Climat : alerte des chercheurs après des phénomènes inquiétants aux US et au Canada
Auteur: Simon Kabbaj
On le sait, les glaciers fondent. Mais ce que les scientifiques viennent de découvrir est bien plus alarmant que prévu. Une nouvelle étude révèle que les glaciers aux États-Unis, au Canada et en Suisse fondent à une vitesse ‘étonnante‘, bien plus rapide que ce que les modèles les plus pessimistes avaient imaginé. Les quatre dernières années ont été les pires jamais enregistrées en termes de perte de glace. Ce n’est plus une menace lointaine, c’est une crise qui se déroule sous nos yeux et dont les conséquences sur nos côtes, notre météo et nos écosystèmes s’annoncent désastreuses.
Des chiffres qui donnent le vertige
Les chiffres sont sans appel. Depuis 2020, les glaciers de l’ouest du Canada et des États-Unis ont perdu environ 12% de leur volume de glace. La situation est encore pire en Suisse, où les glaciers ont perdu 13% de leur volume sur la même période. C’est un rythme deux fois plus rapide que durant la décennie précédente ! À cette vitesse, les chercheurs préviennent que de nombreux glaciers de basse et moyenne altitude pourraient tout simplement disparaître en quelques décennies si le réchauffement climatique se poursuit.
Les coupables : vagues de chaleur et manque de neige
Comment expliquer une telle accélération ? Les principaux coupables sont les vagues de chaleur précoces et les conditions anormalement chaudes et sèches. Quand il y a moins de neige en hiver, la glace sombre du glacier est exposée plus tôt au soleil. Or, une surface sombre absorbe plus de chaleur qu’une surface blanche (c’est ce qu’on appelle l’effet d’albédo). Cela crée un cercle vicieux infernal : la glace fond, exposant encore plus de surface sombre, ce qui accélère encore plus la fonte. Les impuretés, comme la poussière du Sahara ou la suie des feux de forêt, qui se déposent sur la glace, ne font qu’aggraver le problème.
Un phénomène mondial, pas seulement local
Cette fonte accélérée n’est pas un problème isolé en Amérique du Nord ou en Suisse. C’est une tendance mondiale. Le dernier rapport sur l’état du climat confirme que l’année 2024 a encore battu des records de température à la surface du globe, et la décennie 2015-2024 est officiellement la plus chaude jamais enregistrée. Les 58 glaciers de référence suivis par les scientifiques ont tous perdu de la glace, sans exception. Pendant ce temps, les gaz à effet de serre atteignent des sommets dans l’atmosphère, alimentant toujours plus les événements climatiques extrêmes.
Conséquence directe : la montée des eaux et les inondations
Quand les glaciers fondent, où va toute cette eau ? Dans les océans. Cette fonte contribue directement à la montée du niveau de la mer, ce qui augmente le risque d’inondations côtières. Les experts prévoient une hausse de 25 à 30 centimètres sur les côtes américaines d’ici 2050. Cela peut paraître peu, mais c’est autant que la hausse totale du siècle dernier ! Concrètement, cela pourrait multiplier par dix la fréquence des inondations dans de nombreuses villes côtières.
Un impact sur la faune et notre alimentation
La fonte des glaces est une catastrophe pour les écosystèmes. La banquise est un habitat vital pour de nombreuses espèces. Les ours polaires, les manchots, les phoques et de nombreux poissons en dépendent pour se nourrir et se reproduire. La disparition de leur habitat menace leur survie. Et cela nous impacte directement : les populations de poissons de l’Arctique sont affectées, ce qui perturbe les économies et l’approvisionnement alimentaire de nombreuses communautés qui dépendent de la pêche. L’agriculture en aval des glaciers est aussi menacée par la modification du débit des rivières.
Conclusion : se préparer à un avenir sans glaciers ?
Le message des scientifiques est clair et brutal. Nous devons nous préparer à un avenir où de nombreux glaciers de nos montagnes auront disparu. Pour l’auteur principal de l’étude, Brian Menounos, les conséquences en cascade menacent notre production d’hydroélectricité, notre sécurité en eau et des économies entières basées sur le tourisme. La seule solution est une action immédiate et agressive pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre afin de limiter les dégâts. Si nous n’agissons pas, nous nous préparons à des ‘événements climatiques cataclysmiques’ et à des dommages irréversibles. Le compte à rebours est lancé.
Selon la source : usgs.gov