Tsunamis cachés en arctique et algues miracles : quand l’océan révèle ses nouveaux visages
Auteur: Adam David
Ils ont frôlé une catastrophe sans même s’en rendre compte. Pour les passagers de ce navire de croisière en Alaska, la traque des glaciers majestueux aurait pu virer au drame absolu. À quelques kilomètres de là, un pan de montagne venait de s’effondrer, déclenchant un tsunami dévastateur dans le silence du fjord.
Un "mur d'eau" dans le fjord
Ce matin du 10 août, dans le fjord de Tracy Arm, un glissement de terrain a provoqué ce que les experts décrivent comme un tsunami « hyperlocal mais massif ». Selon CNN, le navire de National Geographic n’a dû son salut qu’à sa position, niché derrière un virage du fjord qui l’a protégé du « mur d’eau ». L’onde a tout balayé sur son passage : arbres arrachés, une île réduite « en miettes », et même le matériel de trois kayakistes qui, par un véritable « miracle », ont survécu.
Des bombes à retardement activées par le climat
Ce genre d’événement n’a rien d’un hasard. Tracy Arm est un passage très fréquenté par les touristes, où, comme le rappelle la sismologue Jackie Caplan-Auerbach, « on croise chaque jour des bateaux avec des milliers de personnes ». Or, ces fjords sont bordés de plus d’un millier de « bombes à retardement » identifiées par les scientifiques : des flancs de montagne instables. La cause ? La fonte accélérée des glaciers, qui ne jouent plus leur rôle de contrefort. Privées de ce soutien de glace, les parois rocheuses s’affaissent lentement… jusqu’au décrochement brutal.
De l'ombre à la lumière, le génie de l'algue chou-fleur
Mais si l’océan génère de nouvelles menaces, il cache aussi des mécanismes de survie étonnants. Loin des périls de l’Arctique, dans le Pacifique, une algue a particulièrement intrigué des chercheurs. Surnommée « algue chou-fleur », elle a développé une parade incroyable pour se protéger non pas de l’eau, mais d’un excès de soleil.
Un bouclier solaire naturel
Le défi pour tout organisme photosynthétique est de capter la lumière sans « griller ». Sous un soleil de plomb, la chlorophylle peut devenir toxique pour la cellule. C’est là que l’algue chou-fleur sort son arme secrète : un pigment rare, la siphonéine. Une équipe des universités d’Osaka et de Padoue a démontré comment ce pigment agit comme un « bouclier », ou plutôt un interrupteur, capable de désactiver l’énergie excédentaire et de protéger l’algue. Un système de dissipation d’énergie ultra-efficace.
Conclusion : vers des technologies bio-inspirées ?
De la menace imprévisible des tsunamis climatiques à la finesse protectrice d’une algue, l’océan nous rappelle sa dualité. Ces découvertes ne sont pas qu’anecdotiques. Comprendre le bouclier de la siphonéine pourrait, selon les auteurs de l’étude, ouvrir la voie à une nouvelle génération de panneaux solaires, capables de s’auto-protéger des dommages du soleil. Une belle leçon de résilience, puisée au cœur du monde marin.
Selon la source : geo.fr