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Nos hivers sur les Grands Lacs se réchauffent, et tout notre monde change avec
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Vous souvenez-vous des hivers d’antan ?

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Il y a cinquante ans, l’hiver sur les Grands Lacs, ce n’était pas une petite visite, c’était une installation. Le froid était si vif que vos cils pouvaient geler si vous cligniez des yeux trop lentement. On se tenait au bord du lac Supérieur, juste après une tempête de neige de janvier, et tout était blanc, immobile. Tout, sauf le lac lui-même, dont la glace craquait avec des bruits de tonnerre.

D’habitude, pour Noël, la baie de Saginaw sur le lac Huron était déjà prise par les glaces, assez épaisse pour y faire rouler des camions. Des petites cabanes de pêche sur glace parsemaient l’horizon comme des villes en bois. Mais ça, c’était avant. Récemment, l’hiver n’est tout simplement pas venu.

Le syndrome du réchauffement hivernal, c’est quoi ?

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Les scientifiques ont donné un nom à ce phénomène : le « syndrome du réchauffement hivernal ». Qu’est-ce que ça veut dire pour nous ? Tout simplement que la température de l’eau des Grands Lacs augmente, surtout pendant la saison froide. Nos hivers deviennent plus doux et plus humides.

La conséquence la plus visible, c’est que la couche de glace maximale sur les lacs diminue d’année en année. C’est un changement énorme. En fait, les hivers sont de plus en plus courts, on parle d’environ deux semaines en moins chaque décennie depuis 1995. Ça va vite, n’est-ce pas ?

L’hiver, une saison oubliée par les scientifiques

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On pourrait croire que nos lacs sont étudiés sous toutes les coutures, mais ce n’est pas tout à fait vrai. En réalité, nous perdons nos hivers avant même de bien comprendre leur importance. La plupart des études et des prélèvements sur les Grands Lacs se font pendant les mois plus chauds, quand la météo est plus calme. L’hiver est le grand oublié de la science.

Heureusement, les choses commencent à bouger. En 2022, une douzaine d’universités et d’agences ont lancé une opération appelée le « Great Lakes Winter Grab ». Des équipes ont bravé le froid, se déplaçant à pied ou en motoneige pour percer la glace et collecter des échantillons. C’est un premier pas essentiel pour rattraper notre retard et comprendre ce qui se passe sous la glace.

Les conséquences sur notre quotidien et notre environnement

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Ce changement n’est pas qu’une affaire de température. Il a des impacts très concrets sur notre vie. Par exemple, des hivers plus doux signifient que plus de nutriments, comme les engrais des champs, s’écoulent dans les lacs. Résultat ? L’été, on se retrouve avec des proliférations d’algues qui rendent l’eau verte et parfois dangereuse pour la baignade et même pour l’eau potable.

La chaîne alimentaire est aussi bouleversée, ce qui affecte des poissons importants pour la pêche commerciale et locale, comme le corégone. Et bien sûr, moins de glace signifie plus de dangers pour ceux qui s’aventurent sur les lacs, avec une augmentation des risques de noyade.

Notre culture et nos traditions en péril

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L’hiver fait partie de notre identité ici, dans la région des Grands Lacs. Pensez à toutes ces belles journées passées à faire de la raquette, du patin sur un lac gelé, ou à pêcher dans une cabane bien au chaud. Ces souvenirs, ces traditions qui se transmettent de génération en génération, sont menacés.

Pour les peuples autochtones de la région, l’impact est encore plus profond. Leurs pratiques culturelles, comme la chasse, la pêche ou la cueillette, sont intimement liées aux saisons. Une glace instable les empêche de pêcher en toute sécurité et de transmettre leur savoir-faire, leur langue et leurs traditions aux plus jeunes. C’est tout un héritage qui risque de disparaître avec la glace.

Un impact économique à ne pas ignorer

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On n’y pense pas toujours, mais l’économie de notre région souffre aussi. Le secteur de la pêche dans les Grands Lacs représente plus de 5 milliards de dollars. Des hivers plus doux peuvent nuire aux habitats des poissons et favoriser les espèces envahissantes, mettant en péril cette industrie vitale.

Et que dire de tous ces petits commerces qui dépendent du tourisme hivernal ? Les loueurs de cabanes de pêche, les hôtels, les restaurants… Quand la glace n’est pas au rendez-vous, c’est toute une partie de l’économie locale qui reste à l’arrêt.

Que faire pour mieux protéger nos lacs ?

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Alors, que peut-on faire ? Les experts sont clairs : il faut renforcer la science de l’hiver. Cela demande plus de moyens, bien sûr. Il faut du matériel spécialisé pour affronter le froid, et surtout, il faut former plus de scientifiques pour qu’ils puissent travailler en toute sécurité sur la glace.

Il est aussi crucial que les chercheurs canadiens et américains travaillent main dans la main, qu’ils partagent leurs données et coordonnent leurs efforts. Chaque information collectée est précieuse. Mieux comprendre ce qui se passe en hiver, c’est la première étape pour pouvoir agir et protéger nos magnifiques lacs.

Conclusion : Agir pour les générations futures

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Les changements que nous voyons aujourd’hui sur les Grands Lacs sont un signal d’alarme. Ce n’est pas seulement une question de météo, c’est l’âme de notre région qui est en jeu. Les hivers qui ont bercé notre enfance et forgé nos communautés sont en train de changer à une vitesse folle.

Il est donc plus important que jamais de soutenir la recherche et de prendre conscience de ces bouleversements. C’est en comprenant mieux le présent que nous pourrons protéger l’avenir de nos lacs, pour que nos enfants et petits-enfants puissent, eux aussi, connaître les joies simples d’un véritable hiver au bord de l’eau.

Selon la source : theconversation.com

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