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Voyager dans le temps : ce n’est plus seulement de la science-fiction pour les scientifiques

 Auteur: Mathieu Gagnon
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Voyager dans le temps : ce n’est plus seulement de la science-fiction pour les scientifiques
Crédit: freepik
On a tous déjà pensé à ça, n’est-ce pas ? Remonter le temps pour changer une décision, ou filer vers le futur pour voir ce qui nous attend. Ça ressemble à un film, mais figurez-vous que des scientifiques très sérieux se penchent sur la question. Pas avec des plans de machine à la ‘Retour vers le futur’, non, mais avec des équations et des idées qui donnent le vertige.

Récemment, deux physiciens australiens ont remis une petite pièce dans la machine. Ils ont publié une étude qui explore une nouvelle piste, une de plus sur le très, très long chemin qui mène peut-être… au voyage dans le temps. C’est compliqué, c’est théorique, mais c’est absolument fascinant.

  La fameuse 'vitesse de distorsion' d'Alcubierre

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Crédit: freepik
Pour comprendre où ils veulent en venir, il faut d’abord parler d’un certain Miguel Alcubierre. Il y a 30 ans, ce physicien a imaginé un concept fou : le ‘moteur Alcubierre’. L’idée, ce n’est pas d’aller plus vite que la lumière (ce qui est impossible, on est bien d’accord), mais de ruser.

Imaginez que votre vaisseau spatial est posé sur une nappe. Au lieu de faire rouler le vaisseau sur la nappe, vous tirez la nappe vers vous. Le vaisseau n’a pas bougé sur la nappe, mais il a traversé la table ! C’est un peu ça, l’idée : créer une bulle qui déforme l’espace-temps devant le vaisseau et le dilate derrière. Le vaisseau, lui, reste tranquillement dans sa bulle, sans bouger. C’est de la triche, en quelque sorte, mais une triche mathématiquement possible.

  Les boucles temporelles, une vieille idée qui revient

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Crédit: freepik
Maintenant, ajoutons un autre ingrédient. Un mathématicien du nom de Kurt Gödel, un ami d’Einstein, avait suggéré en 1949 que l’univers pourrait contenir ce qu’on appelle des ‘courbes temporelles fermées’. Qu’est-ce que c’est que ce charabia ? En gros, c’est un chemin dans l’univers qui, si on le suit, nous ramène à notre point de départ, mais dans le passé. Une boucle. Oui, exactement, une machine à remonter le temps naturelle.

Les scientifiques se sont vite rendu compte que la ‘bulle’ d’Alcubierre, avec quelques modifications, pourrait potentiellement créer ce genre de boucles. C’est logique, en fait : si on peut voyager plus vite que la lumière (ou du moins, en donner l’illusion), on peut en théorie arriver quelque part avant même d’être parti.

  La nouvelle approche des chercheurs australiens

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Crédit: freepik
Et c’est là qu’interviennent nos deux physiciens du jour, Tim C. Ralph et Achintya Sajeendran. Leur travail, c’est de prendre ces idées un peu folles et de les rendre… un peu plus stables, un peu plus propres pour les étudier. Ils ont imaginé un modèle mathématique qui permettrait de contrôler ces boucles temporelles à l’intérieur de la bulle Alcubierre.

Ils ont transformé ces boucles un peu chaotiques en des formes plus prévisibles, des sortes de cercles parfaits qu’ils appellent des ‘géodésiques temporelles fermées’. L’objectif n’est pas de construire la machine demain matin. Non, leur but est de créer un ‘terrain de jeu’ théorique parfait pour étudier ce qui se passerait si une particule, par exemple, pouvait interagir avec son propre passé.

  Le casse-tête de la boule de billard

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Crédit: freepik
Pour bien comprendre pourquoi ce ‘terrain de jeu’ est utile, parlons du ‘problème de la boule de billard’. C’est un exemple classique pour illustrer les paradoxes du voyage dans le temps. Imaginez que vous envoyez une boule de billard vers un trou de ver (une sorte de raccourci dans l’espace-temps).

La boule entre dans le trou de ver, ressort dans le passé et… vient percuter sa version plus jeune, l’empêchant de rentrer dans le trou de ver au départ. Alors, comment a-t-elle pu remonter le temps pour se percuter si elle n’est jamais entrée dans le trou de ver ? Ça donne mal à la tête, hein ? C’est précisément ce genre de questions impossibles que les scientifiques veulent explorer avec leurs modèles. Ça les aide à voir où leurs théories tiennent la route, et où elles s’effondrent.

  Conclusion : Faut-il y croire ?

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Crédit: freepik

Alors, pour être très clair : non, on ne va pas acheter des billets pour l’époque des Romains la semaine prochaine. Les chercheurs eux-mêmes le disent : la possibilité de réaliser physiquement leur modèle est ‘discutable’. C’est une façon polie de dire que c’est probablement impossible avec notre technologie actuelle, et peut-être même pour toujours.

Mais l’intérêt n’est pas là. L’important, c’est que ces explorations, même si elles semblent complètement folles, repoussent les limites de notre connaissance. En se posant des questions sur des cas extrêmes comme le voyage dans le temps, les physiciens testent la solidité des lois de l’univers. C’est en rêvant à l’impossible que, parfois, on finit par découvrir quelque chose de nouveau et de bien réel.

Selon la source : popularmechanics.com

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