Un expert avertit : “Le Big One” pourrait faire plus de 7 millions de morts, pire que le COVID
Auteur: Simon Kabbaj
On pensait avoir vécu le pire avec la pandémie de COVID-19. Mais selon un épidémiologiste américain de renom, ce n’était qu’un avant-goût. Le Dr Michael T. Osterholm, professeur et expert en maladies infectieuses, tire la sonnette d’alarme : la prochaine grande pandémie, qu’il surnomme ‘The Big One‘ (Le Grand), pourrait être bien plus meurtrière. Son pronostic fait froid dans le dos : plus de sept millions de morts rien qu’aux États-Unis, et un bilan mondial encore plus effroyable. Cette prédiction n’est pas une simple spéculation alarmiste, mais le résultat d’une ‘expérience de pensée’ basée sur un scénario plausible. Son message est clair : si le monde ne se prépare pas maintenant, il sera de nouveau ‘en feu’.
Pourquoi 'Le Big One' serait-il pire que le COVID-19 ?
Pour le Dr Osterholm, le COVID-19, malgré ses ravages, avait un taux de mortalité relativement ‘gérable’. ‘Le Big One’ serait d’une tout autre nature. Il le décrit comme une ‘bombe biologique sur le point d’exploser‘. Le scénario catastrophe repose sur l’émergence d’une nouvelle souche virale qui combinerait le pire des deux mondes : une transmissibilité extrêmement élevée et une virulence bien plus grande. Là où le coronavirus a mis le monde à genoux, ce nouveau pathogène pourrait le mettre K.O., avec un bilan mondial qui éclipserait de loin celui que nous avons connu.
Un scénario de propagation terrifiant et incontrôlable
Comment une telle catastrophe pourrait-elle commencer ? Le scénario imaginé par l’expert est d’une simplicité terrifiante. Tout commencerait par la mort d’un seul bébé dans une région reculée, à la frontière entre le Kenya et la Somalie. Un travailleur humanitaire, en tentant de l’aider, deviendrait sans le savoir un ‘super-propagateur‘. Il voyagerait, transmettant le virus en silence bien avant que les premiers symptômes graves n’apparaissent et que l’alerte ne soit donnée. Cette transmission rapide et silencieuse est la clé du scénario catastrophe, rendant le virus quasi impossible à contenir. Comme le disait le lauréat du prix Nobel, le Dr Joshua Lederberg : ‘Les bactéries et les virus ne connaissent pas les souverainetés nationales… Le microbe qui a terrassé un enfant sur un continent lointain hier peut atteindre le vôtre aujourd’hui et semer une pandémie mondiale demain’.
La stratégie du 'chacun pour soi' ne protégera personne
Face à une telle menace, une stratégie nationaliste de type ‘America First‘ serait totalement inefficace, prévient le Dr Osterholm. La principale vulnérabilité de nos sociétés modernes est la mondialisation des chaînes d’approvisionnement. La majorité de nos médicaments essentiels, même les plus basiques, sont fabriqués en Chine et en Inde. Ces pays seraient des ‘cibles de choix pour la propagation virale’, entraînant un arrêt immédiat de leur production. Même si un pays riche parvenait à contrôler le virus sur son sol, il se retrouverait instantanément paralysé par une pénurie de médicaments, de nourriture, de pièces détachées… Le principe selon lequel ‘personne n’est en sécurité tant que tout le monde n’est pas en sécurité’ n’est pas un simple slogan humanitaire, c’est une réalité stratégique et économique.
La seule solution : une coopération mondiale sans précédent
Alors, que faire ? Selon l’expert, la seule défense réaliste repose sur une action internationale massive et coordonnée. Il liste trois priorités absolues :
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- Développer de nouveaux vaccins efficaces : Il faut investir massivement et continuellement dans la recherche pour être capable de créer des vaccins en un temps record face à de nouveaux virus.
- Augmenter la capacité de production : Des plans mondiaux doivent être mis en place pour que la production de vaccins puisse être démultipliée instantanément pour répondre à la demande de tous les continents.
- Assurer une coopération mondiale : C’est le point le plus crucial. Il faut mettre fin au ‘nationalisme vaccinal’ que l’on a vu pendant le COVID-19 et travailler ensemble sur le financement, la logistique et la distribution.
Le Dr Osterholm admet lui-même qu’un tel niveau de coopération est ‘peu probable’, mais il insiste sur le fait que c’est une nécessité absolue.
Que pouvons-nous faire à notre niveau ?
Si les grandes stratégies dépendent des gouvernements, chaque citoyen a un rôle à jouer. Sur le plan personnel, cela signifie appliquer les leçons du COVID : pratiquer une bonne hygiène (se laver les mains), rester à la maison quand on est malade pour briser les chaînes de transmission, et se tenir à jour de ses vaccinations. Mais on peut aller plus loin. En faisant des choix de consommation responsables qui protègent les habitats naturels et découragent l’exploitation de la faune sauvage, nous pouvons aider à réduire le risque que des virus passent de l’animal à l’homme. Enfin, s’informer auprès de sources fiables et partager des informations exactes est essentiel pour construire la confiance collective dont nous aurons besoin pour agir vite et bien lors de la prochaine crise.
Conclusion : un appel à la préparation, pas à la panique
L’avertissement du Dr Osterholm est dur à entendre, mais ce n’est pas un appel à la panique, c’est un appel à la préparation. Son scénario a pour but de nous faire prendre conscience que les menaces microbiennes sont inévitables et en constante évolution. Pour éviter le bilan catastrophique qu’il prédit, les nations doivent changer de perspective et investir massivement dans une véritable sécurité sanitaire mondiale. Comme il le conclut avec force : ‘Il n’est pas exagéré de dire que chacun d’entre nous reste en danger bien plus grand et constant face aux ennemis microbiens qu’aux ennemis humains’. La seule muraille assez solide pour nous protéger sera celle que nous construirons tous ensemble.
Selon la source : livescience.com