Imaginez un instant. Le ciel au-dessus de la troisième plus grande ville des États-Unis est verrouillé. Plus de drones civils, plus de petits avions. C’est la réalité à Chicago depuis le 1er octobre 2025. Cette mesure digne d’une zone de combat n’est que la face visible d’une opération d’immigration d’une violence inouïe, baptisée ‘Operation Midway Blitz’. Lancée par l’administration Trump, elle a transformé la métropole en un véritable champ de bataille, avec des raids nocturnes, des hélicoptères de combat et des centaines d’arrestations. L’Amérique est sous le choc.
Les raids nocturnes : la terreur en pleine ville
La nuit du 30 septembre restera gravée dans la mémoire des habitants du quartier de South Shore. Vers 1h du matin, des agents fédéraux lourdement armés sont descendus en rappel depuis des hélicoptères Black Hawk sur le toit d’un immeuble, tandis que d’autres défonçaient les portes en bas, lançant des grenades assourdissantes. Des familles ont été tirées de leur lit, menottées, et même des enfants, citoyens américains, auraient été séparés de leurs parents. Un témoin, le Dr Alii Muhammad, a décrit une scène de film de guerre : ‘Mon immeuble tremblait. Je regarde par la fenêtre, c’est un hélicoptère Blackhawk’.
Le prétexte : la chasse à un gang vénézuélien
Pour justifier cette opération militaire, les autorités affirment cibler le redoutable gang vénézuélien Tren de Aragua, que l’administration Trump a classé comme organisation terroriste. Cependant, les chiffres racontent une autre histoire. Lors du raid de South Shore, sur les 37 personnes arrêtées, seules deux étaient réellement soupçonnées d’appartenir à ce gang. Pour attraper deux suspects, les autorités ont donc terrorisé tout un immeuble. Pour beaucoup de critiques, la lutte contre le crime n’est qu’un prétexte pour mener une répression massive contre l’ensemble de la communauté immigrée.
La militarisation de la ville : des soldats dans les rues
Le spectacle ne s’arrête pas aux raids. Des scènes surréalistes ont été vues en plein centre-ville : des agents fédéraux en tenue de camouflage patrouillant sur la célèbre Michigan Avenue, contrôlant des passants. L’escalade a atteint un nouveau sommet le 4 octobre, quand le président a autorisé le déploiement de 300 soldats de la Garde nationale pour ‘protéger’ les agents fédéraux. Le gouverneur de l’Illinois, JB Pritzker, a dénoncé une mesure ‘scandaleuse et anti-patriotique’, mais rien n’y a fait. Chicago vit désormais sous une occupation militaire qui ne dit pas son nom.
Une violence qui déborde : journalistes et élus pris pour cible
La tension est telle que la violence déborde. Le 5 octobre, des agents du Border Patrol ont tiré sur une femme qui aurait percuté leurs véhicules. Plus tôt, une journaliste de CBS News, Asal Rezaei, a été touchée par une balle de poivre tirée par des agents alors qu’elle couvrait une manifestation. Même un conseiller municipal a été menotté par des agents alors qu’il se trouvait dans un hôpital. Ces incidents montrent un climat d’impunité totale où toute forme d’opposition ou de surveillance, même de la part de la presse ou des élus, est réprimée par la force.
La résistance s'organise face à la machine fédérale
Face à cette situation, les élus locaux ne restent pas silencieux. Le gouverneur JB Pritzker et le maire de Chicago, Brandon Johnson, ont tous deux exigé le départ des forces fédérales, les qualifiant de ‘voyous’. Sur le plan juridique, des organisations comme l’ACLU ont lancé une grande bataille devant les tribunaux pour faire cesser ce qu’elles considèrent comme des violations flagrantes des droits constitutionnels. Mais loin de calmer le jeu, l’administration Trump a annoncé que Chicago ne serait qu’un ‘terrain d’entraînement’ pour de futures opérations militaires dans d’autres villes américaines.
crédit : Maryland GovPics — Iron Workers Delegate Dinner / CC BY 2.0
Conclusion : Chicago, le laboratoire d'une Amérique autoritaire ?
Ce qui se passe à Chicago dépasse de loin la simple question de l’immigration. C’est l’âme même de la démocratie américaine qui semble être en jeu. En utilisant l’armée contre ses propres citoyens, en réprimant la presse et en terrorisant des communautés entières, le gouvernement fédéral teste les limites de ce qu’une démocratie peut supporter. L’interdiction de survoler la ville n’est que le symbole le plus visible d’une liberté qui s’étiole. La bataille pour Chicago est devenue la bataille pour l’avenir de l’Amérique.
Selon la source : cbsnews.com