Nos amis les bêtes voient-elles le monde comme nous ? Le secret des illusions d’optique

Chez nous, les humains, l’illusion d’Ebbinghaus est liée à notre tendance à voir la scène dans son ensemble avant de nous concentrer sur les détails. C’est ce qu’on appelle le traitement global. Mais est-ce que tous les animaux font pareil ? C’est en comparant les espèces qu’on peut découvrir si c’est une vieille stratégie de l’évolution ou une adaptation à un mode de vie particulier.

Imaginez un peu le monde du guppy : des ruisseaux peu profonds, avec des jeux de lumière, beaucoup de plantes et des prédateurs qui peuvent surgir à tout moment. Pour survivre, il doit prendre des décisions très rapides. Juger la taille d’un partenaire ou d’un danger en un clin d’œil est donc crucial.

La tourterelle, elle, a un tout autre quotidien. Elle passe son temps au sol à chercher de petites graines. Pour elle, la précision et l’attention aux petits détails sont sûrement plus importantes que d’analyser toute la scène d’un coup. Leur vision est faite pour juger les distances avec exactitude.

Ils ont présenté cette nourriture soit entourée de cercles plus petits, soit de cercles plus grands. L’idée était de voir si les animaux, comme nous, allaient percevoir la nourriture comme étant plus grosse quand elle était entourée de petits éléments.

Cette grande variété de réactions suggère que les tourterelles utilisent une autre stratégie. Elles se concentrent probablement sur les détails, sur la taille réelle de la graine, et sont beaucoup moins influencées par ce qui les entoure. Le contexte ne les trompe pas, ou en tout cas, pas facilement.

Pour le guppy, voir la scène dans son ensemble l’aide à naviguer dans un environnement visuel chargé et à réagir vite. Pour la tourterelle, qui doit repérer de minuscules graines sur un sol complexe, se concentrer sur la taille absolue et les détails locaux est sans doute une meilleure stratégie pour trouver à manger.

Pour nous, c’est un rappel que notre cerveau est un formidable créateur. Pour les animaux, cela montre comment la nature a sculpté leur perception pour répondre aux défis de leur vie de tous les jours. C’est une petite fenêtre ouverte sur les origines de la pensée elle-même.