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Trump : Zelensky n’a rien tant que je n’ai pas donné mon accord
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Un rendez-vous crucial en Floride assombri par les accusations russes

credit : shutterstock / President.gov.ua , via Wikimedia Commons — CC BY 4.0

C’est le branle-bas de combat diplomatique. Volodymyr Zelensky doit rencontrer le président Donald Trump en Floride ce week-end, probablement dimanche, dans ce qui s’annonce comme une tentative décisive pour mettre fin au pire conflit qu’ait connu l’Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Mais l’ambiance n’est pas exactement à la fête, loin de là. Vendredi, la Russie a directement accusé le président ukrainien, ainsi que ses soutiens au sein de l’Union européenne, de chercher tout simplement à « torpiller » un plan négocié par les États-Unis pour stopper les combats. C’est une rhétorique habituelle, certes, mais le timing interpelle.

On parle ici d’une guerre qui a tué des dizaines de milliers de personnes depuis février 2022, une tragédie humaine immense. Donald Trump semble intensifier ses efforts pour y mettre un terme, mais la route est semée d’embûches. Selon les détails révélés par Zelensky cette semaine, il s’agirait d’un plan en 20 points. L’idée ? Geler la guerre sur la ligne de front actuelle. Mais ce n’est pas tout : cela ouvrirait la porte à un retrait des troupes ukrainiennes de l’est, où des zones tampons démilitarisées pourraient être créées. C’est un pari risqué.

Entre explosions à Kyiv et coups de fil diplomatiques

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Pendant que les diplomates s’agitent, la réalité du terrain nous rattrape brutalement. Samedi, peu avant ces fameux pourparlers, des journalistes de l’AFP ont rapporté plusieurs explosions puissantes à Kyiv. Les autorités ont dû avertir d’une possible attaque de missiles. Le maire de la capitale, Vitali Klitschko, n’y est pas allé par quatre chemins sur Telegram : « Explosions dans la capitale. Les forces de défense aérienne sont en action. Restez dans les abris ! ». L’armée de l’air ukrainienne a d’ailleurs annoncé une alerte aérienne à l’échelle nationale, précisant que des drones et des missiles se déplaçaient au-dessus de plusieurs régions, y compris Kyiv.

Et puis, il y a le style Trump. S’exprimant auprès du média Politico au sujet du plan de Zelensky, il a lâché cette phrase qui en dit long sur sa méthode : « Il n’a rien tant que je ne l’approuve pas », ajoutant un laconique « Alors on verra ce qu’il a ». C’est du Trump tout craché, n’est-ce pas ? De son côté, Zelensky ne reste pas les bras croisés. Il a indiqué avoir tenu des conversations téléphoniques vendredi avec le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, le chancelier allemand Friedrich Merz et toute une série d’autres dirigeants européens. Un porte-parole du Premier ministre britannique Keir Starmer a souligné que les dirigeants avaient « réitéré leur engagement inébranlable pour une paix juste et durable » et insisté sur l’importance que les pourparlers continuent de progresser dans les jours à venir.

Les détails techniques et les points de friction : Donbas et Zaporijjia

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Ce nouveau plan, formulé avec l’apport de l’Ukraine, représente peut-être la reconnaissance la plus explicite de Kyiv quant à d’éventuelles concessions territoriales. C’est un changement notable, surtout quand on le compare à une proposition initiale de 28 points présentée par Washington le mois dernier, qui, disons-le, collait un peu trop aux exigences fondamentales de la Russie. Une partie de ce nouveau plan inclut des accords bilatéraux séparés entre les États-Unis et l’Ukraine sur les garanties de sécurité, la reconstruction et l’économie. Zelensky a précisé que ces documents changeaient « au quotidien ». Il a déclaré à propos de la réunion de dimanche : « Nous discuterons de ces documents, des garanties de sécurité ».

Mais attaquons-nous aux sujets qui fâchent. Zelensky a ajouté : « En ce qui concerne les questions sensibles, nous discuterons du Donbas (la région orientale) et de la centrale nucléaire de Zaporijjia, et nous discuterons certainement d’autres questions ». Washington a poussé l’Ukraine à se retirer des 20 % de la région orientale de Donetsk qu’elle contrôle encore — c’est la principale demande territoriale de la Russie. Ils ont aussi proposé un contrôle conjoint américano-ukraino-russe de Zaporijjia, la plus grande centrale nucléaire d’Europe, saisie par la Russie lors de l’invasion. Zelensky a été clair : il ne peut céder plus de terres que si le peuple ukrainien donne son accord par référendum, et il ne veut pas de participation russe dans la centrale nucléaire.

Conclusion : Le Kremlin voit rouge et pose ses conditions

La Russie, fidèle à elle-même, a signalé son opposition au plan avant même les pourparlers de Floride. Le Kremlin a indiqué vendredi que le conseiller en politique étrangère Yuri Ushakov avait eu des entretiens téléphoniques avec des responsables américains. Le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergei Ryabkov, a vivement critiqué la position de Zelensky à la télévision russe. Il a déclaré : « Notre capacité à faire l’effort final et à parvenir à un accord dépendra de notre propre travail et de la volonté politique de l’autre partie ». Il a pointé du doigt Kyiv et ses « sponsors », notamment au sein de l’Union européenne, les accusant d’avoir intensifié les efforts pour saboter l’accord.

Ryabkov affirme que la proposition élaborée avec l’apport de Zelensky « diffère radicalement » des points initialement tracés par les responsables américains et russes ce mois-ci. Il a même précisé que tout accord devait « rester dans les limites » fixées par Trump et le président russe Vladimir Poutine lorsqu’ils se sont rencontrés en Alaska en août (une référence surprenante, mais c’est ce qui est rapporté), sinon « aucun accord ne peut être atteint ». Zelensky, lui, a noté que les négociateurs ukrainiens n’étaient pas directement en contact avec Moscou, mais que les États-Unis agissaient comme intermédiaires. « Je pense que nous connaîtrons leur réponse officielle dans les prochains jours », a-t-il dit, avant de conclure avec un certain fatalisme : « La Russie cherche toujours des raisons de ne pas être d’accord ».

Selon la source : english.aawsat.com

Ce contenu a été créé avec l’aide de l’IA.

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