C’est l’un des grands paradoxes de l’énergie verte. Les éoliennes sont formidables pour produire de l’électricité propre, mais que faire de leurs pales géantes une fois qu’elles arrivent en fin de vie ? Fabriquées en matériaux composites très résistants, elles sont extrêmement difficiles et coûteuses à recycler. Des milliers de ces pales s’entassent dans des ‘cimetières’ à travers le monde. Mais des chercheurs chinois ont eu une idée aussi simple qu’ingénieuse : et si on les utilisait pour lutter contre un autre grand fléau, la désertification ?
La solution : transformer les pales en barrières anti-sable
Dans une étude publiée cet été dans la revue *International Soil and Water Conservation Research*, des scientifiques proposent de réutiliser ces pales d’éoliennes déclassées pour construire des barrières anti-sable. L’idée est de couper les pales en sections et de les planter dans le sol pour créer des murs qui ralentissent le vent et empêchent le sable d’avancer. ‘Cette approche répond non seulement aux défis du recyclage des pales, mais atténue également la pénurie de matériaux pour stabiliser le sable dans les zones désertiques’, écrivent les chercheurs.
Faire d'une pierre deux coups
Cette idée permettrait de résoudre deux problèmes en même temps. D’un côté, le problème des déchets des parcs éoliens. De l’autre, celui de la lutte contre l’avancée des déserts, qui menace les infrastructures comme les routes ou les voies ferrées. Les barrières anti-sable traditionnelles, faites de roseaux ou de branches, sont écologiques mais ne durent pas longtemps. Les matériaux plus solides, comme le ciment ou le métal, sont chers et peu pratiques. Les pales d’éoliennes, elles, sont déjà là, disponibles, et surtout, incroyablement résistantes.
Un matériau quasi parfait pour le désert
Les chercheurs ont testé les propriétés des matériaux des pales, et les résultats sont impressionnants. Ils ont découvert que ce matériau était extrêmement résistant à l’érosion par le sable (56 % plus résistant que les matériaux en bois composite) et aux rayons ultraviolets. Sa résistance à la flexion est 14 fois supérieure. C’est donc le matériau idéal pour les conditions extrêmes du désert : vents violents, grandes variations de température, et soleil intense.
L'importance des petits trous
Les scientifiques ont aussi étudié la meilleure façon de concevoir ces barrières. Ils ont découvert, grâce à des tests en soufflerie, que la barrière la plus efficace n’était pas un mur plein, mais une barrière ‘poreuse’, avec des trous. La meilleure configuration serait une porosité de 20 %, c’est-à-dire avec 20 % de la surface constituée de trous. Cela permet de ‘casser’ le vent sans créer de turbulences, et de piéger le sable de manière optimale.
Conclusion : le déchet des uns est le trésor des autres
Selon la source : interestingengineering.com