Si les dinosaures ont vécu partout, pourquoi ne trouve-t-on pas leurs os partout ?
Auteur: Simon Kabbaj
C’est une de ces questions qui reviennent de temps en temps sur internet, souvent posée par des gens qui aiment bien remettre en question ce que l’on croit savoir : ‘Si les dinosaures ont vraiment existé, on devrait trouver leurs os partout, non ?’ C’est une façon un peu étrange de penser : ignorer toutes les preuves que l’on a parce qu’on n’en a pas encore plus. Mais au fond, c’est une bonne question ! Pourquoi ne trébuche-t-on pas sur un fémur de diplodocus en allant chercher le pain ? La réponse est un mélange de chance, de géologie et de beaucoup, beaucoup de temps.
Première chose à savoir : la fossilisation est un miracle de la nature
La première et la plus importante des raisons, c’est que la transformation d’un os en fossile est un événement extrêmement rare. Ce n’est pas du tout un processus automatique. Pour qu’un animal mort devienne un fossile, il faut une série de conditions très particulières. C’est un peu comme gagner au loto de la nature.
La recette magique pour devenir un fossile
Alors, comment ça marche ? Quand un animal meurt, son corps doit être enseveli très rapidement par des sédiments (de la boue, du sable, des cendres volcaniques…). Cela le protège des charognards et de la décomposition. Ensuite, au fil de millions d’années, d’autres couches de sédiments s’accumulent dessus. La pression devient énorme et transforme ces couches en roche. Pendant ce temps, de l’eau chargée en minéraux s’infiltre dans les os. Petit à petit, les minéraux remplacent la matière de l’os, le transformant en une sorte de pierre qui a la forme exacte de l’os d’origine. C’est ça, un fossile.
Pourquoi on trouve surtout des fossiles près de l'eau
Vous l’aurez compris, pour être recouvert rapidement de sédiments, le meilleur endroit, c’est près de l’eau. C’est pour ça que la quasi-totalité des fossiles que l’on a trouvés proviennent d’animaux qui vivaient près de lacs, de rivières ou de mers. Le Dr David Button, un chercheur au Muséum d’Histoire Naturelle de Londres, l’explique très bien : ‘Certains sont morts juste avant une inondation qui a recouvert leurs restes de boue. D’autres ont été emportés dans une rivière par de fortes pluies’. Un dinosaure qui mourait en plein milieu d’une plaine ou d’une forêt avait très peu de chances d’être fossilisé. Son corps était simplement dévoré ou se décomposait à l’air libre.
Les 'fantômes' de l'histoire : les dinosaures qu'on ne connaîtra jamais
Cette rareté de la fossilisation a une conséquence un peu triste pour les paléontologues. Il y a probablement des centaines, voire des milliers, d’espèces de dinosaures que nous ne découvrirons jamais. ‘Nous ne savons pas grand-chose des dinosaures qui vivaient dans les jungles ou les montagnes’, ajoute le Dr Button. Les chances de fossilisation dans ces environnements sont quasi nulles. Une étude de 2006 a même estimé qu’environ 71 % des espèces de dinosaures restaient inconnues. C’est comme s’il nous manquait les trois quarts du grand livre de leur histoire.
Mais alors, on en trouve vraiment partout ?
Et pour répondre à la question de départ : oui, on a trouvé des fossiles de dinosaures sur tous les continents, sans exception, même en Antarctique ! Ils ne sont pas répartis de manière égale, justement à cause de ces conditions de fossilisation. Certains endroits dans le monde, comme le Montana aux États-Unis, le désert de Gobi en Mongolie ou la Patagonie en Argentine, étaient à l’époque des zones idéales (plaines inondables, grands fleuves) pour que les fossiles se forment. C’est pour ça qu’on y fait les plus grandes découvertes.
Conclusion : une chance incroyable à chaque découverte
Selon la source : iflscience.com