Qu’est-ce qu’une rivière atmosphérique – et pourquoi bouleverse-t-elle le climat ?
Auteur: Mathieu Gagnon
Imaginez des couloirs d’humidité, longs de milliers de kilomètres, qui flottent au-dessus de nos têtes. Ces rivières invisibles transportent en moyenne deux fois plus d’eau que le fleuve Amazone, mais sous forme de vapeur. Elles sont essentielles à notre climat, mais voilà, depuis quelque temps, elles semblent changer de route. Alors, faut-il s’en inquiéter ? Essayons de comprendre ce qui se passe là-haut.
Des autoroutes d'humidité dans le ciel
Vous êtes-vous déjà demandé comment l’eau des océans arrive jusqu’aux montagnes pour y tomber en pluie ou en neige, même si elles sont à des centaines de kilomètres ? La réponse tient en grande partie à ces fameuses rivières atmosphériques.
Un chercheur les a décrites comme des ‘autoroutes de l’humidité dans le ciel’. C’est une très bonne image. En gros, elles captent l’eau qui s’évapore des océans chauds, près des tropiques, et la transportent sur d’énormes distances avant de la relâcher plus loin, vers les pôles. Ce sont les plus grands transporteurs d’eau douce sur Terre, un maillon essentiel du cycle de l’eau que nous avons tous appris à l’école.
Une bénédiction et une menace à la fois
Mais de l’autre côté, quand une rivière atmosphérique particulièrement chargée en eau touche terre, ou quand plusieurs arrivent en même temps, les conséquences peuvent être terribles. Les inondations peuvent causer des dégâts immenses. Pour donner une idée, une rivière de catégorie 5 pourrait entraîner des pertes allant de 5 millions à plus d’un milliard de dollars. C’est dire leur puissance.
Pourquoi il est si difficile de les suivre à la trace
Puisqu’elles sont si importantes, on aimerait bien pouvoir les prévoir. Savoir où elles vont arriver, avec quelle force et pour combien de temps. Les scientifiques s’y attellent, mais ce n’est pas simple du tout.
Le premier problème, c’est qu’on ne peut pas les voir. C’est de la vapeur d’eau, invisible à l’œil nu. De plus, elles se déplacent assez près du sol, souvent cachées sous les nuages. Les satellites ont donc beaucoup de mal à ‘voir à travers’ pour observer ce qui se passe. Et comme elles naissent au milieu de l’océan, loin des instruments de mesure, il est très difficile de les étudier avant qu’elles ne nous arrivent dessus.
Ces rivières qui changent de cap
Le décalage est de 6 à 10 degrés, ce qui, à l’échelle de la planète, représente des centaines, voire des milliers de kilomètres. Les conséquences sont déjà visibles. Les régions subtropicales, qui comptaient sur leur passage, reçoivent moins d’eau et risquent davantage la sécheresse. À l’inverse, des zones plus au nord, moins habituées, risquent de subir de fortes pluies et des inondations. C’est tout l’équilibre des précipitations qui est en train de changer.
Un changement naturel... mais pas seulement
La question qu’on se pose tous : est-ce que c’est encore de notre faute, à cause du changement climatique ? Eh bien, pour une fois, la réponse est plus nuancée. Les scientifiques qui ont découvert ce déplacement pensent qu’il s’agit en grande partie d’un cycle naturel de la Terre. C’était assez inattendu.
Mais attention, ça ne veut pas dire que le réchauffement climatique n’a aucun rôle. Au contraire. L’air plus chaud peut contenir plus d’humidité. Donc, à l’avenir, les rivières atmosphériques seront probablement plus chargées en eau, et donc plus intenses. Le risque de pluies extrêmes et d’inondations augmente bel et bien à cause de l’activité humaine. Le phénomène est naturel, mais nous le rendons plus puissant et plus dangereux.
Conclusion : Un phénomène à surveiller de très près
Heureusement, de nombreux chercheurs travaillent d’arrache-pied pour mieux les comprendre et les prévoir. Comme le disait une scientifique, c’est un travail gratifiant car il a un impact direct sur la vie des gens, que ce soit pour gérer les réserves d’eau ou pour se préparer aux tempêtes. C’est une science qui nous concerne tous, maintenant plus que jamais.
Selon la source : iflscience.com