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Climat Environnement Science

« Ça sent vraiment mauvais » : une forme de vie vieille de 40 000 ans, congelée en Alaska, vient d’être réveillée

 Auteur: Mathieu Gagnon
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« Ça sent vraiment mauvais » : une forme de vie vieille de 40 000 ans, congelée en Alaska, vient d’être réveillée
Crédit: freepik
Imaginez un monde endormi sous la glace depuis des dizaines de milliers d’années. C’est un peu comme un conte de fées, sauf que cette fois, ce ne sont pas des princesses qui se réveillent, mais des formes de vie microscopiques. Et apparemment, leur réveil ne sent pas la rose. Des scientifiques ont récemment exploré un tunnel en Alaska et ont fait une découverte fascinante : de la vie, gelée depuis 40 000 ans, a été ramenée à la vie. La première chose qu’ils ont remarquée ? Une odeur. Une odeur forte, de renfermé, comme une vieille cave qu’on aurait oubliée. Pour nous, ça peut paraître désagréable, mais pour un scientifique, c’est le signe que quelque chose d’incroyable est en train de se passer.

  Un voyage dans un tunnel vers le passé

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Crédit: freepik
Ce n’est pas n’importe quel tunnel. C’est un centre de recherche creusé directement dans le sol gelé de l’Alaska, le permafrost. En s’enfonçant à plus de 100 mètres sous terre, les chercheurs de l’Université du Colorado ont littéralement remonté le temps. Des restes d’animaux de l’âge de glace, comme des bisons et des mammouths, sont encore prisonniers des murs de glace. C’est dans ce décor spectaculaire que l’odeur devenait de plus en plus forte. Tristan Caro, le chercheur qui a mené l’étude, a décrit ça comme une « odeur de sous-sol moisi ». Mais ce qui est un cauchemar pour le ménage est une mine d’or pour un microbiologiste, car qui dit odeur, dit microbes au travail.

  Comment réveiller des microbes endormis depuis des millénaires ?

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Crédit: freepik
Alors, comment fait-on pour réveiller en douceur des organismes qui dorment depuis 40 000 ans ? Ce n’est pas si compliqué, en fait. Les scientifiques ont prélevé des échantillons de ce sol gelé et les ont ramenés au laboratoire. Là, ils les ont très lentement réchauffés, à des températures douces comprises entre 4 et 12 degrés Celsius. Le but n’était pas de les brusquer, mais de simuler ce qui pourrait se passer en Alaska avec le réchauffement climatique, quand les étés deviennent plus longs et plus chauds. Pour savoir si les microbes se réveillaient pour de bon, ils leur ont donné une sorte d’eau « spéciale », un peu plus lourde que la normale. C’était leur façon de vérifier si les microbes se mettaient à boire et à s’activer.

  Un réveil très lent, puis une véritable explosion de vie

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Crédit: freepik
Au début, il ne s’est pas passé grand-chose. Vraiment pas grand-chose. Les microbes se réveillaient à un rythme d’escargot. C’était si lent que, certains jours, à peine une cellule sur 100 000 était remplacée. On aurait pu croire que l’expérience n’allait rien donner. Mais il fallait être patient. Et puis, après six mois, tout a changé. D’un coup, l’activité a explosé. Les colonies de microbes ont commencé à former des pellicules gluantes et brillantes, visibles à l’œil nu. C’était la preuve irréfutable : la vie ancienne était bel et bien de retour, et elle avait faim !

  Faut-il avoir peur de ces créatures de l'âge de glace ?

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Crédit: freepik
La première question qui vient à l’esprit, c’est : est-ce que c’est dangereux ? Est-ce qu’on a réveillé un virus préhistorique qui pourrait nous rendre malades ? Les chercheurs sont plutôt rassurants sur ce point : le risque que ces microbes spécifiques puissent infecter qui que ce soit est très faible, voire nul. Ouf. Cependant, cette expérience est un avertissement sérieux. Elle nous montre que la vie qui sommeille dans la glace depuis la préhistoire peut se réveiller si les conditions s’y prêtent. Et avec le changement climatique, ces conditions risquent de se présenter de plus en plus souvent.

  Le vrai problème : des étés qui n'en finissent plus

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Crédit: freepik
Le vrai coupable dans cette histoire, ce n’est pas tant une seule journée de canicule. Non, le plus inquiétant, c’est que l’été s’allonge. Comme l’explique Tristan Caro, les températures douces s’étirent de plus en plus, grignotant le printemps et l’automne. C’est cette chaleur prolongée qui pénètre de plus en plus profondément dans le sol gelé et qui pourrait, à terme, réveiller bien plus de choses. On ne parle pas que de l’Alaska. Des quantités gigantesques de ce sol gelé, le permafrost, se trouvent partout dans le nord de la planète : au Canada, au Groenland, en Sibérie, mais aussi dans les hautes montagnes comme au Tibet ou dans les Andes en Amérique du Sud. Aucune de ces régions n’est à l’abri.

  Conclusion : On n'a encore rien vu

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Crédit: freepik
Finalement, ce que les scientifiques ont étudié dans ce tunnel en Alaska, ce n’est qu’une toute petite partie de ce monde gelé. Une minuscule poussière. Il y a tellement de permafrost sur Terre, et on commence à peine à comprendre ce qu’il renferme. Cette découverte est à la fois fascinante et un peu effrayante. Elle nous rappelle que sous nos pieds, un monde ancien et inconnu sommeille. Et avec le réchauffement de la planète, on ne sait pas vraiment ce qui pourrait se réveiller demain. C’est une question qui nous concerne tous, car ce qui se passe dans le Grand Nord a des conséquences pour la planète entière.

Selon la source : iflscience.com

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