers le 24 octobre 79 de notre ère.
Et ce n’est pas tout ! D’autres trouvailles sur le site pointent dans la même direction. On a retrouvé des châtaignes, du vin fermenté et des restes de foyers allumés… Autant d’indices qui sont typiques des activités automnales précédant l’éruption. Ça commence à faire beaucoup de coïncidences pour un mois d’août, non ?
Conclusion : Le mystère persiste faute de preuves écrites

Malgré tout ce faisceau d’indices convergents, nous sommes face à une impasse historique. À l’heure actuelle, il n’existe aucune source écrite formelle pour étayer ces affirmations ou corriger les écrits de Pline. C’est frustrant, n’est-ce pas ?
Cela signifie que, jusqu’à ce que nous trouvions une preuve concrète — un texte, une inscription définitive — qui prouve le contraire, nous devrons simplement supposer, aussi étrange que cela puisse paraître, que les anciens habitants de Pompéi avaient une prédilection pour la laine épaisse en plein été. Ou alors, peut-être que l’histoire, telle qu’on nous l’a enseignée, a besoin d’une petite révision.
Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.